Chapitre 22

6 minutes de lecture

Je reçus la réponse de John le soir-même par la livraison d'un magnifique bouquet. J'aimais toutes les fleurs et ce bouquet était superbe. Il avait laissé un message avec une carte.

Ce bouquet pour te présenter mes excuses et t'annoncer officiellement que je te fais la cour, ma Bella bellissima.

John J.

Je pris le temps de relire plusieurs fois le mot avant de mettre les fleurs dans un vase. J'étais heureuse qu'il ait décidé de nous donner une chance. Je pense que comme moi, il avait senti cette alchimie entre nous. J'avais hâte de le découvrir et de passer du temps avec lui. J'avais envie de le découvrir comme la nuit où j'avais joué à l'infirmière, retrouver le John taquin et sûr de lui. Afin de le remercier de son bouquet, je lui envoyai un message.

Merci pour les fleurs. Je te propose un petit jeu pour apprendre à nous connaître. Tu es partant ?

Sa réponse ne tarda pas et moins de cinq minutes plus tard, une sonnerie m'indiqua l'arrivée du message :

JJ : Je suis toujours partant avec toi.

Bella : Alors je te propose un jeu de question réponse, sincère et honnête.

JJ : Entendu, quel sera la règle ?

Bella : Je ne peux te poser une question que si j'ai répondu à la tienne et réciproquement.

JJ : Très bien. Qui commence ?

Bella : Toi ! Ce sera donc ta première question !

JJ : Ah ah ! petite maligne !

Bella : Une facile pour commencer : quelle est ta couleur favorite ?

JJ : Le rouge. Et toi ?

Bella : J'aime beaucoup le violet.

Notre échange se poursuivit longtemps, d'abord tout à fait badin, puis je posais la question qui me brûlait les lèvres depuis un moment :

Bella : C'est à cause de la maladie que tu dois te déplacer en fauteuil ?

John ne répondit pas tout de suite, je voyais les trois petits points qui s'agitaient sur mon téléphone, signe qu'il écrivait. Enfin, je le reçus :

JJ : J'ai une maladie orpheline qui s'est déclenchée suite à un accident de ski, ça été un tel choc. J'ai perdu l'usage de mes jambes, mes nerfs ne font plus leur travail. Avec la fatigue et le stress, elle se réveille parfois, mais en général, les médicaments me maintiennent en état. Je pourrais me faire opérer pour ne plus avoir de crise, il suffirait de couper certains morceaux de la moelle épinière, mais je n'ai jamais pu m'y résoudre.

Je le comprenais aisément, je crois que je préférerais moi aussi souffrir un peu que de m'handicaper volontairement, en même temps il l'était déjà... Je secouais la tête, cela devenait trop compliqué pour l'heure avancée de la nuit qu'il était.

Bella : Je suis désolée pour ce qui t'arrive. Cela fait longtemps ?

JJ : Dix ans maintenant.

Ne me voyant pas répondre, il reprit :

JJ : Je suis sûr que tu es en train de t'endormir...

Bella : Tu as bien deviné.

Mon téléphone se mit à vibrer, il m'appelait :

- Je voulais juste te souhaiter bonne nuit de vive voix et entendre la tienne aussi.

- Bonne nuit John, dors bien toi aussi.

- Bonne nuit bellissima Bella. Fais de doux rêves, à demain.

Je ne sais lequel des deux raccrocha en premier, je tombais dans un sommeil sans rêve, épuisée de ces dernières nuits bien trop courtes.

Le lendemain, ce fut fraîche et disposée que j'arrivai au travail. J'eus la surprise de trouver un muffin aux myrtilles et un latte chaud sur mon bureau. Je compris que John avait mis à profit nos échanges de la veille. Je fis un selfie avec les douceurs et le lui envoyais avec un merci. Il ne me répondit pas. J'eus un doute sur le moment, me demandant si c'était bien lui qui me l'avait bien fait déposer. Je compris, lorsque je le vis sortir de la salle de réunion, qu'il n'avait pu me répondre. De loin, il capta mon regard et me fit un clin d'œil. Il était drôlement sexy ce jour-là. Ou alors, mes hormones étaient en manque de ses caresses. C'était bien possible, mais je devais maintenir la distance pour ne pas succomber avant que nous ne nous soyons un peu fréquentés. Lorsque cette pensée me traversa, ce fut comme un choc ! J'agissais comme si nous étions dans les années quarante. Bon sang, le sexe n'empêchait pas de se connaître. J'avais rendez-vous avec la DRH, mais je me promis de faire un détour par son bureau au retour pour lui proposer de se voir.

