Ne nous enflammons pas
Mary, Rome, 14 Décembre à 9h49:
Pour la première fois de ma vie, j'avais détesté prendre l'avion. Les gens étaient bruyants et j'avais eu la nausée. Thomas et Marc avaient tenté de prendre soin de moi mais le seul résultat c'est qu'il faudrait un nouveau tee-shirt à notre ami irlandais. Au moins le vol entre Rome et Florence ne dura pas longtemps. A l'arrivée Thomas semblait surexcité, et pour cause, il rêvait de visiter cette ville et nous avions, malheureusement pour moi, six d'heures d'avance avant de rejoindre les autres au musée de Vinci. C’était la première fois que l’un de nous trois venait dans cette grande ville chargée d’histoire. Il y avait énormément de monde et il n’était pas aisé de se repérer ici. Heureusement, Thomas avait un plan de la ville car son téléphone ne captait plus Internet.
Après quelques détours, nous sommes arrivés plus rapidement que prévu sur la Piazza del Popolo. Comme pour le reste de la ville, on y trouvait beaucoup de touristes malgré cette période de l’année, on approchait bientôt de Noël et les italiens faisaient leurs achats. Pour respecter le choix de Thomas, nous avons donc visité le musée de Vinci. Finalement je n’ai pas regretté, les pièces étaient très intéressantes et il y avait pas mal de copies de ses tableaux. Au moment où nous sommes arrivés dans la dernière salle et nous avons vu une reproduction d’une grue de Léonard de Vinci. Elle était énorme et on pouvait l’essayer en plus. Thomas s’installa dessus et il s’amusait beaucoup. Au bout d’un moment, il semblait différent, il aurait pu l’utiliser les yeux fermés. Ses mains se mirent à briller et nous savions ce que cela signifiait. L’instant d’après il s’était évanoui. Marc me regardait et semblait mal aussi. Peu après lui et moi avons sombré également.
A mon réveil, Marc était début à côté de moi et il regardait Thomas qui discutait avec Léonard de Vinci. Nous les avons laissés discuté plusieurs minutes, tandis que nous observions l’atelier qui avait changé depuis la dernière visite. Il y avait un prototype de son fameux parachute au milieu de la pièce et beaucoup de pièces et de croquis d'ingénierie. Il était passé du stade d’artiste à celui d’inventeur. Léonard de Vinci venait d’entrer dans la légende, il nous laissa tous les trois pour discuter. Thomas nous apprit que Léonard lui avait appris une méthode pour éveiller son pouvoir mais il semblait préoccupé par cela. Marc essaya de lui soutirer d’autres informations mais sans succès. Quelques secondes plus tard, nous étions de retour dans la salle du musée.
-Marc ? Je vais avoir besoin de ton aide, je sais que cela peut paraître fou mais il faut que vous gardiez les deux portes pour éviter que quelqu’un ne rentre, dit Thomas.
-Attends, qu’est-ce que tu comptes faire ? demanda Mary
-Je n’ai pas le choix mais ça pourra tous nous aider, je veux dire nous trois.
Il enleva son sac à dos et en sortit son briquet, et devant mes yeux, il me fit le feu à la grue en bois. Avec Marc nous n’avons pas bougé et étrangement aucun détecteur de feu ne retentit. On aurait dit que la grue brûlait seule et que le feu refusait de se propager sur les autres installations. Dans le regard de Thomas, on ne voyait que les flammes en train de danser. Lorsqu’il ne resta plus rien de la machine, le feu s'éteignit de lui-même. Thomas inspira un grand coup et il ferma les yeux. Lorsqu’il les ouvrit, ils étaient devenus d’un bleu électrique et un plan de la machine apparut devant nous. Marc s’approcha doucement et toucha l’image de la machine et ses yeux devinrent violet. Il commença à écrire des chiffres dans les airs qui prirent la forme d’équation compliqué. Assez rapidement, des lignes entières de calculs complexes s’affichaient en face de lui. Il s'arrêta lorsqu’une ligne est devenu verte: il avait trouvé la solution et il revint à lui.
Thomas semblait toujours paralysé et ne bougeait pas. D’un coup, il leva les mains et les pièces du plan prirent vie devant nous. Il bougeait les mains comme un chef d’orchestre et les pièces s’assemblaient toutes seules. En à peine une minute, la grue avait été entièrement reconstruite et elle avait été réglé parfaite grâce à l’équation de Marc. Puis ils s’évanouirent tous les deux. Je me suis précipité vers eux pour les réveiller en douceur (c’était à dire en les secouant mais sans les frapper). Thomas ouvrit les yeux en premier et il souriait car son plan avait marché. Il avait réussi à éveiller ses pouvoirs et ceux de Marc. Marc sortit de sa torpeur peu après lui. Je les aidai à se mettre debout et nous sommes sortis du musée. Cependant juste avant la sortie, un des vigiles nous bloqua l’accès car il voulait nous arrêter car il nous avait vu sur les caméras de surveillance.
