Aujourd'hui, à vif, j'ai envie de vous parler de ce métier qu'est le travail social...

Il est souvent dit que ce métier est un travail passion... un travail où on donne de soi pour aider autrui.

Il est souvent dit que ce métier est un des plus beaux métiers du monde.

Alors oui, c'est un beau métier mais tellement chaotique qu'il est difficile de se repérer dans ce dernier.

Lorque je me suis lancée dans les études afin d'obtenir mon diplôme d'Etat, je l'idéalisais énormémement. J'étais persuadée qu'en le faisant avec mes valeurs et mes convictions, j'aiderais des personnes qui sont rencontrent des difficultés. Et quand je dis aider c'est plutôt accompagner, faire avec car j'ai toujours à coeur de dire que ma fonction est provisoire dans la vie des gens, que nous sommes là pour influer le petit coup de pouce à un moment donné dans la vie des personnes que nous accompagnons.

Je me suis dirigée dans ce métier car ayant moi-même éprouvé de la difficulté à un moment donné de ma vie en terme de santé, j'avais envie d'apporter cela aussi mais plus dans les relations humaines que les soins. En effet, je ne me voyais pas du tout infirmière ou médecin, animatrice dans un hôpital, cela aurait pu être envisageable par contre. Bien que j'admire particulièrement toutes ces professions, notamment les professionnels que j'ai eu dans ma vie et qui m'ont tellement donné... enfin bref je m'égare...

Je suis donc arrivée avec toutes mes envies, ma soif de partager, ma soif d'apprendre aussi car le métier est tellement large qu'il y en a des choses à apprendre.

De plus, ayant toujours été de nature empathique, à l'écoute, curieuse, dans l'échange et remplie de générosité mais aussi ouverte d'esprit, ce métier me convenait tout à fait... J'ai donc débarqué avec toutes ces valeurs et ma personnalité, mes capacités et mes connaissances et mon envie d'apprendre de nouvelles approches... Puis je me suis retrouvée dans mes premiers stages, dans mes premiers postes, et petit à petit, ce fût la descente aux enfers...

Je me suis fais aspirée tout mon être par des institutions malmenantes envers ses salariés, j'ai perdu toute confiance en moi et mes capacités... J'ai découvert un monde où les esprits sont davantages fermés et où chacun pensent avoir raison quant à la manière d'éduquer ou d'accompagner des personnes, les remises en question sont rares, et les nuances sont rarrissimes...

Des conditions de travail exténuantes, de la pression à tout va et des harcèlements voire de la discrimination vis-à-vis des collègues qui ont peu d'assurances en eux, des chefs qui pensent savoir mieux que tout le monde alors que les familles vous accompagnaient vous apprécie vous et votre manière de faire mais pas celles de ces soit-disants chefs qui ne savent que vous donner des ordres et vous donner toute la responsabilité qu'ils devraient avoir. Seuls dans des situations difficiles et après on ose vous dire que le travail en équipe est primordial et que le libéral c'est mal.

Des personnes qui proposent des réunions à tout va pour faire équipe mais qui ne servent pas à grand chose à part parler pendant des heures et tourner en rond car tout le monde dit souvent la même chose mais avec des phrases différentes. Des professionnels soit disant plus expérimentés mais qui s'étonnent encore de faits démontrés depuis des années...

Le travail social c'est un beau métier car la relation humaine et accompagner des personnes qui veulent évoluer c'est beau mais il est rare de trouver des institutions qui nous correspondent et qui veulent bien de nous. Il est rare de ne pas se faire aspirer toute son énergie et toutes ces valeurs... Pour ma part, je ne me reconnais plus et j'ai peur de celle que je suis devenue... et ce en quatre ans de temps.