Chapitre 32 - Mickaël

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Cette nuit j’accompagne les filles qui sont flippées car dans le centre y a un putain de cannibale. C’est quand même très chelou ce genre de cas. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur confie, c’est un centre de réinsertion et d’accompagnement, pas un hôpital psy !

- Merci Mick’.

- Bon il est où le cannibale ?

- Il est là. Me lance la voix d’un mec.

Laurianne et Lisa sursautent et reculent face à ce type qui est sorti tout droit d’un film d’horreur. Donc il assume ce qu’il est, pas de problème, il ne me fait pas peur.

- Cool, t’as la dalle ou on t’a nourrit suffisamment ? Dis-je

- J’ai toujours faim.

- Bah bouffe de la salade, ça va te caler.

Il ricane et ses yeux se portent sur Laurianne qui est livide.

- Oublie mec.

- T’es qui toi ? Me demande-t-il

- Le mec qui va te faire bouffer la poussière si jamais tu déconnes. Ce n’est pas de la barbaque mais ça remplie l’estomac.

Il a ce regard qui fout quand même la chair de poule. Bordel mais qu’est ce qu’il fout dans ce centre près de ma femme et de ma fille. Il s’éloigne et se casse je suppose dans sa piaule dans un silence pesant.

- Oh putain, je vais faire un infarctus moi. Dit Lisa

- Qui gère les nuits habituellement ?

- On n’est toujours à deux. Mais là ça fait quelques jours que les gars font les nuits, il n’a jamais rien tenté mais…

- Il veut me bouffer. Dit Laurianne.

- Pourquoi toi ? Et qu’est ce qui te fait dire ça ?

- Il m’a dit que j’avais l’air délicieuse. Dit Laurianne tremblante.

- Il ne te touchera pas. Et puis à mon avis c’est un genre qu’il se donne. Dis-je

Il est impossible qu’on puisse se nourrir de chair humaine, on voit ça que dans les films.

- Vu son dossier, ce n’est pas un genre qu’il se donne. Il a mangé sa famille. Rétorque Lisa.

- Mangé, mangé ? Enfin il s’est nourrit ?

- Oui.

Mouais, je reste septique. Qu’il les ait tué ok, mais de là à les manger…

- Ce mec va me plaire, je le sens bien.

On discute un peu dans la salle lorsqu’un cri nous fait sursauter.

- Ca vient du pôle des filles !!!

- Laurianne, toi tu restes là. Dis-je au cas où si c’est ce mec qui fait chier, sait-on jamais.

On court avec Lisa pour rejoindre celle qui vient d’hurler. Une fille est accroupie par terre dans sa chambre en larmes.

- Merde, est ce que ça va ? Dis-je pendant que Lisa regarde si elle n’est pas blessée.

- Il est venue dans ma chambre, il m’a fait peur.

- Qui est venu dans ta chambre ?

- Lancelo.

Putain il commence vraiment à me casser les couilles ce connard. Lisa me regarde et me dit qu’elle n’a rien.

- Il t’a rien fait ? Dis-je étonné qu’il soit juste passé lui foutre la trouille.

- Non, il était juste au dessus de moi, j’ai eu super peur puis il est parti quand il vous a entendu arriver.

- T’es pas blessée ?

- Non.

On se regarde avec Lisa. Putain trop bizarre ça quand même.

C’est pas Laurianne qu’il trouvait délicieuse ?

- Laurianne putain !!!

Et merde !!! Je tape le sprint de ma vie et quand j’arrive dans la salle, tout est vide. Bordel, mais où est Laurianne !!!

- Il est où ? Et Laurianne ? Me demande Lisa affolée.

- J’en sais que dalle putain. Laurianne !!! Dis-je en gueulant de ma voix la plus forte.

Lisa et moi faisons piaule par piaule, jusqu’à entendre des gémissements plaintifs.

- Reste là. Dis-je avant d’ouvrir le placard à bordel.

Autant j’ai peur de pas grand-chose mais là j’avoue que je redoute ce que je vais trouver. Putain si là dedans y a un monstre…Alors que j’ouvre la porte, quelque chose me saute dessus. Je me retrouve propulsé par terre et une putain de douleur au bras. Non, il a pas…putain c’est quoi ce mec !!!

- Lâche-moi putain !!! Dis-je en lui mettant un chassé pour le dégager.

J’ai une foutue morsure sur le bras mais le pire c’est Laurianne qui est dans un sale état. Il l’a bouffé à la cuisse jusqu’à l’os et elle saigne beaucoup. Bordel comment c’est possible !!! Elle est sous le choc et tremblante mais là mon problème c’est l’autre enculé qui se lèche les lèvres en me matant. Ok, donc là y a plus que moi pour le gérer.

- Appelle une ambulance et les flics. T’as la dalle le fauve ?

- T’as très bon goût. Ricane t’il.

Pauvre taré.

- Attends de bouffer ton sang, tu verras c’est meilleur le fait maison.

Alors que j’avance vers lui, il ne recule pas. Putain mais c’est quoi ce dingue. Il lève ses mains pleines de sang et se met à genoux. Ah bah voilà il a compris le clebs enragé.

- Voilà un bon toutou, tu vois quand tu…Putain !!! Sale fils de pute !!!

A peine arrivé près de lui, il s’est jeté sur ma cuisse et a tenté de me bouffer. Je lui mets une bonne boite qui l’allonge. Heureusement que j’étais en jean, car il m’a quand même bien marqué cette enflure. Les secours et les flics arrivent en même temps que Nicolas.

