Il fallait juste attendre un peu. De toute façon la victime n'avait pas le choix, il fallait bien qu'elle sorte du trou. Et là, c'était vraiment facile, trop facile. Bientôt les premiers signes arriveraient sous forme de bulles légères. Il verrait sa moustache, son sourire naze avec un air genre, "Cool mec, enfin, on respire !" et là, Paf ! Un bon coup sur la gueule, et y'avait plus qu'à l'achever, dans la neige. Il regarda, d'un coup d'oeil circulaire. Rien à l'horizon. On avait une paix royale aujourd'hui sur la banquise de l'arctique. Il passa sa langue sur ses babines, léchant le sang, tâtant ses crocs. Oui, vraiment facile. Il sentit qu'il se calmait. Les hormones de la tension, de l'attaque, refluaient et l'image de ses oursons, de sa compagne, arriva à son esprit. Il regarda le soleil bas sur l'horizon qui illuminait la glace. On était bien. Il mordit dans le phoque à ses pieds, l'emporta. Une seule chose l'ennuyait, au fond. Demain, il faudrait recommencer.