Entraînement de Quidditch
Tous les joueurs sont là. Nos deux Batteurs sont Amélie et Eden, nos trois Poursuiveurs, Zacharias, Tom et Éva, notre Gardien et capitaine, c'est Cédric, et moi je suis Attrapeuse. Cédric a ramené sa mallette d'entraînement contenant les quatre balles utiles pour jouer, c'est à dire un Vif d'Or, deux Cognards et un Souafle. Il y a également trois poteaux avec un anneaux d'or chacun – semblables à l'objet dans lequel les enfants Moldus soufflent pour faire des bulles de savon – miniaturisés, que l'on agrandit grâce à un sortilège et que l'on plante dans le sol à la verticale. Cédric, Tom et Éva, respectivement en 6e, 5e et 6e année d'études à Poudlard, appliquèrent les sortilèges Anti-Moldus et, le capitaine, en plus, un sort qui empêche le Vif de s'échapper du périmètre du champ. Nous pouvions enfin commencer.
Nous montâmes sur nos balais et nous positionnâmes sur le plus de surface possible au-dessus du champ. Cédric nous demanda de fermer les yeux, le temps de lâcher le Vif d'Or, puis il libéra les Cognards et lança finalement le Souafle qu'Éva rattrapa. Il monta sur son balai en filant vers ses anneaux. Eden et Amélie, batte à la main, se ruèrent sur les Cognards. Leur exercice consistait à Envoyer les Cognards sur les joueurs, tandis que l'autre les rattrapait et les renvoyait. Les poursuiveurs devaient éviter les Cognards, pendant qu'ils faisaient un maximum de passes avec le Souafle, puis essayaient de marquer des points alors que Cédric devait rattraper la balle rouge. Moi, en tant qu'Attrapeur, je devais attraper le petit Vif en un minimum de temps, évidemment. Je volais couchée sur mon balai en regardant notre capitaine filer à toute vitesse de buts en buts, arrêter les lancers de nos poursuiveurs. Je ne faisais plus attention à rien jusqu'au moment où je vis un éclair doré me passer sous le nez. Instinctivement, je tendis le bras et effleurai les ailles de la petite balle dorée. Je focalisai toute mon attention sur cette dernière et la suivis comme une furie. Je faisais des piqués, des loopings, et toutes autres figures afin d'éviter les Cognards que m'envoyait avec amour mon cher frère alors qu'Amélie essayait tant bien que mal de me sauver la vie. Je serrais mes jambes, m'étirais le plus possible sur mon balai, allongeais mon bras et j'attrapai d'un coup le Vif. Je remontai en chandelle, le bras levé serrant la petite balle de la taille d'une noix dans mon poing en hurlant :
« Ouaiiiiiiiiis !!
—Bien ! résonna la voix de Cédric. Ellie a attrapé le Vif ! Je regarde le temps... Vingt minutes... T'aurais pu faire mieux ! me réprimanda-t-il. On recommence ! »
Et beh... Pas très constructif son commentaire.
« Attends ! dis-je en filant vers lui telle une flèche. J'ai été déconcentrée.
—Je m'en fiche de tes excuses, tu sais, je veux juste que tu t'améliores. D'ailleurs je voudrais me ré-entrainer au rôle d'Attrapeur. Ça ne te dérangerait pas d'aller aux buts steuplé ?
—D'accord...lui répondis-je. Tu es conscient que je n'ai aucune capacité en matière de gardien ? »
Je regrettai immédiatement la question. J’allais lui montrer de quoi j’étais capable... Je filai vers les buts sans écouter sa réponse.
Pendant les quinze minutes suivantes, j'essayai d'arrêter les buts de Zacharias. Ce malade lançait la balle hyper fort. Tom avait un peu plus d'empathie et me faisait presque des passes. Et Eva était hyper-giga-méga rapide : je ne voyais pas la balle qui passait tantôt au-dessus de mon épaule gauche, tantôt au- dessus de ma tête, tantôt entre mes jambes.
Le capitaine attrapa le Vif-d'or avec une facilité déconcertante et me dit de reprendre mon poste d'Attrapeur.
« Tu ne penses pas qu'il serait plus judicieux de faire une pause ? » lui proposai-je en désignant du menton Eden en sueur, Tom et Eva rouge-vif et Zacharias à bout de souffle. Diggory était "légèrement" essoufflé tandis que moi j’étais un subtil mélange de tout ce petit monde. Eurk !
La partie avait duré cinq secondes chrono mais elle m'avait vidée.
« Mouais si vous voulez. Pause pour tout le monde ! » cria-t-il à l'intention des joueurs.
De mon côté, je posai mon balai et courus vers la maison.
« Alors ma chérie, comment ça se passe ?
—Ca va...répondis-je à ma mère en m'essuyant le visage avec un torchon humide.
—Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as encore fait un mauvais temps ?
— Ouah ! Sympa le "encore"... Et sinon, la réponse est oui, j'ai fait un mauvais temps... Vingt minutes...
—Ne t'inquiètes pas, tu te rattraperas après la pause. Et tu arrêteras de dévorer ton-cher-capitaine-Cédric avec tes grands yeux bleus, me dit-elle, un sourire en coin.
—Quoi ?! Mais tu es folle ! C'est juste un ami ! m'écriai-je. Nan mais j'hallucine... » ajoutai-je plus bas, comme pour moi-même.
Elle fit semblant de s'étouffer. Maman me faisait parfois penser à moi avec ses mimiques d'adolescente. Elle ajouta :
« Ton regard en dit beaucoup plus, il est même un peu trop insistant. Parfois.
—Bon, très bien, je ne le regarde plus alors !
—Ce n'est pas ce que je te dis ! Je te préviens juste que ton attitude en dit certainement plus que tu ne le voudrais, c'est tout.
—Ok maman, merci de m'avoir prévenue, lui grognai-je d'un ton sec en prenant les verres et le jus de citrouille de ses mains. Au revoir !
—A toute mon cœur !
—Ouais, c'est ça ouais... »
Je me dépêchais de rejoindre l'équipe. Une fois arrivée, tout le monde se rua sur moi. Je distribuai le jus dans les verres en même temps que les compliments. J'évitais de regarder Cédric et lui parlais le moins possible. Au bout d'un moment, lorsqu'on était bien reposés, le capitaine nous annonça que la pause était finie. Je montai sur mon balai, décidée à faire exploser tous les scores, les paroles de ma mère dans la tête.
« Ellie, tu es prête ? demanda Cédric.
—Ouais, ouais...marmonnai-je d'un ton morne.
—Les autres ?
—Ouiiiiiiiiiiii » répondirent-ils en cœur.
« Quelle bande de fayots... » me dis-je intérieurement. Alors que j'aurais fait la même chose en "temps normal". Je ne suis même pas honnête avec moi-même et je reporte ma colère sur des innocents alors que c'est entièrement MON problème.
« C'est parti ! » s'exclama-t-il.
Je fermai les yeux, il lâcha le Vif et tout le monde décolla. Je volais, très concentrée, en regardant partout, à la recherche d'un éclat doré, et en évitant les Cognards. Cette fois, je ne laissais aucune place à Cédric dans mon esprit, le Vif d'Or devenant ma raison de vivre. Soudain, un éclat doré, seul, dans le ciel. Je me couchai sur mon balai. Je serrai mes jambes, tendis mon bras et plissai les yeux. Tout mon corps était contracté à son maximum. J’allais montrer à Cédric que je pouvais faire mieux que lui... Je fonçai comme une flèche. Mes cheveux fouettaient mes oreilles violemment. Le petit vif voletait vivement sur place. Je me jetai dessus, ouvris la main et refermai mon poing avant que la sphère dorée ne m'échappe. Je remontai directement en chandelle, sentant les petites ailes s'agiter dans ma paume.
Comme muni d'un sixième sens, le capitaine crie « Stop ! » dès que j’étais revenue à l'horizontale. Il annonça « 5 minutes et 28 secondes ! ». OUI ! J'avais enfin battu mon record !
Un fois à terre, mon frère me sauta dessus en hurlant :
« Tu as battu ton record !! Tu as battu ton record !! Tu as battu ton record !! »
On sautait sur place comme des fous. Puis le reste de l'équipe se joignit à nous. J’étais tellement fière de moi !
« Allez, je vais demander à Maman si je peux vous inviter à manger tous les cinq. Si vous ne pouvez pas on mettra en place des Portoloins comme à votre arrivée » dis-je en désignant le rétroviseur, le miroir, la canette et le paquet en carton qui les avaient permis de venir. Je m'élançai vers la maison.
« Attends ! Eva, Tom, et moi ne pouvons pas rester ! me prévint Zacharias en criant, les mains en porte-voix.
—Ah mince ! C'est lesquels vos Portoloins ?
—Moi c'est la cannette, lança Eva.
—Moi le miroir, enchaina Zach.
—Et moi, le paquet en carton, finit Tom.
—Ok, répondis-je en revenant sur mes pas. Je vous les ramène tout de suite ! »
Je courus vers la maison et entra en criant.
« Maman ! Cédric et Amélie peuvent rester manger steuplé ? Les autres ne peuvent pas donc faut refaire les Portoloins !
—Bien sûr ! J'envoie un Patronus aux parents. Demande à ton père pour les Portoloins, je dois faire à manger.
—Cool, merci Mamounette ! PAPA ! TU ES OÙ ? »je hurlai. Il me reproche tout le temps de parler trop bas. Là, il va être servi.
