toi
Le souffle glacé dans mon cou me rappelle que l’été touche à sa fin et le jour laisse place à la nuit. Ce moment hors du temps et de l’espace, une vision qui m’enchante et m’appelle comme happer par l’extase infinie de ce monde sans horizon, sans barrière, sans lumière, juste un voile de diamants brodés qui conte des histoires. Celle du monde, du néant, de Persée ou de Pégase ainsi que les rêves immortels.
Parfois, je retrace du bout du doigt les lignes argentées que je m’imagine rejoignant ces éclats entre eux, mais depuis toi je n’y vois que ton visage, doux, comme ce regard intime et subtil, remplit de tant d’émotions qu’il inonde mon désert au miel d’une autre vie. J’aimerais que tu sois là, et que tu la voies comme je te regarde, cette lune évidente en son diadème radieux ravit mon coeur de toutes ses douceurs. Le vent se lève de nouveau. J’entends au loin le chant des oiseaux de nuit, ceux-là mêmes qui festinent entre insectes et gouttes de pluie.
Observer sans chercher, voir sans même regarder, c’est la beauté d’un univers qui se déploie de ses ailes fragiles et robustes à la fois dans son juste équilibre. Nul ne peut rien contre la tempête déferlante, le ras de marée qui avale tout sur son passage et le détracte quelque part en mer. Cet abysse sans visage, incomprise, aux profondeurs presque aussi sombres et mystérieuses que cette voûte céleste étendue à perte de vue, qui est pourtant le coeur de toute chose.
J’aimerais te montrer comment le monde me parle, comment il se dessine, ses couleurs qu’il me murmure. Tu comprendrais alors sans doute ce que mon âme te hurle quand vient l’automne et que les feuilles peignent le plus incroyable des secrets, la trace de tes pas écrasant la palette craquante pour te mener jusqu’à moi.
Annotations
Versions