Toi

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Voilà, je suis au bout du chemin et... et mes dernières pensées vont vers toi. Tu m'as dit un jour de ne pas me prendre la tête car tu n'étais que de passage et que dans quelques mois je t'aurais oubliée. Sache qu'apparemment non tu n'étais pas que de passage car tu es restée bien ancrée dans mon esprit et ironie du sort, c'est moi qui ne suis que de passage, et je m'en vais.
Déjà, il faut que tu saches aussi, que mourir comme cela n'a rien de glorieux, une balle ça pique, ça brûle... j'ai froid, je suis seule, contre ce véhicule militaire, mon chef est penché sur moi, je ne comprends pas ce qu'il me dit. J'aurais fait ce que j'ai pu pour défendre notre position, je n'avais pas peur... j'ai peur.
J'ai du mal à respirer, le goût du sang n'est pas terrible.
Quand on se côtoyait, tu étais ma lumière, mon soleil. Quand tu étais inquiète ou triste mon horizon se bouchait... je ne te l'ai jamais dit.. je ne te le dirai jamais... j'essaie malgré moi de retenir cette flaque brune qui pénètre dans toute cette poussière mais rien n'y fait. Tu verrais mon chef, il a des yeux exorbités, il a même un filet de bave, il a l'air pathétique à me crier silencieusement dessus...
Je devrais être en train de penser à mon homme, mais non... c'est toi qui occupes mes dernières pensées. Je sais que tu n'y crois pas, mais quand je serai dans cet ailleurs, je ne serai pas très loin pour veiller sur toi. Je n'avais pas de cierge à brûler pour ta réussite, c'était peut-être pour te les laisser pour ma mémoire. Ne t'arrête pas, je t'en supplie à l'image qu'ils mettront de moi sur fond tricolore. Rappelle-toi plutôt nos fous rires et nos sourires cachés au gymnase lors de nos séances de sport qui ne servaient que de prétexte pour te voir...
Je n'aurais jamais su ce que tu pensais de moi, tu ne sauras jamais ce que je ressens pour pense de toi...
Je n'ai pas de papier pour te l'écrire, je n'ai que mon sang, je, j'ai froid, et ma vue est tellement trouble, ce n'est pas un au revoir plutôt un adieu que cette lettre rédigée dans ma tête, tu ne la recevras jamais...

je suis tellement fatiguée, dis à mon chef d'arrêter de me secouer, s'il te plaît... je

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