« FAUT QUE TU REACTIVES LES PORTOLOINS ! indiquai-je en montant les escaliers.
—Wowowowo ça va, ne crie pas !
—Alors là tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même ! Tu me dis de parler fort alors je parle fort ! le rejoignis-je dans son bureau.
—Ok ok, ça va, abandonna-t-il en tendant les mains pour que je lui donne les Portoloins. Lequel est à qui ? m'interrogea-t-il.
—Lui, c'est à Eva, lui, à Tom, et lui, à Zacharias » indiquai-je.
Je vis une drôle de lumière bleue entourer les objets, puis Papa me les tendit.
« Ils sont prêts !
—Merci Papounet ! Tu es le meilleur ! »
Et je fuis hors de la maison rejoindre mes amis. J'aperçus un lion et une otarie transparents se diriger vers la maison en flottant dans les airs alors que je sortais. Sûrement les Partonus des parents de Cédric et Amélie, hypothèse aussitôt confirmée par la grosse voix d'Amos Diggory et celle plus chantante d'Hélène Darrius qui acceptèrent et remercièrent pour l'invitation. J'arrivai au champ alors que le Patronus d'Eva se mit à luire. Je les lâchai tous par terre et je hurlai à Eva de se dépêcher. Elle prit ses affaires à la hâte, nous fit un petit signe de la main et se fit comme avaler par l'objet dans un tourbillon. Puis ce fut au tour de Zach et Tom. On se dit à la prochaine et ils disparurent.
« Bon ! On rentre ? » demanda Cédric en se frottant les mains.
Ça lui donnait un air machiavélique assez dérangeant, je trouvais.
Mon frère se rapproche d'Amélie. Je croisai son regard et il rougit. J'en étais sûre ! Y a un truc entre ces deux-là et ce n’est pas que de l'amitié ! Il va falloir qu'Ellie Allen sévisse ! Mouahahaha !! Ouais, nan, faut que je me calme là, ça va pas du tout. Finalement on décida de faire la course pour arriver jusqu'à la maison. Cédric gagna, avec ses jambes-échasses-bâtons. J'arrivai deuxième et mon frère qui jouait les galants avec Amélie fit en sorte d'arriver dernier.
« Allez El, ne fais pas la tête, je te donne ma victoire » dit Céd avec un petit sourire.
Je devais faire une tête dégoutée en voyant mon frère agir comme ça pour que notre Capitaine me balance ça dans la quiche. Je me mis à rougir comme une dingue jusqu'à en rendre vert de jalousie Godric Gryffondor et son blason bordeaux. Et c'était au tour d'Eden de se marrer comme un débile. J'aurais tout gagné ...
« Allez-y les gars, il faut que je parle à Ellie à propos du Quidditch, informa Cédric Amélie et Eden. On vous rejoint dans cinq secondes. »
Mon cerveau rentra en mode "alerte maximale". Là, je commençais à avoir peur. Je transpirais de partout, je me liquéfiais littéralement. C'était sûr, il savait ce que je ressentais pour lui et il allait me mettre un râteau pur et dur auquel je n’allais pas survivre. Il attendit que les deux autres se soient éloignés et me demanda ce qu'il m'arrive.
« T’as un comportement grave chelou avec moi depuis la pause. Tu t'es fait kidnapper et remplacer par un Mangemort qui a bu du polynectar ou quoi ? C'est quoi ton délire ? »
Ah ouais, le gars il change d'humeur en un clin d'œil, quoi ! Il fait le gentil et là, BAM, ça te tombe dessus quand tu t'y attends le moins.
« Euh... Euh... Bah nan... » balbutiai-je avec difficulté.
Ma bouche s'était carrément déconnectée de mon cerveau. J’étais mal barrée pour balancer un mensonge. Euh non, rectification : pour parler tout court.
« Mais explique-moi ! Je ne comprends pas t'es devenue hyper froide, genre, d'un coup !
— Ah bon ? Ah... Je ne m’en étais pas rendue compte, mentis-je effrontément.
— Ça me fait de la peine, tu sais, parce que, genre, je te considère comme ma petite sœur, tu comprends ? » sourit-il en m'ébouriffant les cheveux.
OH MY GOSH. Là... Mais... Nan mais d'accord. Ok. Petite sœur ce n’est pas si mal n'est-ce-pas ? Ouais, ce n’est pas si mal.
« Ellie ? Ça va ? s'inquiéta Cédric en me voyant virer blanc.
—Oui oui ! C'est... C'est très gentil de ta part ! répondis-je précipitamment d'une voix stridente.
— Bien ! On peut considérer que c'est oublié ?
—Euh... Oui, bien sûr ! continuai-je maladroitement.
— Cool ! Allez, on va manger ! » changea-t-il de sujet en me prenant par les épaules et en m'emmenant vers la maison.
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