Chapitre 04 - Mickaël
Jack vient de nous foutre gentiment à la porte Caro et moi. On discutait pourtant bien mais je crois qu’il avait envie de pioncer et il ne voulait pas nous laisser niquer son établissement à coups de rein.
- Tu veux prendre un dernier verre ? Me lance ma serveuse.
- Ouais et après jte baise. Ça te va comme programme ?
- Viens déjà boire un verre et on verra pour la suite.
C’est tout vu.
Elle m’offre un whisky et me regarde en pinçant les lèvres par sa fausse gêne qu’elle tente de me faire gober alors qu’elle a qu’une envie, c’est me foutre entre ses cuisses. Je pose le whisky et viens coller ma bouche sur la sienne. Nos langues s’enroulent pendant que je la pose sur le meuble de sa cuisine. Elle me déshabille, et j’en fais de même avec ses vêtements. Je prends une gorgée d’alcool tout en la matant. Elle est divine et j’adore ce petit piercing au nombril. Ses jambes s’enroulent autour de ma taille et je déroule ma capote à l’aveugle puis je la défonce et pas qu’un peu. On ravage sa cuisine, son salon et on finit dans la chambre. Putain que c’est bon de baiser.
- Tu l’as connu comment mon boss ? Dit-elle en s’allumant une clope.
- On se connait depuis toujours, on a grandi ensemble. Et toi ça fait longtemps que tu bosses pour lui ?
- 3 ans.
- Ah ouais quand même. Ils sont cools avec toi ?
- Ouais ça va, franchement ce sont des bons patrons.
- Jack est cool ouais mais sa meuf…
- Elle a son caractère mais c’est pas simple non plus pour elle en ce moment avec le bébé et Alexis qui fait tout et n’importe quoi.
Je repense à cette petite tête blonde.
- Il m’éclate ce gosse.
- T’en as toi ?
- Non !!!
Elle ricane et écrase sa cigarette en même temps que la mienne.
- Houlà !!! On dirait presque que t’es allergique aux enfants là. Rit-elle
- Non, c’est juste que…c’est pas vraiment pour moi tout ça, tu vois.
- Allergique à l’amour alors.
- Disons que c’est l’amour qui est allergique à moi.
- Et bien ça m’arrange car si je peux être honnête avec toi, t’es un super bon coup au lit, mais j’ai aucune envie de me lancer dans une histoire sérieuse.
Cette meuf est parfaite pour moi.
- Et bien ça me va aussi.
- Baise et éclate alors.
- Baise et éclate.
Voilà des relations comme je les aime, pas de prise de tête et c’est exactement ce qu’il me faut en ce moment. En plus, c’est une grosse cochonne derrière sa timidité que j’ai retirée en même temps que ses fringues. On discute une bonne partie de la nuit puis je rentre chez moi pour la laisser dormir pour pas que Jack m’en colle une. Le lendemain je me lève à une heure raisonnable car j’ai deux visios pour le taf. Je file sous la douche, petite branlette et je m’enfile vite fait un café que je chope dans la cuisine.
- Déjà debout ? Me demande mon père
- Bah ouais j’ai du taf, allez je remonte.
Je me fais mes deux visios, une en anglais, l’autre en allemand. Mais les Allemands sont des putains de négociateurs. Fais chier ! Ils ne veulent rien lâcher ! Je bataille dur et on trouve un terrain d’entente, ce n’est pas autant ce que j’espérais, putain ça soule ! J’envoie la paperasse et vais m’aérer l’esprit dans le jardin où mon père est en train de bouquiner.
- Je ne savais pas que tu parlais Allemand.
- Anglais et Allemand sont obligatoires dans l’import/export et si je voulais être au top j’étudierai le russe et le chinois mais faudrait que je bouge là bas et je n’ai pas envie.
- T’as l’air de t’en sortir avec ce que tu sais déjà.
- Ouais enfin là je n’ai pas obtenu ce que je voulais.
- On n’obtient pas toujours tout ce qu’on veut mon fils, faut te faire une raison.
- Je suis bon dans ce que je fais papa tu sais.
Il me regard et me sourit.
- Je sais et avec ta mère on est très fier de toi. Maintenant il serait pas mal que tu la retrouves tu ne crois pas ?
- Papa s’il te plait.
- Mick’, tu le sais que ça te ronge cette histoire, tu ne pourras pas avancer si vous n’avez pas réglé vos problèmes.
