Tout est réglé !
Charles vient de nous raconter son histoire et, à présent qu'il a terminé, il reste silencieux. Ne sachant que dire, je reste interdite. Hitch, debout dans un coin de la pièce, ne dit rien non plus. C'est Livaï qui finit par briser le silence :
- J'ai donc vu juste. D'après la description que tu nous en a fait, l'un de ces hommes était bien Kenny. Et c'est lui qui t'as épargné, ce qui est un fait très rare avec lui. Tu as eu beaucoup de chance Charles.
- Vous voyez bien qu'il est innocent, cet enfant n'a fait que se défendre face à ses agresseurs.
- Certes, c'était de la légitime défense, mais il n'empêche qu'il a ôté une vie, alors peut-on vraiment dire qu'il est innocent ?
- Caporal-chef . . .
- C'est bon, me dit-il, ce gamin ne sera pas jugé.
- Oui, je sais bien . . .
- Qu'allez vous faire de lui alors ? nous demande Hitch. Vous n'allez tout de même pas le garder ! Un quartier général militaire n'est pas du tout un endroit convenable pour un enfant !
- Oui, tu as raison. Hitch, est-ce que ce garçon a encore une famille ?
- Non, répond-elle en secouant la tête, ses parents étaient sa seule famille et ils ne sont malheureusement plus de ce monde.
Nous restons silencieux pendant quelques secondes. Charles lève sa tête vers moi et me regarde dans les yeux :
- Je veux rester avec toi ! déclare-t-il. Tu es la seule personne au monde à t'être si bien occupée de moi ! Tu es la seule qui me serre dans tes bras quand j'ai du chagrin et qui me borde lorsque j'ai sommeil ! Tu es . . . tu es exactement comme les mères dans les livres !
En entendant ces mots, j'ai un pincement au coeur et je sens les larmes me monter aux yeux. Je les refoule tant bien que mal : je ne dois pas pleurer devant le petit. Je pose ma main sur sa joue et la caresse délicatement avec mon pouce :
- Charles . . . Tu es un petit garçon absolument merveilleux, et bien que ça me fasse de la peine, nous devons nous séparer. Je travaille dans l'armée, comme tu le sais, et c'est beaucoup trop dangereux pour toi ! Je ne pourrai pas supporter qu'il t'arrive quelque chose . . .
Le jeune blond baisse la tête, déçu et attristé. J'ajoute alors :
- Néanmoins, je sais où tu vivras. Est-ce que tu te souviens du premier endroit où je t'ai emmené après t'avoir trouvé ? Il s'agit d'un établissement conçu spécialement pour les enfants qui, comme toi, n'ont malheureusement plus de famille. Beaucoup d'autres enfants y vivent déjà et ils s'y sentent très bien. Je suis sûre que tu t'y plaira aussi. Il y aura des gentilles personnes qui prendront soin de vous tous les jours et, bien sûr, je ne manquerai pas de te rendre visite de temps en temps. Alors, qu'en dis-tu ?
Charles me regarde longuement, puis sourit :
- Si tu dis que c'est un bon endroit, alors je te crois ! D'ailleurs, tant que tu viens souvent me voir, ça me convient !
- Parfait ! Dans ce cas, c'est réglé !
- Oui.
Hitch soupire :
- Enfin ! Il ne me reste plus qu'à classer l'affaire puisque le mystère est résolu et que les coupables sont déjà morts. Tout est donc réglé ! Je vais enfin pouvoir me détendre un peu !
Elle s'étire et quitte la pièce en nous lançant :
- Bonne journée et à bientôt !
- À bientôt, Hitch ! lui répondé-je.
Livaï se contente de lui adresser un simple :
- Salut.
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