Chapitre 59 - Mickaël
Ah je ne la sens pas. Depuis hier, elle est allongée sur le canapé et pleure. Je lui avais dis que d’aller au gala ce week-end alors qu’elle est dans son dernier mois ce n’était pas une bonne idée. Malgré tout je suis excité d’avoir notre fille, c’est quand même une première pour moi.
- Comment tu te sens ? Dis-je en posant ma main sur son ventre.
- J’ai mal Mick’.
- J’ai appelé l’hôpital. Tant que tu ne perds pas les eaux, ça ne sert à rien de venir.
- Je suis fatiguée.
Je la recouvre d’un plaid et elle finit par s’endormir. Mais très vite elle se réveille en grimaçant, elle se met à genoux sur le canapé et je lui masse ses reins. Je suis bien content d’être un mec quand je vois comment elle douille.
- Oh ça me fait si mal. Faut qu’elle sorte Mick’.
- Elle sortira mais faut lui laisser encore un peu de temps. Courage bébé.
Elle ondule des hanches mais sa souffrance ne fait que s’accentuer.
- Le bébé va arriver ? Me demande Jennie
- Oui bientôt je crois.
- Trop chouette !!!
Je vois que je ne suis pas le seul à avoir hâte. Marielle refuse de manger, et de monter se coucher. Elle tente toutes les positions pour se soulager mais rien n’y fait. Si demain elle n’a pas perdu les eaux, je l’emmène à l’hôpital quand même, malgré qu’elle refuse.
- Bébé, ne pousse pas, tu vas te faire mal.
- Dis-moi que tu vois la tête !!! J’ai besoin de pousser.
- Quoi ! Non déconne pas Marie !
- Regarde !!!
Je regarde entre ses cuisses mais rien ne semble ressembler à la tête d’un bébé.
- Arrête de pousser bébé, ce n’est pas encore le moment, t’as même pas perdu les eaux.
- J’ai besoin de pousser alors laisse moi pousser !
Elle pousse à s’en pisser dessus et à s’en démonter le cul. J’appelle l’hôpital qui me redit que si elle n’a pas perdu les eaux, que ce n’est pas encore le moment.
- Allez, sors !!! Mais sors !!! Mick’ retire là !!!
- Arrête bébé, elle n’est pas encore là, t’as même pas perdu les eaux, calme-toi, respire bien.
Elle me fusille du regard et je comprends que ce n’est pas le moment de la ramener.
- Papa, tu peux me coucher s’il te plait ?
- J’arrive.
Alors que je suis sous la douche après avoir passé la nuit auprès de Marielle, son cri résonne.
- MICK !!!! Hurle Marielle.
Faut que tu te bouges là !
La voix de Marielle est tellement puissante que j’ai du mal à la reconnaître.
- T’es où bébé ? Dis-je en descendant les marches 4 à 4
Elle arrive vers moi, et un frisson me parcourt quand je vois ses cuisses maculées de sang. Merde.
- J’ai très mal Mick’.
- Pourquoi tu saignes maman ? Demande Jennie qui vient de se réveiller.
Marielle fait un pas et s’effondre dans mes bras.
- Jennie, tu vas au centre s’il te plait.
- Mais…
- S’il te plait princesse, va au centre, je m’occupe de maman.
Pourquoi saigne-t-elle autant. Je ne crois pas que ça soit normal. Je l’emmène à l’hôpital.
- Mick’ on est quel jour ?
- Euh…Mardi pourquoi ?
- C’est bon on peut aller à l’hôpital, vite Mick’ !!! J’ai très envie de pousser.
Je la mets dans la voiture et elle s’agrippe quand une contraction la dévaste.
- J’ai tellement envie de pousser Mick’ !!!
- Non non pas encore bébé, s’il te plait on est presqu’arrivée.
Je roule comme un dingue mais bien sur à 8h du matin en pleine semaine, y a des bouchons.
- Je dois pousser Mick’. Elle arrive !!!
- Bébé, tu ne peux pas accoucher dans la voiture.
