La nouvelle vient de me tomber sur la tête, je ne veux pas y croire. Le petit cœur de mon bébé s’est soudainement arrêté. Ils m’informent que je vais devoir accoucher de mon petit ange qui s’est envolé. Cela est insupportable pour moi.

Ils m’hospitalisent et m’injectent un produit pour déclencher les contractions et ainsi faire venir ce petit bout.

Les heures se passent, les contractions sont assez douloureuses. On m’ausculte régulièrement. Puis vient le moment de l’accouchement.

Je pousse jusqu’à ce qu’on me demande d’arrêter. Malgré ce que l’on me dit sur mon petit bout, j’espère tout de même entendre ses pleurs qui vont prouver qu’ils ont eu tort. Mais la chambre reste silencieuse.

Une gentille infirmière me demande si je veux le voir avant de l’emmener à la morgue. Je ne réfléchis pas une seconde et j’accepte de le porter. Ma chair, mon sang.

L’infirmière me le pose dans les bras, il est emmitouflé dans une couverture. Je le regarde, il a l’air simplement endormi. Je l’admire le temps que je peux, et je constate alors qu’il me ressemble énormément. Je ne veux pas croire qu’il est devenu un ange.

Je le garde très longtemps dans mes bras, jusqu’à ce qu’on vienne me voir et me le prendre. Je ne veux pas qu’on me prenne mon bébé, je n’accepte pas cela alors je crie, je l’agrippe, je pleure jusqu’à ce qu’ils repartent avec mon bébé.

Je peux aller le voir lorsque je le veux à la morgue. Ce n’est ni ma place ni sa place mais je vais le voir tous les jours qui passent. Je ne veux pas le quitter. Mais il va falloir faire un choix. On m’a proposé soit de faire son enterrement soit que ce soit l’hôpital qui le fasse. Je me suis renseignée, ils vont l’incinérer. Je ne suis pas d’accord alors je signe un papier comme quoi je m’occupe de son enterrement. Je veux un endroit où me recueillir. Si je laisse l’hôpital faire, je ne vais jamais savoir où son petit corps se trouve.

Je vais aux pompes funèbres, j’explique ma situation. La personne est totalement compatissante. Elle me laisse le choix du cercueil. Je regarde le catalogue, comme lorsque j’ai choisi son petit lit. Je me mets à pleurer de plus belle en y repensant.

Je reste longtemps à regarder ce qu’ils me proposent, ne comprenant pas pourquoi je dois choisir cela pour mon bébé. Puis me décide sur un petit cercueil blanc.

Elle m’aide à choisir le capitonnage, et m’explique les démarches que je dois faire.

Je peux mettre un article dans le journal mais le refuse. Ils préviennent la mairie à ma place, afin d’organiser son enterrement.

Une fois tout mis en place, je rentre chez moi. Je vais dans la chambre de mon petit ange. Et je passe ma nuit là-bas.

Les jours suivants se ressemble. Je vais voir mon bébé à la morgue et lorsqu’ils me rappellent que je dois partir, je rentre et me réfugie dans sa chambre.