Un écho lointain
13 janvier 1669, soir, Paris
Pétronille s’était assise sur le rebord de la fenêtre qui donnait sur la rue. Elle caressait d’un air absent la manche dans laquelle se trouvait la lettre dissimulée qu’elle avait récupéré plus tôt dans la journée. Elle n’avait pas trouvé le temps de la lire et ne comptait pas le faire en présence de ses amis. Il s’agissait de quelque chose de trop précieux et intime pour qu’elle le partage avec d’autres personnes. Un sourire discret vint caresser ses lèvres à cette pensée.
Elle entendait les rires qui se mélangeaient pour créer une harmonie qui lui réchauffait le cœur. Ces gens qui étaient rassemblés pour célébrer son anniversaire, ce n’étaient pas seulement des amis. Ils étaient sa famille. Elle savait qu’elle pouvait compter sur eux s’il venait à lui arriver quelque chose et qu’elle n’hésiterait pas à faire de même pour eux. Cependant, sa famille n’était pas au complet. Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer son absence mais il ne tarderait pas à faire connaitre son arrivée, après tout, il lui avait promis de venir la chercher.
— Vous êtes bien sage, jeune demoiselle, commença Léon qui était venu la rejoindre. Mais ne vous inquiétez plus ! Votre serviteur est là pour vous sortir de ce mauvais pas ! Termina-t-il en la prenant par la main pour l’éloigner de la fenêtre.
— Léon, non, je ne….
— Pas de non, mademoiselle ! Dit Anne qui venait de l’attraper par le bras pour l’empêcher de retourner à son perchoir. Nous savons tous ce que vous attendez mais vous pourriez nous accorder un peu de votre temps, cela ne vous prendra qu’une minute. Je vous le garantis. Vous pourrez retourner à votre fenêtre vous languir de votre amoureux quand nous en aurons fini avec vous, termina-t-elle en asseyant Pétronille devant la table où le dîner avait été débarrassé.
Tous se rassemblèrent autour d’elle, Jean et Margaux ayant rejoint les deux compères après avoir été récupéré quelque chose dans la penderie de Margaux. Ils échangèrent tous un regard, puis d’un hochement commun de la tête s’écartèrent pour laisser la place à Jean devant la jeune fille qui les regardait d’un air perplexe.
— La tradition veut, commença le jeune homme en se raclant la gorge, qu’en ce jour de fête l’on reçoive un présent. Nous ne sommes pas riches et ne le serons sûrement jamais mais voyez cela comme une preuve de notre affection. Un petit quelque chose pour débuter le reste de ta vie, termina-t-il en tendant un morceau de tissu enroulé par un bout de ficelle dans la direction de la jeune fille.
Pétronille prit le paquet entre ses mains et constata qu’il était étonnamment léger. Elle leva un œil inquisiteur dans la direction de Jean qui se contenta de lever un sourcil. Anne et Léon s’étaient rapproché de lui pour observer la réaction de la belle brunette à l’ouverture du paquet. Avec délicatesse, elle défit la ficelle qui tenait le tissu en place puis le déroula pour découvrir un écu dissimulé entre ses plis. Elle n’en revenait pas. Ils avaient dû faire de grandes économies pour pouvoir lui offrir cette pièce. Elle leva la tête pour leur dire que c’était trop mais la mine satisfaite qu’elle lut sur leurs visages la dissuada de faire un quelconque commentaire. Elle se contenta de déposer le colis précieux sur la table avant de se lever pour prendre dans ses bras ses amis afin de les remercier.
— Merci du fond du cœur, s’exclama-t-elle avec sincérité, je n’aurais pu rêver mieux. C’est le plus bel anniversaire de toute ma vie !
— Ne parle pas trop vite, commenta Anne en inclinant la tête dans la direction de Margaux qui se tenait un peu plus en retrait. Ce n’est pas encore fini.
Pétronille se tourna dans la direction de sa sœur qui s’avançait dans sa direction. Elle lui souriait et pendant un moment, Pétronille ne put s’empêcher de penser qu’elle aurait aimé que ce moment dure pour toujours. Elle ferma les yeux un instant pour se focaliser sur le présent et lorsqu’elle les ouvrit à nouveau Margaux se tenait juste devant elle.
— Comme tu as grandi, commença-t-elle en observant sa cadette des pieds à la tête. Tu es devenue une magnifique jeune femme. Nos parents seraient fiers de te voir tel que tu es aujourd’hui, forte, intelligente, belle, amoureuse. J’ai fait une promesse à notre mère peu avant que la mort ne l’emporte et aujourd’hui me voilà enfin en mesure de l’honorer. Il s’agit d’un cadeau très précieux, prends en grand soin.
Elle ouvrit la main dans la direction de la jeune fille pour y révéler une broche en argent terni par le temps qui avait la forme d’un papillon.
