13. Devine qui vient déjeuner ce matin ?

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Joy

Je souris en ouvrant les yeux, tombant sur les jolies mirettes vertes de l’homme que j’aime. Je sens sa main caresser mon flanc nu et sa bouche plonge délicatement dans mon cou, me faisant déjà frissonner. Je veux des réveils comme ça tous les jours. Juste du plaisir, du bonheur, de la tendresse, de l’amour. Rien que ça, avec lui.

— Bonjour Papy, susurré-je à son oreille, le sentant se crisper contre moi.

— Bonjour Mamie. C’est comme ça qu’on commence la journée ? En disant du mal de l’homme qui t’a fait jouir ? Belle récompense ! sourit-il.

— Pardon, ris-je, mais tu es mal barré si tu n’aimes pas que je te taquine. Et puis, entre nous, je ne dirais pas que j’adore les hommes mûrs en général, mais un en particulier me fait chavirer. Je sais pas si tu le connais, il est beau, bien gaulé, et c’est un dieu au lit. Ah, et un très bon prof, un danseur formidable et un type bien, je crois.

— J’adore quand tu me taquines, mon Amour. J’adore tout chez toi, d’ailleurs. La vie est belle à tes côtés, de ce côté-ci de l’Atlantique ou de l’autre.

— Quel romantique ! Je veux retourner à Cuba avec toi, murmuré-je. On pourrait s’enfuir et ne plus jamais rentrer, non ?

Nous sommes arrivés à Lille hier et j’ai déjà le mal du pays qui nous a accueillis pendant une semaine. Heureusement, Kenzo est parti voir sa mère pour la fin du weekend et j’ai pu encore profiter d’Alken sans craindre le malaise que j’ai bien peur de ressentir en sa présence.

— Passe ton bac d’abord, aurait-dit ma mère ! Vivement la fin de tes études, qu’on puisse profiter de la vie ensemble, sans se cacher, ajoute-t-il en m’embrassant dans le cou.

— Un an et demi, c’est une éternité, soupiré-je en me pressant contre lui. Mais tu as raison… Ça devrait déjà être plus facile maintenant que Kenzo est au courant.

— Un an et demi où tu n’as aucune responsabilité, où tu ne dois penser qu’à travailler tes pas, et à m’aimer. Tu verras, on va faire de ces prochains mois une période dorée, me rassure-t-il en me caressant doucement.

J’acquiesce et niche mon nez dans son cou en caressant son dos, profitant de ce petit câlin tout tendre et empli de promesses. J’espère qu’il dit vrai, un peu de calme ne nous ferait pas de mal.

— C’est quoi le programme de la journée, selon toi ? Je crois que je vais avoir du mal à me remettre du décalage horaire.

— On va au marché de Wazemmes et tu me laisses te préparer un bon petit repas avec des produits frais ?

— Je pensais que tu allais me proposer une journée à vivre d’amour et d’eau fraîche, ris-je. Tu veux vraiment sortir ? C’est moi qui dois vraiment être une mamie alors.

— Il fait beau, même si c’est beaucoup plus frais qu’à Cuba, autant en profiter non ? Et pour ce qui est de l’amour, on peut en profiter maintenant, après les courses et encore ce soir ? déclare-t-il en se collant à moi.

Je soupire théâtralement et le repousse pour m’installer à califourchon sur lui.

— Donc, selon toi, on devrait sortir profiter, mais profiter ici aussi ? Je viens de te dire que j’étais fatiguée, tu veux m’épuiser ? lui demandé-je très sérieusement.

— Il faut soigner le mal par le mal ! Et rien de mieux pour l’énergie que de faire l’amour, tu n’es pas d’accord ?

— Y a le café et un bon petit déjeuner aussi, souris-je. Ça marche plutôt bien pour l’énergie.

— Bon, je finis de t’épuiser alors et ensuite, tu reprends de l’énergie, continue-t-il en agrippant mes fesses et en s’insérant à nouveau en moi, toujours aussi infatigable.

