Les médocs ne font plus effet depuis trop longtemps.

Dès le quatrième jour je savais que je n'allais pas pouvoir tenir. Ces gélules rouges sont infectes et me donnent d'horribles maux de crâne.

Petit à petit, je commence à déprimer.

Est-ce que tout ceci serait arrivé si je m'étais rappelée... ?

Oui. La réponse est évidente. Mais au fond de moi j'espère que ça serait revenu au même. Je ne sais pas pourquoi, j'espérais que ce n'était pas ma responsabilité sûrement...

Quoiqu'il en soit, ça ne l'est pas. Tom me l'a bien fait comprendre.

Il faut donc que je tienne, au moins pour lui. Mais si je n'y arrive pas ? J'ai si peur. Ce monde est malade, il tourne, tourne sans s'arrêter, et la différence reste le problème à éradiquer.

Tout le temps. Nuit et jour, j'entends des gens parler de moi, cachés. Ils ont peur eux-aussi. Peur de moi, peur de mon état mentale fragilisé. Je me sens mise de côté. Y compris par mes proches, mon frère. Tous.

Y'a t-il quelqu'un qui peut m'entendre ? Y'a t-il quelqu'un qui voit ma souffrance ? Pourquoi, tout le monde me délaisse ? Pourquoi ? Suis-je, au moins, encore vivante ? Ou, suis-je déjà morte, enterrée dans l'oubli ? Une illusion ? Un rêve ?

Est-ce que j'existe au moins ?