— Cette broche appartenait à notre arrière-arrière-grand-mère, Guillemette Duval. Dans le village où elle habitait enfant, il y avait un bijoutier devant chez lequel elle passait de nombreuse journée à rêvasser. Un jour, elle finit par entrer dans sa boutique après avoir aperçu une broche qui lui plaisait. Elle demanda au bijoutier combien elle coûtait. Elle se rendit vite compte qu’elle ne pourrait pas l’acheter. Alors elle demanda au bijoutier s’il pouvait la lui mettre de côté pour qu’elle vienne la lui acheter plus tard.
— Qu’a-t-il répondu ? Demanda Léon que l’histoire captivait.
— Il a refusé, répondit Margaux avec un sourire en apercevant les mines déconfites de ses auditeurs. Cependant, la jeune Guillemette ne s’est pas laissée faire. Elle est revenue encore et encore pendant des jours, qui sont devenus des mois, pour lui demander de la lui réserver. Devant sa ténacité, le bijoutier a fini par céder. Il le lui mettrait de côté à la condition qu’elle lui paie le double de son prix pour le récupérer. Elle a accepté.
— Que s’est-il passé ensuite ?
— La jeune fille a commencé à chercher du travail pour pouvoir payer le bijoutier. Il lui a fallu des années pour réussir à rassembler la somme. Elle travaillait nuit et jour et ne pouvait se rendre qu’une fois par an chez le bijoutier pour vérifier qu’il tenait parole. Au bout de dix ans, elle réussit à réunir la somme nécessaire pou acheter la broche mais le bijoutier avait trépassé. C’est son fils qui l’accueillit. Lorsqu’il la vit, il s’empressa d’aller récupérer une boite qu’il lui tendit. A l’intérieur se trouvait la broche tant convoitée. Elle tenta de le payer mais il refusa.
— Pour quelle raison ?
— Tout simplement parce que cette broche était cassée. Elle appartenait à la défunte épouse du bijoutier et s’était retrouvée par erreur dans la vitrine de sa boutique. Il n’avait jamais eu l’intention de la vendre car il s’agissait du premier bijou qu’il avait confectionné. Le prix qu’il avait fixé était censé effrayer la jeune fille. Mais lorsqu’il s’était rendu compte de sa volonté qui ne se pliait devant aucun obstacle, il commença à envisager de la lui céder. Avant de mourir, il écrivit à son fils pour lui demander de la lui donner et de la remercier pour toutes ses années où elle avait pris le temps de discuter avec un vieil homme désabusé sous le couvert d’une broche aux ailes argentées.
— C’est une jolie histoire, commenta Pétronille en caressant du bout des doigts les antennes du papillon.
— Elle n’est pas terminée. Guillemette, dans son grand âge, offrit sa broche à sa petite-fille le jour de ses seize ans pour toujours se rappeler la première femme qui la reçut en cadeau. Cette petite fille, c’était notre grand-mère. Elle offrit la broche à notre mère qui me l’offrit juste avant de mourir, elle me fit promettre de continuer la tradition, et c’est ce que je fais aujourd’hui. Je n’aurai pas d’enfants car cela m’est impossible mais tu es comme une fille pour moi. Cette broche est à toi, désormais. Un jour, ce sera à ton tour de suivre cette tradition et sache que je serai à tes côtés quand le moment viendra.
Margaux fut surprise par Pétronille qui se jetait dans ses bras. Sa benjamine la serrait de toutes ses forces, quelques larmes ruisselant le long de ses joues. Elle lui rendit son étreinte, respirant le parfum familier qui était le sien. Au bout de quelques minutes, elles se séparèrent.
— Je suis tellement heureuse de vous avoir pour famille, dit Pétronille avec émotion. Je vous aime tous tellement. Merci, merci d’être ici aujourd’hui.
— Nous n’aurions raté ce moment pour rien au monde, répondit Jean.
— C’est vrai, que serait le monde sans notre Pétronille. Rien, car il serait bien vide, ajouta Léon.
— Nous serons toujours là pour toi, tu peux compter sur nous ! Finit Anne avec conviction.
— Ton prétendant ne devrait plus tarder, remarqua Margaux, prends le temps de te remettre de tes émotions avant de le rencontrer.
Pétronille retourna s’asseoir prêt de la fenêtre. Elle accrocha la broche à son corsage et déposa une main sur le métal froid qui commençait à se réchauffer. La soirée était parfaite. Il ne manquait plus que Jasper et elle serait comblée.
Elle ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis qu’elle était retournée s’asseoir à son poste de guet mais elle fut tirée de ses pensées par le bruit des sabots qui résonnaient sur le pavé. Un fiacre fit irruption dans la rue et s’arrêta en face de son bâtiment. Un jeune homme en descendit. Il portait un tricorne noir et une cape dont le col était remonté jusqu’à son visage. Il était impossible de discerner son identité mais elle l’aurait reconnu peu importe la situation. Elle laissa échapper un petit cri d’excitation, il était vraiment venu !