- Mon amour ça va ? Demande-t-il à sa femme.

- J’en veux plus ici, je te préviens !!!

- Je vais le faire interner à l’hôpital psy. On aura essayé.

- C’est là qu’il aurait du être Nicolas !!!

- Je sais chérie. Ça va toi ? Me demande Nicolas

- Je m’en remettrais. Dis-je alors que les flics maîtrisent le cannibale et que les secours me font les premiers soins. Je suis quand même bon pour aller à l’hôpital pour me faire recoudre.

- Comment va Laurianne ? Dis-je à Lisa en revenant de mes points de sutures.

- Elle est au bloc.

- Faudra qu’on m’explique ce que viens foutre ce genre de mec chez vous. Y a plutôt pas intérêt qu’il arrive un jour malheur à Marielle ou Jennie je vous préviens !

- Je suis d’accord avec toi. Ça va, toi ? Me demande Lisa

- Ouais, j’ai 3 points c’est que dalle mais il a de bonnes dents l’enculé.

- Il semblerait que la mâchoire se développe en fonctionne de ce qu’on mange.

- Attend là, tu veux dire qu’il est cannibale depuis…

- Depuis toujours, sa famille l’était, il était couvert de marques de morsure. Je crois qu’il se nourrissait entre eux. Me dit Nicolas.

- Mais il les a bouffé, comment s’est...

- On suppose qu’il n’a pas su s’arrêter.

- Vous devriez contacter Hollywood, cette histoire ferait un malheur.

Je rentre chez moi épuisé et vient rejoindre Marielle.

- T’es déjà revenu ? Me lance-t-elle.

- Ouais, dors.

- Tu me fais l’amour.

- Pas maintenant bébé, je suis naze.

Et c’est vrai, je ne tiens plus vraiment debout, cette nuit a été épuisante.

- J’ai très envie de toi.

- Je suis vraiment crevé, on fait ça demain.

- T’auras rien à faire, je vais me charger de tout. Me lance-t-elle bien décidé à avoir ce qu’elle veut.

Putain même mal, elle a encore ses addictions.

Plains-toi

Bah là j’avoue que je voudrais bien dormir.

Dis-lui non.

- Bébé…non je…oh…

Je la sens me prendre dans sa bouche et je repousse la fatigue. Elle gémit sur ma queue, heureuse de me faire du bien, se délectant de mon corps. Je la mate m’enfoncer jusqu’à la garde, au point de se foutre des hauts de cœur. Elle a faim de moi et je suis incapable de lui dire non. Elle me bouffe la queue là !!! Putain !!!

Heureusement qu’elle n’est pas cannibale hein.

Putain dis pas ça !!! Regarde le résultat !!! Merde quoi !!!

Ma queue a débandé à l’instant et Marielle me regarde étonnée car ça ne m’arrive jamais ce genre de chose.

- Tu n’aimes plus quand je te fais du bien ?

Elle n’a toujours pas remarqué mon pansement et le capte qu’une fois que je lui montre mon bras et que je lui explique.

- Oh mon dieu, my love, c’est affreux, j’espère qu’ils ne vont pas le garder !

- Non il est à l’hôpital psy et ne reviendra pas, parole de Lisa.

- T’as pas eu trop peur ?

Allez vas-y fais ton mec.

- Non ça va, je l’ai plutôt maîtrisé rapidement.

Oh le mytho, t’as eu la trouille de ta vie !

Elle n’a pas besoin de le savoir. Elle doit pouvoir se sentir protégée peu importe le danger.

En attendant t’as eu une sacrée flippe.

Je n’aurais pas pensé qu’il irait jusque là ouais.

Dis-le que t’as eu peur, t’as le droit hein.

Ouais j’ai eu peur ce soir mais le principal c’est qu’il soit plus dans le centre auprès de Marielle et Jennie car si jamais ils leur arrivaient malheur, alors je serais pire que n’importe quel barge de ce monde.

Elles n’ont plus rien à craindre alors.

Non.

- Je t’aime my love.

- Moi aussi bébé, tu veux bien reprendre où on s’est arrêté s’il te plait ?

- T’es plus fatigué ?

- Si mais tu vas bosser pour deux.

J’ai besoin de me rassurer, de savoir qu’une bouche peut faire autre chose que de me bouffer. Je mets le temps à bander et Marielle donne tout ce qu’elle peut jusqu’à se remplir enfin l’estomac. Elle se colle contre moi et je caresse ses cheveux pour m’endormir. Je repense à ces gosses traumatisés par la vie qui en plus doivent supporter la folie des autres. Mes pensées vont vers Lucas que j’espère sauver un jour mais il s’enfonce dans la merde malgré nos efforts.

- Alors comment ça se passe ? Dis-je à Silver en arrivant au centre.

- Mal. Il est complètement sous l’emprise de son frère.

- Faut arrêter d’accepter ses visites !

- Je n’ai pas le droit Mick’, c’est sa famille et la seule qui lui reste.

- Si moi je m’en suis sorti, il doit pouvoir s’en sortir.

- Ce n’est pas la même chose, toi t’avais un entourage bienveillant. Là tout le travail qu’on fait, est bousillé par son frère. On a déjà de la chance qu’il reste au centre.

Le dragon de Lucas c’est son frère et lui pas besoin d’aller le sortir de sa tanière, il se ramène sans qu’on le demande. Si j’avais espoir de sortir ce gosse de la merde, aujourd’hui je crois qu’il n’aura pas la force de combattre le seul être qui lui reste. Il faut que je me fasse une raison, tout le monde ne peut pas être sauvé comme moi.

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