Le jour du délibéré est enfin arrivé. L’attente a été plus longue que prévue.

Je me prépare, j’ai rendez-vous au tribunal à10h.

Lorsque j’arrive enfin, je baisse la tête devant Franck et sa famille. Evidemment, il n’est pas venu seul. Ses parents sont aussi présents. Ils me regardent d’un air dédaigneux.

Je les salue en passant. Ils ne répondent pas.

Je suis venue au tribunal seule, je ne suis pas certaine que ce soit la meilleure des idées, Christelle s’est proposée pour m’accompagner mais j’ai refusé. Je ne veux pas la mettre dans mes histoires. Elle a assez de travail.

Le procureur nous appelle. Je vais avoir le résultat dans quelques instants. Avant de rentrer dans le bureau, je souffle un grand coup.

Je rentre, suivi de mon avocat ainsi que de Franck et son avocat. Sa famille n’a pas le droit de rentrer, alors elle attend.

- Nous sommes ici pour juger Monsieur suite a une affaire de violence conjugale, est-ce exact ? commence le procureur

- Oui, répondent nos avocats

- Nous avons étudié vos dossiers, il s’avère Monsieur que ce n’est pas une première affaire à votre actif ? Nous avons également un autre dossier à votre actif pour des faits de violences lors de votre jeunesse ? dit le procureur en se tournant vers Franck.

- Oui mais j’ai été jugé pour ces faits.

- Je le sais bien Monsieur, mais ces faits restent inscrits dans votre casier judiciaire.

Je regarde Franck, surprise par ce que j’apprends. Il ne m’a jamais parlé des violences qu’il a infligées.

- Nous avons toutes les preuves que vous avez bien battu votre femme, vous confirmez Monsieur

- Oui, dit Franck en baissant la tête

- Bien, au vu des faits de votre passé ainsi que cette nouvelle procédure, je suis en mesure de donner le délibéré de cette affaire.

Je regarde le procureur et j’ai peur.

- S’agissant non pas d’une première mais d’un deuxième épisode de violence venant de votre part. S’agissant de violence envers votre conjointe, qui a mené à la perte d’un enfant. Le tribunal vous condamne à une peine de 3 ans de prison dont 1 an avec sursis, obligation de soins. Interdiction de vous approcher à moins d’un mètre de la victime Et vous serez obligé de verser à Madame Duprès, la somme de 30 000 € de dommages et intérêt.

Enfin la fin du jugement, je vais pouvoir reprendre une vie normale. Je ressors, souriante. Je passe devant ses parents. Voyant mon sourire, ils comprennent et me lancent un regard mauvais.