-Laissez-nous passer et oubliez cela, dis-je.
-Je vous laisse passer et j’ai oublié, répéta le garde nonchalamment
Nous sommes donc sortis sans encombre, je ne comprenais pas ce qu’il s’était passé et Thomas continuait de sourire.
-Mary, mon plan n’était pas de nous éveiller avec Marc. C’était d’avoir nos trois pouvoirs. D’ailleurs regarde tes yeux, ils sont d’un rouge incandescent. Léonard de Vinci m’avait suggéré de mettre le feu à sa machine car elle comportait un pouvoir si grand que nous pourrions utiliser et débloquer nos pouvoirs. Marc, en tant que mathématicien, tu as le don des chiffres et des équations. Tu peux tout résoudre, tout calculer. Tu es aussi performant que le plus puissant des ordinateurs.
-Si je comprends bien, en tant qu’ingénieur, tu peux tout construire c’est ça ? demanda Marc.
-Construire et réparer mais seulement si je connais l’objet je ne peux rien inventer qui n’existe pas. D’après Léonard, d’autres ont ce pouvoir là mais il ne m’a rien dis de plus. Enfin, Mary, en tant que stratège, tu peux contrôler l’esprit humain avec de simples ordres. Tu peux forcer n’importe qui à faire ce que tu désires. Léonard disait que c’était un pouvoir très dangereux mais aussi très puissant.
-Donc c’est de cela que tu discutais avec Léonard dans son atelier ? demandais-je.
-C’est exactement cela. Bon je pense que nos amis ne devraient plus tarder à arriver.
Nous avons attendu une petite heure avant de voir arriver Arthur et Liz accompagnés d’une fille que je ne connaissais. Arthur rigolait car Liz avait visiblement attrapé un coup de soleil en Australie. Lorsqu’ils nous eurent rejoints, ils nous raconté leurs péripéties et nous ont présenté Julia Pasteur qui possédait le don de médecine et pouvait guérir les blessures au moindre contact. Nous allions leur raconter notre rencontre avec Léonard et l’incident du musée lorsque j’ai vu Léanne et Léo qui venaient de l’autre bout de la place. Thomas a immédiatement couru vers elle pour la prendre des ses bras et je l’ai imité en fonçant vers Léo qui fut surpris de me voir ainsi. Il m’avait tellement manqué, et il nous fallu plusieurs minutes avant de nous lâcher.
Nous nous sommes pris par la main pour rejoindre nos amis. Nous étions au complet enfin presque. Victor était toujours prisonnier du Centre et Felipe avait trop peur pour se battre. Nous n’avions encore rencontré ni sculpteur, ni astronome et plusieurs talentueux manquaient à l’appel. Il était maintenant 17h, le musée venait de fermer et nous étions encore tous les huit toujours devant. Thomas semblait inquiet et n’arrêtait pas de regarder sa montre. Il s’éloigna même un moment pour discuter avec Léo mais aucun d’entre eux ne s’expliqua. Puis lorsque l’église sonna 17h30, je le vis sourire.
Au même moment, on entendit des coups de tonnerre. Le ciel semblait s’assombrir sur toute la ville sauf au-dessus de nous. On pouvait sentir comme des crépitements dans l’air et il planait comme un voile vaporeux devant mes yeux. Je me posais la question si j’étais en train de rêver car les statues qui ornaient l’église étaient en train de bouger et de se rassembler au centre de la place. Tout le monde était abasourdi hormis Thomas et Léo qui souriait en regardant la rue d’en face.
Brusquement, une enceinte Hi-Fi s’envola d’une fenêtre et se plaça sur l’épaule d’une statue et commença à jouer Highway to Hell du groupe mythique AC/DC, qui fut rapidement rejoint par Arthur et Liz qui avait toujours leurs guitares sur eux. De ce fait, un grand nombre d’animaux se retrouvèrent sur la place à nous entourer et au bout, un nuage de brouillard semblait avancer vers nous. Léo se mit à rire et à tenir Thomas par l’épaule comme deux amis qui se connaissaient depuis toujours.
-Il a réussi, ils arrivent tous, dit Léo joyeusement
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