Toute quête, quelle qu'incertaine soit l'issue, a un point de départ.

Une origine, une naissance, une construction pas à pas.

Le sac sur le dos, on s'en va à la découverte, les acquis dans la poche.

Parfois on part les mains vides, sans l'assurance de trouver des réponses.

Cette épopée-là n'est pas extraordinaire, on la vit toutes et tous.

Mais elle ne sera jamais anodine, neutre, ou sans conséquence bouleversante.

Elle peut obnubiler, tout balayer, et réveiller.

Pourtant elle est vaine, non pas inutile, mais vide.

Ce n'est pas une chasse au trésor, c'est une chasse à l'expérience.

Vide dans sa finalité, car elle n'en a pas.

Plus riche à chaque nouveau pas effectué toutefois.

En fait, c'est une quête erronée depuis le début car ce n'est pas une quête.

C'est une construction.

C'est pourquoi on peut partir de rien.

Mais comme rien ne se crée, tout se transforme, elle prend appui bien vite

Sur tout ce qui nous entoure, les gens, les lieux, les événements.

Sa structure est bien glissante, on croit en être l'architecte,

A tort. Les dimensions les plus profondes nous échappent.

Vaporeuse, elle laisse tout filer, arrêtant parfois une valeur,

Qu'elle considère bon de suivre.

Modelable, faisant corps avec le contexte,

Elle se proclame plus libre qu'elle ne l'est.

Sous le joug des influences, modes transitoires.

Compteuse de souvenirs triés sur le volet.

Appartenance proclamée haut et fort.

Elle ressasse cette phrase pleine d'attache :

Rappelle-toi d'où tu viens. Mais,

Tous autant que nous sommes, nous formons l'Homme venu de nulle part.