Je pris quelques documents et filai deux étages plus bas. J'entrai dans le bureau de la DRH qui se trouvait être ouvert et fus surprise d'y trouver Stella. Elle me sourit alors que je bloquais sur elle.

- Je vois que tu es surprise de me voir ici. Je travaille pour John. Nous sommes collègues ma belle.

- Tu ... vous...

- Ne te prends pas la tête, nous pouvons nous tutoyer, je crois que nous avons été bien assez intimes pour cela, ajouta-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je souris et me repris :

- Je suis ravie de te revoir, bien que je sois surprise de te trouver là.

Elle me demanda ensuite la raison de ma venue. Je lui expliquais mes révélations après la soirée au club. Elle resta très professionnelle et j'étais plus à l'aise de parler de cela avec elle. Elle était plus à même de comprendre mon état d'esprit.

- Si je récapitule, l'idée serait de faire un bilan de compétences et de voir quelle progression tu pourrais avoir au sein de l'entreprise.

J'hochais la tête pour confirmer.

- Il va falloir trouver une solution pour les rumeurs qui en découleront.

- Quelles rumeurs ?

- Je ne doute pas que tu aies les compétences pour changer de poste, j'ai étudié ton dossier et observé ton travail, mais tu sors avec le patron. Il est certain que l'on va croire à une promotion canapé.

Je me figeai, bouche bée. Je n'y avais pas songé. Je séparais tellement mon travail de ma vie personnelle que je n'imaginais pas une seconde que l'on puisse voir en moi une arriviste.

- Parles-en avec John, il aura peut-être des solutions pour toi.

- Mais... Mais ne va-t-il pas s'imaginer la même chose ?

Elle haussa les épaules ne sachant quoi répondre. J'avais l'impression de me trouver de nouveau coincée dans ma vie. J'étais persuadée de m'être libérée et je ne pouvais pas librement évoluer au sein de l'entreprise sans que les autres ne me jugent.

Je quittais Stella nettement moins enthousiaste et John que je trouvais devant mon bureau m'interrogea du regard. Je le fis entrer et m'assis sur l'une des chaises devant le bureau pour être près de lui. Il me prit la main et me demanda d'où me venait cet air abattu.

- Je sors du bureau de Stella.

Sa main se crispa sur la mienne sans que je ne comprenne pourquoi, je repris alors :

- J'avais pris la grande résolution de faire un bilan de compétences et voir si je peux évoluer dans l'entreprise.

Alors que je m'attendais à un rejet ou du moins une réaction de méfiance, il sembla au contraire se détendre.

- Elle m'a mise en garde contre les ragots qu'il pourrait en découler étant donné que nous sortons ensemble.

Il me regarda, toujours sans parler, il posa un regard tendre sur moi.

- Viens-là.

Il tira sur ma main et me fit asseoir sur ses genoux. Il enfouit son nez dans mon cou et inspira le parfum de ma peau. Puis il tourna mon visage vers lui afin de plonger ses yeux dans les miens.

- Bella, je ne veux pas être un frein à ton bonheur, bien au contraire et je te soutiendrai dans ce projet. Je suis sûr que nous pourrons trouver une solution au moment voulu.

- John ! je ne veux pas d'une promotion canapé et encore moins qu'on s'imagine que je sors avec toi pour progresser dans ton entreprise.

- Je sais chérie et j'ai déjà quelques idées. Fais-moi confiance.

Pour corroborer ses dires, il me vola un baiser. Je le lui rendis peu après heureuse de retrouver ses lèvres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Hannedjib ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0