Endormi normalement, je me réveille normalement, il est encore très tôt parce que je n'entends pas de bruits et le couloir est sombre, je me rends compte maintenant que j'ai pris la mauvaise habitude, maman sera contente que je me lève tout seul, mais pas moi, vivement revenir comme avant. Quelque chose ne va pas, ce n'est pas le couloir, je recherche l'écran de la télé pour savoir l'heure, je ne vois rien tout est gris et pas vraiment sombre comme je le croyais avant, je ne suis plus dans mon corps je n'ai pas commandé, je ne vois que des cônes de différentes couleurs et beaucoup plus de bleus, ce doit être la nuit je n'ai rien demandé je suis parti tout seul, je sais comment est orienté mon corps je le sens près de moi, je n'ai pas encore trouvé d'autre mot, je suis près de la fenêtre, je regarde plus loin, comme une chose qui m'attire, j'ai envie de me tourner vers là et de ressentir quoi ? Je prends peur d'un seul coup et je tire mon cordon pour revenir vers moi.

Cette fois c'est bien moi entièremement et je me suis assis, j'aggripe de chaque coté du lit je me suis fait peur tout seul, je regarde tout autour pour bien me rassurer, le couloir luit légèrement de la lumière de nuit, je retrouve la télé qui affiche 6h00, d'habitude quand je m'en vais je sais faire maintenant, mais c'est moi qui décide, il s'est passé quelque chose. Je regarde vers l'endroit ou il semble que j'étais, j'avais tout simplement oublié de fermer les rideaux, c'est sans doute la lumière du matin qui se lève, dans un demi-sommeil comme dans mes tout débuts je suis parti tout seul. La nuque me démange, je sens juste mes cheveux qui commencent à pousser en y mettant la main, on dirait que ça me gratte, je ressens comme une odeur diffuse, plein de mots et de phrases sont en train de tourner dans ma tête comme si je recherchais un équivalent, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il a pu se passer, la seule chose qui m'importe maintenant que je suis réveillé complètement, c'est d'entendre les chariots du petit déjeuner. Une chose d'un seul coup, juste une sensation approchante, je n'ai pas trouvé mieux, j'ai pensé nourriture, je regarde par la fenêtre un rayon de soleil qui se lève, comme une sorte de réflexe, je me tourne vers lui comme si j'avais besoin.

Les lumières du couloir sont en train de s'allumer, bientôt je vais entendre les premiers bruits des chariots, je vais enfin manger il ne me reste plus rien quand on a vidé le placard, un petit peu d'argent et toutes mes affaires, tout est posé sur un meuble, si je calcule bien, le petit déjeuner, le repas de midi et je suis prêt à partir, je vais envoyer un message à maman pour qu'elle me dise à quelle heure, j'ai toujours aussi mal et je vais devoir attendre, j'en ai marre d'attendre je ne peux rien faire tout seul dans ce monde de grand, mais j'ai quelque chose en plus maintenant, je vais l'utiliser.