Divaguer
Pas maintenant. pas ici. Pas déjà...
Je sens mon esprit qui commence à divaguer. À fuir la pression qui monte en moi. L'être humain est quand même vraiment bien fait. Pour ne pas exploser, il te projette dans un endroit plus agréable. Comme maintenant. Assise sur un siège du tramway, à faire en sorte que ma jambe ne touche pas celle de mon voisin qui prend un peu trop ses aises. Aussi, je veille à ne pas repenser à ma journée catastrophique. Les problèmes ont enchaînés d'autres problèmes qui ont fini par créer une ambiance vraiment tendue au bureau. Je n'avais qu'une hâte : sortir.
Le bruit de ma clé qui tourne deux fois dans la serrure de ma porte d'entrée est un son qui me plaît. Car je sais qu'à l'instant où la porte s'ouvrira, je pourrais relâcher. Poser mes affaires. Souffler. Boire un thé. Et ensuite, j'ai une demi-heure devant moi, avant d'aller chercher mes enfants chez la nounou.
Qu'est-ce que je les aime. Mais ces trentes minutes sont nécessaire à ma survie. Je dois les avoir. Pour pouvoir finir ma journée sans que mon travail n'entache ma relation familiale.
Que je sois dans mon lit, dans le canapé ou assise devant mon thé... Je ne suis finalement qu'à un seul et même endroit. Mon endroit.
Là où mes craintes n'existent pas, où j'ai la force de surpasser et stopper la pression devenue trop grande. Là-bas, je suis bien avec moi-même. je suis la personne que je veux être, qui n'a pas peur d'autant de choses, qui réussit sa vie comme elle le souhaite, à tel point que vivre en devient léger.
Je n'ai pas vraiment de décors précis. Je ressens, plus que je vois.
Lorsque je reviens à moi, la chute semble grande. Douloureuse. La différence entre la personne que je veux être et celle que je suis n'est même pas comparable ! Mais au final, cette chute me donne la force de continuer à marcher. Je peux vaincre ces peurs. Je peux être bien avec moi-même. Et cela ne se fera pas sans l'aide de la personne que je veux devenir, même si ce n'est pas moi.
Et c'est après avoir retrouvée cette niaque, cette positivité, que je me lève de l'endroit où je suis assisa et que je file dans ma voiture pour aller chercher mes enfants avec hâte, sans attendre.
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