Je me presse contre lui et pose mes lèvres sur les siennes en commençant à me soulever lentement au-dessus de lui. Je sens ses mains enflammer ma peau sur leur passage, sa langue jouer avec la mienne avec délice, sa hampe m’envahir avec plaisir, et tout ce à quoi je pense, c’est à cet homme que j’aime plus que de raison et qui me comble comme personne auparavant.

Nous faisons l’amour lentement, tendrement, comme souvent le matin avec Alken. Nos mains se cherchent, nos peaux se caressent, nos bouches se trouvent et se retrouvent, nos corps fusionnent l’un avec l’autre, et je savoure ce nouveau moment que nous partageons, ponctué d’un orgasme partagé et de mots d’amour échangés.

Je souris en l’observant se lever, nu comme un ver, et enfiler un bas de jogging.

— Tu pratiques le sans sous-vêtements, toi ? ris-je en m’étirant.

— C’est au cas où tu retrouves un peu d’énergie, s’amuse-t-il à me répondre. Je te laisse paresser encore quelques instants, je lance le café et, comme tu as été très sage, si tu le souhaites, je te le ramène au lit.

— Je vais me lever, j’arrive, j’ai encore les jambes tremblantes. Faut croire que le papy sait y faire, dis-je en lui envoyant un coussin.

Je le suis après avoir passé une petite nuisette que mon prof amoureux adore et je suis flattée de voir qu’il s’arrête dans son élan pour m’observer, le regard appréciateur et clairement aimant.

— Excuse-moi, cette petite tenue te va vraiment à ravir. Elle me fait toujours le même effet, mon Amour.

— Je sais donc quoi enfiler pour t’aguicher, Prof, minaudé-je en me collant contre lui.

— Arrête Joy, parce que sinon, on n’est pas là d’aller au marché, proteste-t-il sans toutefois s’éloigner de moi. Et puis, tu crois vraiment que tu as besoin de ça pour m’aguicher ?

Je hausse les épaules en souriant et gagne la cuisine sans lui répondre. Evidemment que je pense avoir besoin de l’aguicher, avec toutes ces filles qui gravitent autour de lui.

Alken fait couler le café et sort de son congélateur des pains au chocolat qu’il fait cuire au four. Je constate qu’il se souvient de ma petite plaisanterie d’un matin chez lui et souris de cette attention. Nous nous installons sur l’îlot central en attendant que tout soit prêt et regardons les photos de Cuba que nous avons chargées hier soir avant d’aller au lit. Ce voyage nous aura offert des souvenirs inoubliables et, je le crois, une relation plus forte et sereine.

— Tu crois vraiment qu’il faut attendre après les courses pour profiter encore ? plaisanté-je en attrapant son poignet pour mordre dans son pain au chocolat.

—Si tu piques mon chocolat, il faudra attendre jusqu’à ce soir ! rit-il en récupérant son bien. Toi, tu risques la fessée si tu continues tes bêtises, petite chipie.

— Petite chipie ? me moqué-je, la bouche pleine. Fais gaffe, mon grand-père m’appelait comme ça.

Alken me tire la langue, joueur, et vient presser ma cuisse en nichant son nez dans mon cou pour y poser ses lèvres. Si ça, ce n’est pas le bonheur, je veux bien qu’on me prouve qu’il y a mieux sur Terre que cet homme tendre et joueur qui remonte sa main à l’intérieur de ma cuisse.

Malheureusement pour nous, pour ma libido et l’ambiance du matin, la porte d’entrée s’ouvre derrière mon danseur et je vois Kenzo entrer, loin de se douter de ce qu’il va trouver en arrivant. Il se fige d’ailleurs en levant les yeux sur nous et je repousse doucement Alken, un poil paniquée et mal à l’aise.

— Salut Kenzo, dis-je d’une voix peu assurée avant de plonger le nez dans mon café.

— Bonjour, tu rentres déjà ? lui demande son père en s’écartant un peu de moi. Ta mère t’a mis dehors ?