- On les a réglés y a 6 ans.
- Non, y a 6 ans vous vous aimiez Mick’ et vous vous êtes quittés par obligation. Ce n’est absolument pas pareil que lorsqu’on quitte par choix.
Là il commence à me gonfler.
- Et donc je suis sensé faire quoi ! La retrouver et lui dire que je choisis de ne plus l’aimer ?
- Parce que ce n’est pas le cas ? Retrouve- là Mick’. Le grand amour n’arrive qu’une fois dans une vie.
Je vais prendre ma veste et me casse, j’ai besoin de réfléchir et je ne veux pas me fritter avec mon père. Je marche et putain ça me fait du bien. Silver avait raison, parfois on a besoin de se retrouver avec soi même. J’arrive à cet endroit que la nature à recouvert. 6 ans sont passés mais la douleur reste là même. Je cueille une fleur et la pose par terre.
- Repose en paix bonhomme.
Faut que t’avances, ce qui est fait est fait.
Je sais mais c’est dur. Les images de cette nuit là me hantent comme si j’étais maudit à vie. Je vais jusqu’à la baraque d’Adrianna et hésite puis je vais frapper à la porte. Un mec m’ouvre.
- Bonjour c’est pourquoi ?
- Euh Bonjour, à l’époque où j’habitais ici, dans cette maison y avait une fille qui vivait avec sa mère…
- Sonia et Adrianna ?
- Ouais vous savez où elles sont s’il vous plait ? J’aimerais juste savoir si elles vont bien.
- So !!!! C’est quoi votre nom ? Me demande-t-il
- Mickaël.
- Y a un Mickaël pour toi Chérie.
Alors comme ça, c’est le mec à Sonia.
- T’es qui toi ? Me demande un Pimousse qui se glisse sur le coté de la porte.
- C’est un ami à maman, va te laver les dents.
J’entends les pas dans les escaliers puis son visage qui n’a pas vraiment changé.
- Mick’ !!!! Mais entre. Qu’est ce que tu fais là !!!! Chéri c’est le garçon dont je t’avais parlé.
Alors comme ça elle a parlé de moi.
- Ohhhh ok je vois.
Je regarde Sonia un peu inquiet, qu’est ce qu’elle lui a dit au juste.
- Il sait tout Mick’.
- Tout ?
- Ouais tout. On est marié depuis 2 ans alors c’est quand même mieux de tout se dire.
Elle a l’air vraiment amoureuse et je suis heureux pour elle mais est ce qu’Adri s’en sort aussi bien.
- Et Adrianna, comment va-t-elle ?
- Et bien ça pas été facile après ton départ mais le centre où tu l’as mise a été top et elle est tombée amoureuse de son éducateur. Ils sont mariés depuis…
Elle cherche.
- 3 ans et demi je crois. Attends Lilona a 2ans donc ouais c’est ça 3 ans et demi.
- Lilona ?
- Leur petite fille.
Tout le monde fait des gosses putain !
Toi aussi un jour, tu ne vas pas y échapper.
Ouais bah faudrait déjà que je trouve la mère.
Ou que tu l’as retrouve.
J’ignore ma conscience et continue de discuter, je veux savoir si Adrianna s’est sortie de la came.
- Elle est clean depuis 4 ans. Ça été hyper dur mais elle s’est accrochée, sans toi Mick’, elle serait surement encore dedans.
- C’était la moindre des choses.
- S’il te plait Mick’, ne retourne pas la voir, je ne veux pas qu’elle soit chamboulée et qu’elle remette tout en question.
- Je ne comptais pas aller la voir t’inquiète. Je voulais juste de ses nouvelles et je suis heureux pour elle et aussi pour toi. C’est cool que vous soyez heureuses. Tu tiens toujours ton salon ?
- Ah non je l’ai vendu, j’avais plus le temps avec Elena.
- Elena ?
- Je suis sa maquilleuse.
- Elle est vraiment mannequin alors ?
- Ouais, tu ne l’as pas vu, elle est sur les affiches d’Aubade.
Putain mais j’ai vu que dalle moi encore, faut que je trouve ces putains d’affiche voir si elle est si bonne.
- Elle doit être photoshopée sur les affiches, ça ne veut rien dire maintenant.
- Ah mais moi je la vois de mes propres yeux et je t’assure que les retouches sont minimes. Et puis elle se sort quand même Rodriguez Livano.
