Un monologue me dit-on... J'aurais tendance à penser cela chose aisée, en effet, je parle souvent seul. Ce qui n'est pas surprenant, quand on voyage, on est seul, très souvent. Je n'aime d'ailleurs pas particulièrement être seul, je trouve toujours un, ou plusieurs acolytes pour m'accompagner, j'aime beaucoup les Humains pour cela. Mais vous autres êtes si fragiles, si faibles. Faites-vous ami avec un Humain, et le lendemain, il aura disparu, le temps l'aura emporté. C'est fort dommage, vous faites de fantastiques compagnons de voyage, vous avez, je dois l'admettre, un côté parfaitement attachant. Une véritable vivacité d'esprit (pour la plupart), un inépuisable optimisme, et par-dessus tout, envers et contre tous, ce que j'aime chez vous, c'est cette propension à explorer, j'ai voyagé avec nombre d'Humains, et ils avaient tout ça en commun. L'envie de découvrir des choses, d'en savoir plus. Toujours, qu'importe le danger, les Humains chargent la tête la première. J'adore cela chez vous, c'est parfaitement rafraîchissant. Mais encore et toujours, vous mourrez si vite, au départ cela me déprimait, mais comme tout, on s'habitue, la mort fait partie de la vie, je me suis habitué à la vôtre. À votre courte vie, à vos défauts, à vos qualités, à vos questions stupides. Je me souviens d'une fois ou, lors d'une de mes balades sur votre belle planète... D'ailleurs, petite parenthèse, faites ici attention, nombre d'autres peuples veulent vous la piquer, vous devriez être vigilant. Bref, un homme venant de ce magnifique pays que vous avez nommé, France m'a expliqué qu'il était né en France, avait grandi en France, mais n'était pas Français, cela me paraissait parfaitement ridicule, vous autres avez parfois des réflexions étranges.
Ce n'est qu'une des nombreuses étrangetés de votre monde évidemment, mais je les trouve toujours amusantes, intéressantes. Je n'ai pas volé mon titre, je suis Le Professeur, j'étudie donc vos comportements, vos réflexions. J'ai parcouru l'Univers, l'ai détaillé, l'ai étudié en profondeur. Je suis à l'origine de nombre de vos connaissances sur l'univers, sur votre monde. Mon peuple et moi, nous avons décortiqué le plus sombre secret de l'univers, avons dompté les plus puissantes énergies de ce large monde qu'est le Cosmos. Et malgré tout, malgré toutes ces connaissances, malgré ma capacité d'analyse, je n'ai pas encore pu vous comprendre. Vous êtes le plus grand mystère que je connaisse. Vous êtes un univers, un univers si petit, si fragile, que le moindre coup de vent peut le détruire, mais vous êtes l'univers le plus complexe, le plus intrigant que je connaisse. Vous, Humains, êtes le dernier mystère de l'Univers, au-delà des étoiles, des nébuleuses, des Quasars, le plus grand des mystères, c'est l'Homme.