La Réécriture
Tout n'est que réécriture.
En effet, tout ce que l'on pense pour original, surtout lorsque l'on parle de littérature, n'est que réécriture de la pensée par les mots ainsi que des mots par la pensée, par le réel par la métamorphose, la transformation, la monstruosité, la fantaisie, la poésie mais aussi par la reproduction totale ou partielle, par mimésis, par le drame, la tragédie, la comédie.
Et lorsque l'on créé, lorsque l'on use cet outil qu'est notre pensée mais aussi celui de notre imagination, nous ne sommes que des potiers, prenant la terre de la réalité, l'humidifiant de notre poésie et faisant différentes formes, faisant un pot que l'on peut, après l'avoir fait sécher, décorer de plusieurs peintures et dessins grâce à cet utilisation d'autres objets et matériaux extérieurs.
Ainsi, un texte littéraire n'est que le fruit de réécritures plus ou moins présentes en nombre : certains poètes et auteurs mirent des années pour rendre leur œuvre aussi magnifique que possible (Baudelaire qui voulut faire sa poésie aussi parfaite que possible et Flaubert qui, dans son gueuloir, s’époumona tant de fois pour trouver la bonne sonorité pour une seule phrase) tandis que d'autres écrivirent si vite que le nombre de réécriture qu'ils firent ne fut pas grand, qu'ils le firent comme une fièvre contractée par les muses, comme un souffle...
Dans ma poésie, dans mes poèmes, je fus le plus souvent de ce dernier cas, préférant faire des poèmes comme si je poussais un souffle, un soupir, comme si j'improvisais totalement mes mots pour exprimer une idée, un sentiment, un état.
Après vient la question de réécritures comme les adaptations. Bien sûr, une bonne adaptation ne se fait pas forcement en suivant une définition du dictionnaire à la lettre (autant dire que la poésie et l'art, c'est comme ci et comme ça juste en ne regardant que la définition de ces mots, de ces concepts si subjectifs dans le Petit Robert). Mais là n'est pas la question. La voici, justement : Qu'est-ce qu'une adaptation ? C'est lorsqu'un artiste s'approprie une œuvre quelconque d'un autre artiste (ou pas, il peut adapter sa propre œuvre) pour la transposer d'un média à un autre et ainsi se l'approprier (ou non). Le plus souvent, c'est une adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire.
Enfin, il y a les propres réécritures, créant une nouvelle œuvre (et non forcement une suite) à partir de ses propres œuvres, tel que L'Amant de la Chine du Nord, de Marguerite Duras, étant une réécriture de l'une de sa propre œuvre nommée L'Amant. Mais nous pouvons aussi avoir la collection Arlequin ou bien les livres de Marc Levy, tous ses livres se basant à peu près sur le même schéma (schéma qui, par ailleurs, n'est réellement pas des plus originaux).
Enfin, quant aux réécriture de soi-même, l'on peut aussi prendre les autobiographies ainsi que les Mémoires, tout comme le fit Chateaubriand, toutes ses mémoires comprenant à des moments une once de fiction ou de poésie pour embellir ou diaboliser tel événement ou telle personne.
Tous ces procédés de réécriture de soi-même peuvent, ainsi, être utile pour montrer une évolution de soi-même, de son style, de ses thèmes. Mais cela peut aussi montrer des variantes, des qu'aurait-il pu se passer si comme si nous faisions une ambitieuse uchronie, créant des lignes temporelles différentes à la 11/22/63 de Stephen King ou bien à la Marvel avec leur multiples univers alternatifs et imaginant, en étudiant l'humain, le monde, la nature mais aussi soi-même, une histoire alternative, en changeant le monde avec des si, gardant parfois des similarités mais aussi, partant d'un postulat de départ, prenant de démentielles différences. Ainsi, comme je l'ai écris...
Tout n'est que réécriture.
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