- Mick’…
- Marielle, reste avec moi ! Putain merde ! Bébé !!!
Je prends la bande d’arrêt d’urgence et me casse au plus vite de se merdier. J’arrive comme un bolide aux urgences alors que sa robe est maculée de sang mais pas de bébé en vu.
- Ma femme est sur le point d’accoucher.
- Monsieur les urgences maternité sont de l’autre coté.
- On s’en fout ! Elle ne va vraiment pas bien là ! Elle perd beaucoup de sang !
- Ce n’est pas loin, vous contournez et vous serez vite prise en charge.
Rien n’y fait, je dois contourner ce putain d’hosto ! Marielle s’est évanouit et j’ai beau l’appeler, elle ne se réveille pas. Je lève sa robe et sa culotte est trempée. Son ventre est très dur mais je ne le sens pas bouger. Je tente de ne pas céder à la panique et je vais sonner aux urgences maternité.
- Ma femme saigne beaucoup, elle s’est évanouie.
- Quel est son nom ?
- Marielle Parker, s’il vous plait, faite vite, le bébé ne bouge plus je crois.
- On vous envoi quelqu’un pour la mettre sur un brancard.
- Faites vite s’il vous plait.
Je retourne près de Marielle, et ses yeux s’ouvrent.
- Je t’aime Mick’.
- Moi aussi bébé, on va venir te chercher, regarde-moi Marie, s’il te plait, regarde moi.
- Le bébé Mick’…
- Ça va aller.
- Elle veut sortir mais elle ne peut pas Mick’.
- Ils vont s’occuper de toi. Marie, regarde-moi. Me laisse pas bébé.
- Je vais mourir Mick’.
- Non ! Tu vas te battre parce que t’es une guerrière, y a pas plus forte que toi bébé. J’ai besoin de toi.
Elle me sourit alors qu’elle tremble.
- Je te demande pardon, je n’ai pas eu le choix.
- De quoi tu parles. T’as pas eu le choix de quoi ?
- Dis à ta sœur de changer de médecin Mick’, faut qu’elle change de médecin.
Putain pourquoi elle me parle de ma frangine !
- Protège nos filles.
- Bébé, qu’est ce que tu me racontes.
- Gra…
- Bébé !!!!
- Monsieur, laissez-nous passer s’il vous plait. Madame, est ce que vous m’entendez ? Faut prévoir un bloc d’urgence ! Et des poches ! On y va !
Très vite elle est sur le brancard qui s’imbibe de sang et on m’arrête avant que je ne passe les portes du bloc.
- Vous ne pouvez pas rentrer, ne vous inquiètez pas, on viendra vous chercher.
Je m’assois sur le siège du couloir et j’attends. Pourquoi elle m’a parlé d’Ether ?
Elle délirait surement.
Elle semblait si persuadée de mourir que ça me fait froid dans le dos. Pitié ne me l’enlevez pas.
- Oh putain mec, t’es là, on te cherche partout ! Me dit Jack accompagné de Julie qui ont du être contacté par Lisa.
- Comment va-t-elle ? Me demande Julie morte d’inquiétude.
- J’en sais rien, ils l’ont amené au bloc je crois.
Je leur dis ce qu’il s’est passé et un vent froid me traverse à l’idée de la perdre.
- Monsieur Parker ?
- Oui.
- Suivez-moi.
- Comment va ma femme ? Elle est où ? Et ma fille ? Dites moi qu’elles vont bien ? S’il vous plait, dites moi quelque chose !!!
Je suis pleine de question alors qu’on me demande de m’installer sur un siège. Mais qu’est ce qui se passe ? Pourquoi tout me semble vide alors que ma vie doit accueillir un être de plus ? Je n’arrive pas à comprendre, je suis perdu, je regarde les portes s’ouvrir et se fermer, on ne me dit rien et je perds doucement espoir. Est-ce qu’aujourd’hui je vais payer tout ce que j’ai pu faire de mal dans ma vie ?
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