- Attend là le footballeur ?
- Ouais, ils viennent de se fiancer. Tu ne suis pas la vie des peoples toi. Rit-elle
- Non c’est un truc de meuf ça mais Livano m’a cassé les couilles, mon ex le kiffait de ouf, j’avais presque l’impression de baiser avec. Pfff tout ça car il fait du foot.
- Bah il est fiancé à Elena.
Putain qui l’aurait cru. Cette meuf je l’ai charrié pendant les ¾ de sa vie et elle est devenue l’égérie d’une marque renommée, se sort un putain de beau goss, elle est riche…putain mais comment Marielle a tourné du coup ?
Bah va te renseigner.
Je me retire de cette discussion et vais marcher encore un peu.
T’es pas loin de chez elle, allez un peu de courage
Et si ça me fait plus de mal ?
Alors tu sauras sur quoi faut bosser. Allez, vas-y !
Ma conscience guide mes pas et je me retrouve devant cette baraque que je redoute plus que tout au monde.
Si faut elle habite même plus là alors vas-y fais pas ta flipette et va sonner.
Mon doigt appuie sur la sonnette mais je crois que mon cœur ne bat plus.
Tu serais mort si c’était le cas.
Mais ta gueule putain. Me voilà encore en train de m’engueuler avec ma conscience lorsque la porte s’ouvre. Je baisse la tête et vois deux gamins qui se ressemblent comme 2 gouttes d’eau.
Ah bah tu sais que cette maison est toujours à sa mère au moins.
- Oui ? Me demande un des jumeaux.
- Est- ce que vous êtes tout seul ?
- Bah ouais on est grand.
- Et ta sœur Marielle, tu sais où je pourrais la trouver ?
- T’es qui ?
- Un ami à elle, tu peux me dire s’il te plait où je peux la voir ?
- Elle est à son travail.
- Et il est où son travail ?
- Si t’es son ami tu devrais le savoir.
Putain pourquoi ils ne veulent pas être con !
- Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, et j’aimerais lui faire une surprise.
- Elle travaille avec les mamans et les enfants.
Ça veut dire quoi ça ! Putain mais file moi une adresse ou un nom précis bordel !
- Où ça ? Dis-je
- Je ne sais pas.
Me voilà bien avancé. Je me tire et je vais directement chez Jack et Julie pour me boire un verre. Je l’ai bien mérité. Lorsque j’arrive Caro est déjà au bar.
- Tiens, jte manquais déjà. Me lance-t-elle
- C’est quand ta pause ?
- 13h.
- C’est noté.
Elle me sourit et me pose ma bière. Je la regarde bosser et puis je décide d’aller faire chier le couple parfait.
- Ils sont là haut tes boss ? Dis-je à Caro.
- Ouais le matin on ne les voit presque jamais.
- Je vais te les sortir du lit.
- Julie n’aime pas qu’on la dérange.
- Encore mieux.
Je monte les escaliers qui mènent à la porte de leur baraque. Elle n’est pas fermée à clé et je m’invite. Je tombe sur un salon plutôt grand mais avec des jouets partout.
- Oh putain !!!! Tu m’as fais peur !!!! Mais qu’est ce que tu fous là !!! Hurle la voix de Julie qui vient de se retourner de sa cuisine.
- Il est où mon pote ?
- Il dort.
- Où ça ?
- Bah dans notre chambre.
- Sans dec.
Elle me regarde toujours haineuse contre moi.
- Eh, moi je n’ai jamais voulu qu’elle se barre comme une voleuse ! Alors arrête de m’en vouloir !
- Tu l’aurais pas quitté, j’aurais encore ma meilleure amie !
- On était en train de se foutre en l’air !
Ses yeux brillent et elle retient ses larmes.
- On c’était toujours dit qu’on se marierait en même temps, qu’on élèverait nos enfants ensemble…et…
Elle regarde son ventre alors que je suis assez proche pour la prendre dans mes bras.
- Allez, viens là. Je sais qu’elle te manque.
- Tellement Mick’.
- Je vais la ramener, je sais pas comment mais je vais nous la ramener.
Elle me regarde et essuie ses larmes.
- Tu sais où elle est ?
- Non pas vraiment, je suis tombé sur ses frères ce matin, ils m’ont dit qu’elle bossait avec les mamans et les enfants, j’ai que ça.
