Chapitre 2-4 - 1888

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Marie, le souffle court mais maîtrisé, glissa le long de la pente opposée, son corps se moulant contre le sable avec l’agilité d’un animal traqué. Elle savait qu’elle ne pouvait pas courir sur la crête sans s’exposer. Ses pieds nus effleuraient le sol avec légèreté, mais l’urgence de la situation la contraignait à prendre un risque : descendre vers la forêt de pins qui bordait la plage.

Derrière elle, un cri fendit l’air. « Attrapez-la ! Pas question qu’elle nous file entre les doigts ! », hurlait Achélas

Les jambes de Marie fusaient comme des ressorts. Chaque pas l’entraînait vers l’obscurité protectrice des pins. Le vacarme de la poursuite ne manquerait pas d’alerter les résiniers. Elle espérait même qu’ils viennent voir ce qui se passait. Les Terribles ne s’attaquerait pas à eux, pas directement. Une trêve régnait entre les bandits et les travailleurs pauvres. Les résiniers fermaient les yeux sur leurs exactions tant qu’elles ne touchaient pas leurs familles ou leurs maigres biens.

Marie avait grandi au milieu de ce pacte, elle le comprenait et le méprisait tout autant. Les Terribles n’étaient pas invincibles, pourtant personne n’osait les défier. Elle n’était qu’une fille des dunes, une ombre dans un territoire qu’ils pensaient dominer. Mais elle avait franchi une limite, et Achélas ne lui pardonnerait pas. Mais comment l’avait-il découvert ?

Alors qu’elle atteignait les premières racines saillantes des pins, une voix familière retentit derrière elle. « Marie ! Arrête-toi ! » criait Isidore. Pendant une fraction de seconde, elle hésita.

Cette hésitation lui coûta cher. Un souffle brutal, suivi d’un sifflement : un projectile venait de frôler son oreille. Maugène, haletant et furieux, venait de tirer avec son vieux fusil. La balle s’était perdue dans les troncs, mais Achélas grondait déjà. « Idiot ! Je la veux vivante, pas en morceaux ! »

Marie se remit en mouvement, zigzaguant entre les arbres pour éviter d’offrir une cible facile. La première cabane de résinier ne se trouvait plus qu’à quelques mètres.

Les voix des hommes se rapprochaient. Si elle voulait leur échapper, elle devait agir vite.

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