Les ravaleurs
La sonnette retentit, arrachant Lydia de son plan de travail. Avisant la camionnette de la société Ulé ravalement, elle se précipita vers la porte.
— Bonjour, c’est ici qu’on ravale ?
Lydia hocha la tête à l’intention des deux hommes en salopette. Le plus grand, un brun à la barbe fournie, dépassait l’autre d’une bonne tête, un chauve au teint mat.
— Oui c’est bien ici, suivez-moi.
Elle sortit et fit le tour de la maison, rejoignant Antoine qui finissait de déplacer le salon de jardin pour libérer le mur.
— Chéri ? Les gars sont là pour le ravalement.
— Ah bonjour !
Antoine, dans son string noir, avait le corps luisant de sueur.
— Ouf, quelle chaleur aujourd’hui, dit-il en tendant la main.
Les deux hommes la lui serrèrent, et le plus grand prit la parole :
— Voici mon frère, Jack. Il est en formation avec moi, je lui montre les ficelles du métier, expliqua-t-il en hochant la tête en direction d’Antoine.
Ce dernier en profita pour se tourner, l’air mutin.
— J’espère qu’il apprend vite…
— Il se débrouille. Moi c’est Yvon. Bon, ça se passe où ?
Le couple leur montra le mur arrière, fraîchement dépouillé de lierre.
— On a presque tout retiré, avança Lydia en faisant tomber sa robe d’été. Il ne manque plus que quelques morceaux par ci par là.
— Je vois, reprit Yvon. Jack, tu peux t’occuper de ça pendant que je sors le matériel ?
Le chauve hocha la tête en s’approchant de Lydia. Il lui retira son soutien-gorge d’un geste expert, avant de s’agenouiller pour faire glisser le string d’Antoine au sol, dévoilant le biscuit mi-cuit.
— Ensuite, reprit Yvon qui s’activait à dévisser une grande tige en plastique, il faut commencer par déplier le manche télescopique.
Jack se mit à observer langoureusement Antoine, en tournant légèrement sa main autour du manche en question, qui commençait à se déployer. Lydia était à genoux elle aussi, la langue déjà active sur les coussins d’Éros qui se contractaient de plaisir.
Yvon, de son côté, marchait de long en large en observant le mur.
— Je pense qu’il va falloir s’occuper de ces saillies, mais commençons par sortir la règle à dresser.
Lydia déboutonna la salopette de Jack et la lui retira. Il ne portait rien en dessous, son engin déjà en position d’envol. La jeune femme, allongée sur le gazon, le prit dans sa bouche sans prévenir, pendant que ce dernier se mit à mordiller le gland d’Antoine, déjà luisant.
Yvon, une paire de gants à la main, reprit :
— Je les enfile toujours en premier. Ensuite, je m’occupe des petits trous.
Il attrapa un grattoir et se mit en devoir d’élargir les saillies, pendant qu’Antoine hochait la tête en glissant un préservatif sur son emblème.
Jack était désormais à quatre pattes, présentant son antre brûlant, qu’Antoine se mit à découvrir en ondulant des hanches. Lydia était allongée devant, sa chair à vif dévorée par le chauve, qui gémissait de plaisir.
— Oh chéri, dit-elle, Jack a la langue aussi douce et humide qu’un abricot mûr…
Yvon fouilla dans sa boite à outils et en sortit une grosse taloche, qu’il plongea dans le seau d’enduit.
— Une fois les trous élargis, il faut les combler avec de l’enduit, faut pas lésiner sur les coups de taloche.
— Très bien, répondit Antoine consciencieusement en se retirant, je vais chercher ce qu’il faut.
Il se leva et disparut dans la cuisine, en passant par la porte de la baie vitrée.
— Oh mais je n’avais pas vu, reprit Yvon en observant la pièce, vous avez un petit oiseau en cage ? Ça me rappelle ma grand-mère et son canari.
Lydia enfourcha Jack, accroupie en serrant les jambes.
— Oh vas-y, chuchota-t-elle, mets ton oiseau dans ma cage.
— Hmm, dit-il, il roucoule déjà.
La jeune femme alternait les montées et descentes, le souffle court.
— Oh je sens qu’il veut sortir, gémit-elle, il n’arrête pas de taper sur les parois de la cage…hmmm…
Antoine reparut, un pot à la main. Il l’ouvrit d’un geste et y plongea deux doigts. Il les ressortit couverts d’un gel blanc, qu’il s’appliqua sur l’aigle royal. Il se mit ensuite à genoux derrière Lydia, qui s’était penchée en avant.
— Jack, observe bien et fais comme moi, dit Yvon. Une fois les enduits appliqués, il faut préparer la peinture. Et le secret, c’est le brassage. Il faut bien mélanger.
Le chauve, sur le dos, empoigna les seins de Lydia et se mit à les malaxer, pendant qu’Antoine déposait l’aigle dans son nid.
— Ahhh…cria-t-elle, j’ai la cage et le nid en feu…
Les deux hommes alternaient les mouvements, leurs oiseaux gonflés d’énergie.
— Frérot, je crois que je vais pas tenir plus longtemps…
— Hey Jack, tu vas pas me lâcher dès le premier jour. On a presque fini. Un peu de courage, il reste qu’à enduire la façade avec la peinture. Là vous avez le choix. Solution une, le rouleau ou solution deux, le pulvérisateur…vous préférez quoi ?
Antoine se retira de sa femme, qui recula en attrapant l’oiseau de Jack entre ses deux mains ouvertes, qu’elle se mit à faire rouler d’avant en arrière.
— Je préfère la solution une, dit-elle en souriant, pendant que Jack râlait de plaisir, le rouleau duquel se mit à jaillir la peinture intérieure.
— Et moi le pulvérisateur, gémit Antoine qui se mit à l’art moderne sur le visage de Jack, à grandes éclaboussures brillantes.
— Y a pas à dire, soupira Lydia de plaisir, rien de tel que des artisans locaux…
— C’est du bon travail les gars, répondit Antoine, merci pour le coup de main !
— Aucun problème, toujours à votre sévice ! acheva Jack en léchant l’aigle au repos.
— Mon frère a raison. Ravaler, c’est un métier de passion. J’espère que vous êtes satisfaits du résultat.
— C’est parfait, acheva Lydia. Nous referons appel à vous, Yvon et Jack Ulé !
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