Cependant sa joie laissa vite place à la panique. Que voulait-t-il lui dire de si important ? Elle n’avait pas lu sa lettre mais est-ce qu’un indice aurait pu se cacher dedans ? Et s’il venait à lui demander sa main, que devait-elle faire ? Les autres s’étaient rassemblés autour de la fenêtre pour voir ce qui avait attiré l’attention de la jeune fille.
— Alors c’est lui le fameux prétendant ? Demanda Léon. Vous savez de qui il s’agit ?
— Je n’arrive pas à voir son visage, est-ce que quelqu’un arrive à voir quelque chose ? Remarqua Anne qui se tenait sur la pointe des pieds pour apercevoir l’inconnu.
— Il regarde dans notre direction, commenta Jean qui n’avait pas quitté des yeux l’inconnu. Il semblerait que cet homme soit le Chevalier de Tronçais si on en croit les propos de Pétronille.
— Le chevalier de Tronçais !? S’exclamèrent en chœur Anne et Léon avant de se pousser l’un l’autre pour avoir une meilleure vue du jeune homme.
Le principal intéressé, dont le visage était dissimulé par les ombres que son tricorne et sa cape dessinaient sur son visage, inclina légèrement la tête dans la direction de la petite fenêtre. Les convives semblèrent convaincus de son identité et commencèrent à débattre sur la façon dont il avait pu faire la rencontre de Pétronille.
La jeune fille quant à elle s’était éloignée du petit groupe sans quitter la fenêtre des yeux un seul instant. La joie qu’elle avait ressentie précédemment l’avait quittée pour laisser place au doute. Alors qu’elle devenait prisonnière de ses propres pensées, elle sentit une présence à ses côtés. Il s’agissait de Margaux qui était venue la rejoindre car elle avait lu le changement de comportement de sa cadette.
— Tout va bien, Pétronille ? Tu es un peu pâle.
— Oh, Margaux… commença la jeune fille en cherchant ses mots. Je ne pensais pas… C’est merveilleux… il est vraiment venu… Je… Je… Je ne suis pas prête… Que va-t-il penser de moi… je…
— Respire, Pétronille, Respire, lui murmura Margaux tout en lui serrant légèrement les mains pour attirer son attention. C’est bien, continue comme ça.
Sa voix calme et régulière aida la jeune fille à calmer le rythme endiablé que son cœur avait entrepris à la vue de son prétendant.
— Margaux, chuchota la jeune fille avec incertitude en cherchant le regard rassurant de sa sœur, je… je crois qu’il va me demander ma main. Et je ne sais pas quoi faire. Me voilà devant le fait et je suis incapable de penser.
— La réponse à cette question est toute simple, répondit-elle avec tendresse en lui remettant une mèche de cheveux en place.
— Quelle est-elle ?
— Que te dit ta tête ?
— Qu’il est différent des autres. Il possède un je-ne-sais-quoi de mystérieux. Il est maladroit par moment mais je suis la seule à le savoir car pour moi il se révèle sans aucun secret.
— Et ton cœur ?
— Je l’aime tellement. Il est l’autre moitié que mon âme cherche depuis le jour où je suis née.
— Tu n’as donc plus de questions à te poser, dit-elle avec un sourire chaleureux, si ton cœur et ta tête ne peuvent qu’être d’accord sur ce que tu ressens pour lui. C’est qu’il n’y a qu’une réponse à donner.
Pétronille se jeta dans les bras de sa sœur, la remerciant pour ses précieux conseils, avant de se détacher d’elle pour enfiler des vêtements plus chauds. Elle embrassa ses amis qui lui souhaitèrent tous de passer un bon moment avec son prétendant, puis, elle dévala les escaliers pour rejoindre son prétendant qui n’avait pas bougé depuis son arrivée. Margaux rejoignit les autres à la fenêtre pour voir le jeune homme qui allait changer la vie de sa sœur.
Tous observèrent le sourire radieux qui illuminait le visage de la jeune fille lorsqu’elle arriva à son niveau. Le jeune homme ôta ses gants afin de lui faire un baisemain ce qui fit naître une charmante couleur pourpre sur les joues de Pétronille. Enfin, il déposa une main dans le creux de ses reins et la guida en direction du fiacre dans lequel il l’aida à monter en lui tenant la porte et lui donnant sa main gauche pour la stabiliser.
— Elle a bien grandi depuis que je l’ai rencontré il y a quatre ans, remarqua Jean. Elle est devenue une magnifique jeune femme.
