Chapitre 34 - Mickaël

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Aujourd’hui Jennie fête ses 7 ans, en quelques mois, ma relation avec elle est devenue si forte que j’ai l’impression d’avoir vécu auprès d’elle toute sa vie. Alors qu’on est encore au lit, Jennie vient nous rejoindre pour un câlin.

- Faut que j’y aille moi. Dit Marielle qui s’en va trop loin de moi.

Je sers fort Jennie dans mes bras et on se rendort.

- Le gâteau c’est prêt, les bonbons aussi, la déco on est bon. Dit Marielle lorsque j’arrive.

- Bébé pose toi un peu, t’es au bord du malaise là.

- Jennie attend tellement son anniversaire Mick’, j’ai déjà gâché son Noël, je ne veux pas gâcher encore ça.

- T’es malade Marie, personne ne peut te reprocher quoi que se soit. Et Jennie ne t’en veut pas, on a tous flippé pour toi. S’il te plait, lève le pied.

- Je veux que tout soit prêt.

- C’est prêt bébé, elle va être aux anges. T’es une super maman.

Pour les 7 ans de Jennie on a squatté le resto de Jack et Julie. Les filles se sont mises à la déco et moi et Jack on les mattes une bière à la main car nous risquons nos couilles si on les aide.

- Elle n’a pas l’air bien Marie. Me dit Jack

- Non, son traitement n’a pas l’air très efficace, on revoit le doc dans 1 mois.

- Ça va aller mec. Me lance-t-il alors qu’il sait que tout ça me fait flipper grave.

Heureusement Jennie me donne de quoi retrouver le sourire lorsqu’elle voit ses copains copines et tout ce que sa mère à préparé pour elle. Les gamins s’amusent comme des fous alors que Marielle se colle à moi dans la cuisine.

- Ça va aller bébé.

- Vivement qu’il change mon traitement, j’en peux plus.

Bien qu’elle soit douloureuse Marielle reste toujours addicte au sexe et c’est devenu compliqué de baiser quand la souffrance fait partie de notre sexualité. Je la maintiens au repos sexuel autant que je peux mais parfois c’est trop pour nous, comme ce soir où nous craquons.

- Oh Mick’ pleure t’elle

Je m’arrête, laissant la douleur passer. C’est elle qui me dit quand reprendre mais le plaisir est de courte durée.

- Arrête !!!

Je me retire d’elle et la prend dans mes bras. On aura essayé mais ce n’est pas encore ça. Vivre dans la douleur n’est pas une vie, ni pour elle, ni pour nous. Elle est constamment sur les nerfs et ça met des tensions au sein de notre couple et de notre famille.

- Jennifer tes affaires qui traînent !!! Range-moi ça !!! Hurle Marielle

- T’es pas obligée de lui gueuler dessus. Dis-je

- Oh Mick’ t’es gentil mais joues les pères quand on te le demande !

- Tu fais ta connasse là !

- Bah si t’es pas content, t’as qu’à retourner chez tes parents !

- Ok.

Je vais pour prendre la porte lorsqu’elle me rattrape.

- Pardon Mick’, je suis désolée, pardon. Me quitte pas. Je t’en supplie ne me quitte pas.

Je vois la détresse dans son regard et je sais que c’est la douleur qui parle quand elle est hors d’elle, alors je reste pour affronter ses démons. Après tout c’est pour le meilleur et pour le pire.

- Pourquoi maman est fâchée ? Me demande Jennie lorsque je la couche.

- Parce que son ventre lui fait mal.

- Elle va mourir ?

- Non, bien sur que non princesse, faut juste qu’on répare son ventre.

- Mais c’est long.

- Je sais.

- Je ne veux pas avoir de frère et sœur si ça fait mal à maman.

Je prends Jennie dans mes bras alors qu’on entend les gémissements plaintifs de Marielle. Nous vivons dans la souffrance et c’est insupportable.

- Bébé, je suis là.

- J’ai si mal Mick’.

J’ai appelé le doc pour avancer le rendez-vous mais il est trop blindé. C’est lorsque je la vois comme ça que j’ai envie de lui injecter de la merde dans les veines pour la faire planer pour plus qu’elle subisse tout ça. Alors que je dors d’un œil, je la sens venir sur moi.

- Bébé…

- J’ai plus que ça Mick’, s’il te plait, laisse-moi me faire un peu de bien.

- Tu sais que ça va te faire mal.

- Je sais.

Elle prend mon sexe, décidée à avoir un peu de plaisir.

- Bébé va doucement.

- J’ai tellement envie de toi. Dit-elle gémissante

Putain moi aussi, tellement que j’en ai mal aux couilles mais je n’ai pas le droit de me plaindre. Mais son état empire, deux grosseurs dures lui déforment le bide de chaque coté ne supportant même plus les pantalons. Si moi j’en peux plus de voir Marielle souffrir, le pire c’est Jennie. J’arrive au centre alors qu’elle est au piano et les notes vibrent dans mon cœur comme à chaque fois qu’elle chante *

- Toi ma douleur, ma peine
Qui ne me quitte pas
Toi ma douloureuse rengaine
Qui ne me lâche pas.

Oh Jennie.

- C'est vrai je souffre en silence
Mais moi je sais qu'un jour
Je finirai par avoir sa peau.
Elle se calme puis me relance à nouveau
Mais moi je sais que j'aurai sa peau.
C'est vrai j'ai craché vers le ciel
Je maudissais ce manque de veine, ce manque de pot
Et moi le jour où tout ce que je lui laisserai
Ça sera ma peau sur les os.
Elle passe me voir…à la nuit tombée
Quand je broie du noir
Je lui dis, "oh, va te jeter"

Elle reprend le refrain de sa voix cassée.

- Je t'en prie lâche-moi

Bordel, j’aimerais tellement lui soulager sa peine. Non seulement Marielle souffre mais Jennie aussi.

- Oui c'est vrai
C'est vrai parfois je perds patience et moi je hais d'être
Tombé la tête dans cette peau.
Un peu comme le mistral qui souffle à l'année
Oui ça fait froid dans le dos.
Elle me joue des tours et me mène en bateau
Ça fait boum boum boum comme une pensée malsaine
Elle finit par bouger, non ce n’est pas trop tôt
Va te noyer dans la Seine.
Elle passe me voir à la nuit tombée
Pour garder l'espoir
Je lui dis "oh, va te jeter!"

- Elle souffre beaucoup de voir sa mère souffrante. Me dit Lisa

- Mais qu’est ce que je peux faire ?

- J’en sais rien Mick’…j’en sais rien. Dit-elle aussi impuissante que moi.

- Je t'en prie lâche-moi
Je t'en supplie lâche-moi !!!

C’est insupportable de voir sa fille souffrir.

- Où que j’aille
Le jour, comme la nuit
Toi ma douleur ouais, toi ma rancœur
On s'apprivoise puis on s'en va
Et cette peur qui attend son heure
Moi je lui dis "va te jeter!"

Sa voix a claquée comme pour hurler sa colère contre cet ennemi qu’on voit attaquer celle qu’on aime plus que tout au monde. Elle se lève et vient se jeter dans mes bras.

- Je suis là princesse.

Ses sanglots sont comme une lame qui tranche mon cœur. Si je souffre de voir Marielle si mal, voir ma fille dans cet état est pire que tout.

* Christophe Maé – Ma douleur, ma peine

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