J'ai encore ouvert ce meuble.

Je l'ai ouvert et j'ai regardé son contenu, l'estomac dans les talons et le moral dans les chaussettes. J'avais besoin d'un remontant, et ce meuble m'en proposait des tas. Je tendis la main vers l'objet de mes convoitises. Soudain, je ressentis une pression sur mes hanches.

"Tu comptes vraiment faire ça ?"

Une autre peur venait de pointer le bout de son nez. Elle avait dû sentir que j'allais me nourrir. Elle resserra son emprise de ses doigts squelettiques.

"Dis-le. Dis-le que tu ne veux pas."

Je gardai le silence. Bien sûr que si, je voulais vider ce meuble. Je voulais déguster son contenu jusqu'à la dernière miette. M'empiffrer. Me goinfrer.

"Tu sais ce que Quelqu'un en pense. Tu sais ce que j'en pense. Tu sais ce que tout le monde en pense."

Elle serra toujours plus son emprise.

"Nous sommes tous d'accord. Tu es en tort là. Arrête avant qu'il ne soit trop tard."

J'éloignai ma main et refermai le meuble.

"C'est bien ! Je suis fière de toi."

Étrangement, j'étais ravie de l'apprendre. Elle venait de me convaincre que j'avais fait le bon choix.

Affamée, je n'avais plus qu'à me nourrir de cette fierté.