Il avait observé le jeune homme avec attention pour tenter de vérifier qu’il s’agissait bel et bien du chevalier. L’homme s’était montré courtois avec eux, et semblait traiter Pétronille avec égard. Le regard de Jean s’attarda un instant sur les mains du jeune homme et il fronça les sourcils. Quelque chose avait attiré son attention mais il ne savait pas quoi. Il n’eut pas le temps de se poser plus de questions car Margaux lui adressait la parole.
— Le temps passe si vite, la voilà prête à prendre son envol, soupira Margaux avec un air rêveur. Mais pour moi, elle restera toujours cette petite fille pas plus haute que trois pommes qui tentait de m'imiter car j'étais tout pour elle.
— Tu n'as pas à t'inquiéter, tu sais que même s'il lui demande sa main, elle trouvera un moyen pour être auprès de toi, la rassura-t-il. Je ne connais pas plus têtue que cette fille-là !
— Tu as sûrement raison. Je devrais plutôt m'inquiéter de savoir de quelles façons je vais me débarrasser d'elle une fois qu'elle aura un mari, soupira-t-elle avec une moue réprobatrice.
— Quelle horreur ! J'en ai des frissons rien que d'y penser, dit-il en éclatant de rire, évitant le coup que Margaux avait lancé dans sa direction. Je la vois bien te forcer à habiter avec elle et le chevalier pour qu’elle puisse prendre soin de toi comme tu l’as fait pour elle.
— Il en est hors de question ! Je ne me serai pas débarrassée d’elle pour vivre à ses dépens !
— Tu oserais blesser son petit cœur ? S’exclama-t-il dramatiquement tout en évitant le coup qui lui était destiné.
Il s’éloigna de la fenêtre pour rejoindre Léon et Anne qui discutaient du Chevalier. Margaux posa une dernière fois le regard sur la ruelle qui était désormais déserte. Un frisson parcourut son corps. Ce n’était pas une réaction au froid de l’extérieur mais quelque chose d’autre, quelque chose qu’elle ne connaissait que trop bien. Une caresse suave et légère qui se faisait de plus en plus insistante. Elle commençait à ses pieds et remontait doucement le long de son corps sans rencontrer aucune résistance en direction de son cœur et de sa tête. Une fois que la tête aurait été atteinte, il n’y aurait plus de possibilité de retour.
Ses jambes étaient lourdes comme si on y avait attaché des boulets pour l’empêcher de se déplacer. Elle sentait un poids dans son estomac, le froid se répandait dans sa colonne, il semblait prendre racines dans ses os, figeant ses articulations. Elle essaya de bouger ses doigts pour se sortir de ce mauvais pas mais il n’y eut aucune réaction, il était déjà trop tard, ils étaient comme prisonnier de la glace.
Ses yeux fixaient toujours l'extérieur. Ce sentiment, ce froid, elle l'avait déjà ressenti auparavant. Il s’agissait d’un écho lointain, une promesse murmurée par un vieil ami qui tentait de la mettre en garde. Mais contre quoi ? Le froid avait fini par atteindre sa poitrine, son cœur lutta vaillamment contre les piques glacés qui tentèrent de le transpercer mais il ne fit pas le poids. Elle fut prise d’un violent sentiment de panique.
Il fallait qu’elle trouve un moyen de sortir de ce mauvais pas, elle ne pouvait pas se permettre de se laisser submerger. Sa conscience lui conseillait de se laisser faire, que c’était nécessaire mais son inconscient était tétanisé à l’idée que ce froid l’enveloppe dans son entièreté, elle l’entendait lui hurler de s’enfuir, de protéger la dernière part d’elle qui n’avait pas été infectée par ce parasite. Une fois le froid entré, elle ne pourrait plus s’en défaire jusqu’à ce qu’elle sache quel était le message qu’il souhaitait lui transmettre.
La voix de Jean qui l’appelait pour qu’elle racontât la discussion qu’ils avaient eu avec Pétronille dans l’après-midi la ramena à la réalité. Comme si elle n’avait jamais existé, l'étreinte glaciale avait disparu. Elle regarda ses mains et écarta les doigts expérimentalement, testant sa liberté retrouvée. Elle secoua la tête, se remettant les idées en place. Elle ne savait pas ce que ce froid voulait dire mais ce n’était pas le moment de s’en inquiéter. Ses amis l’attendaient assis autour de la table, un sourire paisible sur leurs visages. Elle sentit un sentiment chaud remplacé les vestiges de froid qui se trouvaient encore en elle. Elle se détourna définitivement de l’allée lugubre pour se joindre à l’atmosphère chaleureuse qui régnait dans la chambre. C'était un jour de fête, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter.
Le silence pesait lourdement dans la ruelle désormais vide d’activité. Cependant, si l’on tendait attentivement l’oreille, on pouvait entendre un murmure se répandre dans toute la ville. A peine audible et pourtant plein d’une émotion intense. « Pétronille. »
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