Mais tout ça c'est une autre histoire. Revenons à nos moutons. C'est l'histoire d'un mouton qui aligne des mots les uns après les autres. Cela donne à peu près ceci : bêêê, bêêê, bêêê… À ses côtés se trouvent d'autres moutons. Devant, derrière, à droite et à gauche. Ces quatre de ses coreligionnaires alignent eux aussi des mots les uns après les autres. Ce sont les mêmes mots mais dans un ordre différent. Pour celui de droite, par exemple, cela donne : bêêê, bêêê, bêêê… tandis que pour celui de devant : bêêê, bêêê, bêêê… Chacun de ces quatre moutons est cerné de la même manière. Et ainsi de suite. À cette nuance près, qu'un certain nombre des moutons de ce troupeau – car tant de moutons mitoyens cela fait un troupeau sans que l'on n'y puisse rien faire – n'ont pas de voisin de gauche, d'autres pas de voisin de droite, d'autres encore pas de voisin de devant et d'autres enfin pas de voisin de derrière. Ces moutons-là constituent le flanc du troupeau. Ils n'en alignent cependant pas moins de mots que ne le font leurs congénères et n'en usent certainement pas avec moins d’originalité.