Sans baiser.
Elle me rejoint dans la salle de bain avant de partir travailler.
À l’expression de son visage, je devine qu’elle a une idée en tête. Elle dépose un baiser sur mes lèvres, me regarde droit dans les yeux et annonce ma sentence :
— C’était le dernier de la journée, j’espère que tu en as profité.
Elle m’a à peine effleuré. Je n’ai pas pu l’approfondir, ni goûter à ses lèvres et encore moins caresser sa langue avec la mienne. Je reconnais son brio, elle a décelé mon talon d’Achille, elle sait que je n’aurais qu’une chose en tête aujourd’hui, sentir à nouveau sa bouche sur la mienne.
Mon imagination s’empare déjà de nos futures retrouvailles. Quand je rentre enfin chez nous, il est presque 20h. Je la vois venir vers moi, sortir un carré de soie vert émeraude tout simple de sa poche, qu’elle plie en quatre, j’ai peur de comprendre son intention.
Elle le noue autour de ma tête, couvrant ma bouche et l’embrasse, le tissu est trop épais, je ne sens rien. Cela ne fait que redoubler mon excitation, son sourire prouve que c’est exactement là où elle souhaitait me mener.
Je profite de notre passage express dans la salle de bain pour me placer derrière elle et nous savonner les mains. Je me sers des miennes comme si c’était mes lèvres, fraîches, lascives et sensuelles, laissant des trainées humides sur ses avant-bras dénudés. Je me rends compte que je la serre plus fort dans mes bras faute de l’embrasser.
Je l’entraîne alors dans la chambre pour la déshabiller.
Je manque d’arracher les boutons de sa chemise tellement j’ai envie d’elle. Quelle frustration de ne pouvoir déposer un tendre baiser ici ou là à chaque vêtement qui tombe.
À genoux devant elle. Son sexe que je pourrais presque embrasser si ma bouche n’étais pas couverte par ce ridicule bout de soie. Je la parcours de mes doigts, mon nez.
Aux suaves soupirs qui me parviennent, elle a l’air d’aimer les nouvelles possibilités qui s'offrent à nous.
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