Face à face
Christopher avait toujours été considéré comme un homme serein, rien ne semblait jamais l'inquiéter. Certaines de ses connaissances disaient de lui qu'il faudrait une arme braquée sur lui pour l'émouvoir un tant soit peu.
Quand toute cette drôle histoire serait fini il faudrait qu'il pense à nier cette supposition qu'il avait toujours trouvée absurde.
- Vous ne voudriez pas qu'on aille se poser ailleurs pour discuter de nos problèmes ? Je connais une pizzeria du tonnerre à deux rues d'ici.
À quelques mètres en face de lui, derrière une rangée d'hommes tenant fermement des armes automatiques, se tenait Gregory, un homme qui lui était reconnu par ses pairs comme quelqu'un de nerveux.
- Chris, tes histoires de fric en ont emmerdé suffisament pour que tu te retrouves dans cette situation merdique. Alors sois gentil et épargne-nous au moins tes traits d'esprit.
Un air de profonde confusion s'installa sur le visage de Christopher, alors il fit ce qu'il faisait toujours lorsqu'il avait besoin de réflechir : il prit sa flasque de whisky dans la poche de sa veste - très lentement et de la main gauche.
- Je crois qu'il y a une légère confusion, dit-il en avalant lampée d'alcool, je ne suis pas celui qui a des ennuis. Quelqu'un en veut ?
- Quoi ?
- Vous n'êtes que quatre, vous aurez besoin de plus de monde que ça.
La confusion se répandit sur le visage de ses vindicatifs interlocuteurs qui s'échangèrent des regards perplexes.
- De un, je te déteste assez pour te tuer moi-même, siffla Gregory entre ses lèvres pincées, même si je dois le faire avec les dents. De deux nous sommes sept, ce qui est plus que suffisant et révèle tes lacunes.
- Physiquement vous êtes sept, concéda Christopher en rangeant sa flasque, mais contre moi vous êtes quatre. Ou plutôt je devrais dire "contre nous".
Les yeux de Gregory s'écarquillèrent dans un mélange de stupeur et de fureur alors qu'il saisissait le sens des mots de Christopher. Malgré ce tourbillon d'émotions négatives son regard acéré analysa en une seconde les réactions de ses sbires aux paroles de cet infâme salopard. Il ne lui fallu qu'une seconde de plus pour comprendre lesquels étaient ceux qui étaient réellement troublés par l'annonce et ceux qui feintaient habilement. Ou plus simplement ceux qui étaient réglos et ceux qui avaient pris l'argent de cette raclure sans honneur.
- Sales petits enfoirés, grogna Gregory en sortant son arme et en logeant une balle dans la nuque d'un de ses ex-employés.
Les cinq ex-collègues du défunt réagirent trop lentement à cet évènement choquant. L'un d'eux reçu une balle dans la poitrine en tant que lettre de licenciement et s'écroula en hoquetant. Un deuxième fut suffisament réactif pour tenter d'abattre son employeur, mais la peur le rendit mauvais viseur et son tir ne fit que transpercer le bras de Gregory qui lâcha son arme en grimaçant. Il n'eut néanmoins pas le temps de se flageller sur son echec car un troisième larron lui logea une balle dans la tempe. Moins d'une seconde plus tard le même sort frappait le responsable de cette tragique execution.
Il n'avait fallu que quelques instants pour que des sept truands il ne reste qu'un estropié et deux frères jumeaux qui ne douteraient jamais de leur loyauté l'un envers l'autre ou envers leur employeur.
Les deux frères moururent dans les secondes qui suivirent criblés de plusieurs balles chacun. Tireur médiocre Christopher avait fait cracher son pistolet-mitrailleur à l'excès afin d'être sûr que le but soit atteint.
Légèrement choqué de l'impressionnante réussite de ce qu'il avait estimé être un bluff mediocre, ce dernier rechargea son arme tout en s'approcha de Gregory qui tenait toujours fermement son bras ensanglanté.
- On se reverra en En...
Une seconde rafale retentit dans la ruelle.
- Epargne-nous tes répliques clichées je te prie.
Moins d'une heure plus tard il terminait de déguster une succulente pizza.
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