Mais !

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Mais dans quel pétrin me suis-je mise ?

Alors que j'allais bientôt me marier à Besançon avec Julien, le doux julien, le beau julien, le tendre julien...

Mais Julien, je ne suis pas en sucre tu sais! Tu peux me bousculer me... même avant le mariage, surtout avant le mariage.

Et voilà, je devais faire ce voyage, en Italie, la Toscane, le Piemont... Pourquoi n'as tu pas pu venir mon Julien. Tu aurais dû être là quand ce beau brun aux yeux de feu m'a dragué comme...

Mais putain, ils m'ont fait quoi ces yeux, je ne sais même pas s'il a seulement dit trois mots. Jamais avant lui je n'avais embrassé, jamais avant lui je n'avais été embrassée. je sentais son regard torride sur mon cou. J'ai eu chaud soudain, j'ettouffais, je suffoquais, trés vite ma robe et tout ce qu'il y avait dessous a terminé en petit tas à mes pieds, il ne disait toujours rien, seuls ses deux morceaux d'anthracite brûlaient ma peau, il a eu trés vite ce qu'il voulait, ou bien est-ce moi qui le lui lui a donné ?

Je ne sais plus, j'ai même du scander ton prénom pendant... il s'en fichait éperdument. Il ne semblait pas là, il paraissait loin, pourtant au contact de son corps je n'étais qu'une poupée de chiffon sans volontés. toute la nuit nous nous sommes aimés, comme deux animaux en rut, il avait si faim, j'étais affamée moi aussi.

Ce n'est qu'au petit matin qu'il m'a livré son prénom

Fabrice !

Il m'a longuement parlé de Clélia, qu' elle était sa prison, son obsession, son poison, il a pleuré sur mon épaule. que pouvais-je faire ?

Alors qu'au petit matin quand les premiers rayons du jour sont enfin entrés dans cette chambre miteuse d'un hôtel délabré, j'ai voulu partir, il a posé ses mains sur mon ventre mou et blanc de fille du Jura, ses yeux noirs étaient doux désormais, Je n'ai pas pu partir .

*

Voilà une semaine maintenant que je suis dans cette ville. chaque jour j'attend ce satané train qui doit m'éloigner de ce lieu maudit. Je sais que je te fais du mal Julien, j'ai reçu ton dernier Sms hier, depuis mon portable s'est définitivement tu !

Où est tu ? que fais tu ? quand rentreras tu ? disait ce message !

je n'ai pas eu la force d'y répondre, la nuit derniére alors que je pensais à toi, que je faisait l'amour à ce beau garçon aux si beaux yeux sombres en scandant ton prénom, j'ai reçu un autre sms qui provenait surement de ta main. Je ne l'ai jamais ouvert, je n'en ai pas eu la force. Mon téléphone s'est enfin tu ce matin, je l'ai jeté dans les eaux noires qui coulent au pied de ce taudis ou nous dormons ensemble depuis plusieurs nuits, Fabrice et moi.

Ma bouche s'est tordue dans une grimaçe, je voulais dire Fabrice, j'ai encore dit julien.

Yeux noirs voulait dire Louise, il a gémi Clélia, il ne gemit que Clélia pendant nos étreintes.

Ce soir, si j'en ai la force, je partirais d'ici, je ferais en sorte d'avoir le courage de monter dans ce train, Quel jour sommes nous ?

C'est dimanche que nous devons nous marier c'est bien celà, vient me chercher julien, ne me laisses pas dans les bras de ce garçon.

*

Je n'ai pas eu la force de le prendre ce train Fabrice, pourras tu me pardonner?

Ce matin j'ai acheté un journal Français à la gare, j'ai un billet de train dans la poche, il y est marqué dessus :

Besançon !

Dans une heure le train va partir, je suis contente, contente et triste. Ce matin yeux noirs,Fabrice à reçu une bien triste nouvelle, Clélia est morte à l'hopital !

Fabrice m'a embrassée, il souriait, il m'a serré dans ses bras, ses yeux n'étaient plus aussi noirs. Il a ouvert la fenêtre de la chambre et enjambé la balustrade, puis il a sauté dans l'eau boueuse du fleuve, sans un son, sans un cri, il vient de cesser de souffrir lui aussi.

Alors je suis sorti, je vient vers toi Julien, il ne s'est rien passé julien ! nous allons être heureux Julien.

Sur ce banc, je pense à toi , dans une heure le wagon va s'ébrouer, cette ville d'Italie dont j'ai déja oublié le nom n'aura jamais éxistée

J'ouvre enfin ce journal, il sent bon, le pain frais le camembert et le vin rouge, je lis des nouvelles de notre président, un attentat lointain, des bruits de bombes ailleurs, loin et juste entre le résultat du tiercé et l'horoscope un entrefilet...

Las d'attendre sa fiançée qui n'es jamais venu, le futur marié tire devant la porte de l'église... une morte, une ancienne maitresse, l'homme vient d'être incarcéré dans la prison de Besançon.

Oh mince, je n'ai pas vu la date, nous aurions dûs nous marier hier, me le pardonneras-tu un jour, Julien ?

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