Alors qu’elle cherche, elle se tient d’un coup le ventre et je recule.
- Ça va ?
- Ouais, c’est rien, j’ai des contractions depuis mes 6 mois de grossesse.
- Et t’es debout ? Va t’asseoir.
- Ah non tu l’as joue pas grand frère avec moi hein, je suis assez grande pour me gérer et de toute façon il me reste 3 semaines à faire et si je peux raccourcir, je ne dirais pas non car j’en ai ras le bol.
Jack arrive les cheveux en bataille.
- Tiens, t’es là toi. Tu fais quoi proche de ma femme ?
- Je la baise.
- Ahhh beurk, je préfère encore être enceinte à vie. Lâche-t-elle
- Fais gaffe je pourrais exaucer ton veux ma Reine.
- Plus…Putain !!!
- Allonge-toi Julie bordel ! Dis-je
- Non je veux qu’il sorte !!!
- Tu vois ce que j’endure ? Me dit Jack
- Putain jte plains mec.
On va s’asseoir sur le canapé, pendant que Julie se décide à faire le ménage. On se marre en la regardant faire tellement elle en chie.
- Pour Alexis, elle a fait ça pendant tous le derniers mois, il est sorti 4 jours après le terme. Ricane Jack.
- Bah au moins ta baraque est propre.
- Ah bah ouais elle peut, elle aspire et lave tous les jours.
- Faut baiser je crois pour que ça déclenche.
- Tu parles, il y va trop doucement ! A ce rythme là, il sera encore dans mon ventre l’année prochaine ! Crache Julie
J’explose de rire. Putain mais ces deux là, c’est quelque chose.
- Et puis ça, ce n’est pas rangé, bah bien sur vu que Julie va ranger. Grogne-t-elle
- Putain je vais crever mec. Dit Jack
- Tu supportes ça que quand tu l’encloques ou même quand elle est vide ?
- Ah non non elle est chiante naturellement mais enceinte, c’est un calvaire.
- Et tu lui en as fais un autre. T’es ouf.
- Ouais mais je ne voulais pas qu’Alexis soit tout seul, j’aime bien les gosses.
- Il est où d’ailleurs ?
- Dans notre lit, il a viré sa mère pour dormir avec son père ce matin.
- Nickel, tu l’as bien éduqué ce gosse.
On entend Julie ronchonner puis d’un coup elle se retourne vers nous.
- Je sais où elle bosse !!!
- De quoi elle parle ? Me demande Jack
- Marielle. Tu sais où elle bosse ?
- Ouais, y a un établissement qui gère les gosses à problème. On nous en a parlé à la préparation pour l’accouchement car ils ont un pôle mère/fille. Ce n’est pas très loin d’ici. Ça pourrait être là bas, non ?
- Attend là, tu vas tenter de la retrouver ? Me demande Jack.
- Ouais faut que je sache si elle s’est coupée les cheveux.
- Tu veux faire la peau à son coiffeur ?
- Parle pas de ce métier de merde, ça devrait pas exister, regarde le carnage sur ta meuf.
- Eh !!!! Je t’emmerde Parker !!! Je suis très jolie comme ça et la grossesse ça fatigue les cheveux figure toi !!!
- C’est un crime.
Elle lève les yeux au ciel.
- Je trouve ça génial mais ça va tu ne crains pas trop ce que tu vas découvrir ?
- Si je suis mort de trouille mais je dois savoir et tenter en plus de la ramener avant l’accouchement de ta femme, si elle veut bien se poser un peu !
Elle me fait un doigt d’honneur et vient s’asseoir.
- Bonne fille.
- Je ne le fais pas pour toi. T’as intérêt de me ramener ma meilleure amie, où jte les coupe.
- Suce-moi d’abord.
- Arrête je vais vomir.
- Ça c’est certain. Dis-je en checkant Jack qui est mort de rire.
- Bande de con !
- Trouve-moi l’adresse du centre mère/gosse là s’il te plait.
Après que Julie m’ait filé les infos, je retourne chez moi pour récupérer ma caisse. Mon petit bijou. J’avale les quelques bornes et arrive devant un bâtiment en sortie de ville, entouré de champs. Putain j’angoisse, mon cœur cogne fort dans ma poitrine et mes mains tremblent. Je ne sais pas ce que je redoute le plus, qu’elle y soit ou qu’elle n’y soit pas.
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