Il hausse les épaules et vient prendre un petit pain au chocolat avant de nous répondre.

— Bonjour. Je suis toujours chez moi, non ? Ne vous gênez pas pour moi, faites comme si j’étais encore chez ma mère, j’aimerais voir ce que ça donne, s’exprime-t-il, visiblement amusé de la gêne qu’il crée chez nous.

— Bien sûr que tu es chez toi, lui dit Alken. Je suis juste surpris que tu n’aies pas fait la grasse matinée chez ta mère. On comptait aller à Wazemmes, après, tu viens avec nous ? demande son père naturellement, ce qui fait un peu redescendre la pression qui s’était installée entre nous.

— Y avait Enrico chez elle, et quitte à choisir, je préfère voir Joy en petite tenue, en fait, rit-il, me faisant rougir en tirant sur ma nuisette. Je veux pas tenir la chandelle, si vous aviez prévu quelque chose, faites votre vie, vous préoccupez pas de moi.

— Tu as bon goût, mon fils, rien ne vaut la vision d’une jolie femme pour bien commencer sa journée. Et si je t’invite au marché avec nous, c’est que ça nous ferait plaisir que tu viennes, n’est-ce pas, Joy ? demande Alken sans utiliser de petit nom pour ne pas me mettre plus mal à l’aise que je ne le suis déjà.

— Oui, bien sûr que ça nous ferait plaisir de faire une activité de vieux avec toi, Kenzo, souris-je, me moquant d’Alken. Pas trop mon truc les marchés, mais si tu viens, j’aurais moins l’impression d’accompagner ton paternel dans sa petite sortie de la semaine.

— Bon, si c’est pour sauver une jeune femme en détresse, je veux bien faire un effort, sourit-il. Mais tu m’en devras une, réplique Kenzo en finissant sa viennoiserie.

— Compte sur moi, merci de me sauver la mise, j’étais à deux doigts d’enfiler le bonnet de pluie en plastique de ma grand-mère et d’aller chercher son petit caddie !

— Oh la ! Calmez-vous les jeunes, s’emporte gentiment Alken. On ne vous a pas appris qu’il fallait respecter vos aînés ? J’avais promis de faire à manger, mais si vous continuez, je vous laisse vous débrouiller.

Sans gêne apparente, il me fait un petit baiser avant de déposer sa vaisselle dans l’évier. Il retourne dans la chambre en donnant une petite tape sur l’épaule de son fils en passant qui lui sourit. Je me lève également, moins à l’aise, et enfile mon gilet resté sur le canapé avant de débarrasser ma table.

— Je suis désolée, si j’avais su que tu rentrerais si tôt… Enfin, je veux pas qu’il y ait de malaise entre nous...

—T’inquiète, Joy, ça va. Je ne suis pas encore habitué, mais vous êtes mignons tous les deux. Et j’adore la nuisette. Pas étonnant que mon père ait craqué pour toi, ma jolie copine.

— Je vois que tu as les mêmes goûts de ton père. Je suis contente que tu l’acceptes et, dis-je en baissant le ton, il va falloir que tu parles à ton père, toi. Arrête de faire traîner les choses.

— Difficile de ne pas apprécier le spectacle, me dit-il en matant clairement mes formes alors que je lui mets une petite tape sur la tête. Et ce n’est pas le moment, je pense, de lui parler. Il est trop love, là. Et il aurait tort de ne pas l’être. Profite, je suis content que tu aies l’air si heureuse.

— Tu te cherches des excuses et en plus tu cherches à détourner la conversation, souris-je.

Je n’ai pas le temps de poursuivre qu’Alken sort de la chambre. Je ne sais pas s’il est trop love, mais moi je suis clairement heureuse, et si, en plus, Kenzo accepte les choses aussi facilement, cela va clairement simplifier les choses. Ne me reste plus qu’à trouver le courage d’en parler à Théo. Et ça, c’est une autre affaire. En attendant, c’est parti pour l’activité familiale du jour.

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