Chapitre 4
Le taxi me déposa au centre-ville de New York. Les gratte-ciels me faisaient tourner la tête... et très mal au cou à force de regarder vers le haut. Je scrutai donc les alentours d'où je me trouvais. Autant dire que cela ressemblait énormément à ce qu'on pouvait voir dans les séries. Des voitures pleins les rues, des passants qui regardaient plus leur téléphone que la route et qui, pourtant, ne se cognaient que rarement. L'habitude, j'imagine...
J'allumai mon portable qui était resté éteint depuis l'aéroport de Paris. Treize appels en absences. Bordel. Ma mère devenait obsessionnelle. Mon père, lui, m'avait juste laissé un bref message:
Coucou ma chérie, tu peux me rappeler quand tu auras un peu de temps? Je veux juste que... écoute je te dirai de vive-voix. D'accord? Bisous. Et je t'aime ma chérie, peu importe tes choix.
Mon visage accueillit un sourire sincère. Il n'avait pas l'air de trop m'en vouloir. Bon.
Je lui répondit rapidement, disant que je le rappellerai plus tard. Je voulais d'abord me trouver un lieu où dormir. Mes doigts cherchèrent donc un hôtel sur internet. J'en trouvais un pas loin de là où je me situais. Je devais marcher une quinzaine de minutes et je décidais de mettre un peu de musique, en faisant attention de ne pas la mettre dans mes deux oreilles, afin de garder contact avec le monde extérieur. Je détestais avoir à faire ça, mais on m'avait éduquée ainsi et j'y avais pris l'habitude. Ma playlist était démodée, sûrement peu aimée par les jeunes de mon âge, mais cela me correspondait, un peu triste, mais toujours prête à voir le bonheur là où personne d'autre ne le verrait.
*
Ma chambre était située au cinquième étage, ce qui me permettait d'avoir une vue plutôt satisfaisante. Un lit au milieu, une armoire à gauche et une petite table à droite. Sobre, simple mais confortable. Parfaite en d'autres mots.
J'avais posé ma valise sur le lit, ouverte et un peu désolante à voir car tellement vide. Il fallait que j'aille faire du shopping. C'était une question de vie ou de mort. J'étais sur le point de sortir quand mon attention fut attirée par une chose qui me mit tout de suite dans l'embarras le plus total, l'heure. 23:26. J'avais complètement oublié. Le shopping attendrait demain. Je fus tout à coup submergé par une vague de fatigue. Dormir fut soudainement relayé à la première place de mes préoccupations. Et, à mon plus grand étonnement, je m'endormis.
*
Le lendemain, je décidai de réaliser un de mes rêves: aller courir à Central Park. J'enfilai les chaussures les plus sportives que je trouvai dans le peu d'affaires que j'avais prises de Paris. Shopping. Deuxième rêve à réaliser le plus vite possible, parce qu'en plus d'être un rêve, il s'était converti en une priorité.
Mes pieds foulèrent peu à peu le sol du parc le plus connu des villes. Il était assez tôt dans la matinée, mais je rencontrai tout de même pas mal de monde. Il faut dire que New York était a big city. La plupart des personnes portaient des écouteurs ce qui me fit un peu regretter d'avoir laissés les miens dans ma chambre d'hôtel. Je ferai avec. Ou plutôt, sans.
Comme cela faisait presque trois mois que je n'avais pas enfilé des vêtements de sport, mon corps ne supporta pas longtemps l'effort. Je me retrouvai pliée en deux en train d'essayer de ne pas rendre l'âme. Soudain, ma tête commença à tourner et mon estomac se retourna. Des étoiles apparurent dans mon champs de vision. Puis, trou noir.
Quand mes yeux s'ouvrirent, ils virent d'abord une exécrable blancheur. Hôpital. Puis, je vis un monsieur, sûrement docteur, seul, en train de fixer les papiers qu'il avait dans ses mains. Il était plutôt jeune et beau, blond avec des yeux bruns couleur de l'ambre. Il dut sentir qu'il était observé car il sourit et continuant de regarder ses feuilles, dit dans un anglais impeccable:
—Je vois que vous êtes réveillée, mademoiselle..., il tourna quelques papier, mademoiselle Herchel, c'est bien cela?
—C'est ça, répondis-je avec une voix un peu enraillée.
Ce nom me suivrait toute ma vie, je le savais, mais le dire ainsi, comme s'il ne comptait plus m'avait fait un léger pincement au cœur. Il me regarda un peu surpris par cette mimique dégoutée, qui avait sûrement dû apparaitre sur mon visage.
—Avez-vous mal quelque part? Il me semblait que vous n'aviez aucune commotion, s'empressa-t-il de dire en se rapprochant.
—Non, je n'ai rien, enfin il me semble, ajoutais-je plus pour moi-même.
—D'après vos analyses, vous manquez de vitamine D et de fer. Vous devriez prendre des pastilles de fer et vous exposer un peu plus au soleil, ajouta-t-il, un sourire en coin. Avez-vous eu des vacances dernièrement? Vous avez l'air au bout du rouleau.
—Merci... ça fait plaisir à entendre.
J'étais un peu outrée qu'il m'ait dit ça, je savais qu'avec la pollution de Paris je devais avoir mauvaise mine, mais pas besoin de me le répéter, je le savais déjà. Il me sourit comme s'il avait parfaitement entendu mes pensées.
—Je vais vous laisser partir, je ne vois aucune raison de vous garder en observation. En revanche promettez-moi de prendre des jours de congé.
Sur ce, il quitta la chambre, me laissant bouche bée. Je me levai péniblement et le suivit jusqu'à l'accueil, où il me fit signer des papiers de sortie. Il s'excusa et partit vers une autre aile de l'hôpital. Étrange... Il m'avait paru un peu mal à l'aise. Peut-être m'imaginais-je des choses. Je partis à mon tour espérant oublier cet incident. Je pris mon téléphone de la poche de mon jogging et regardai l'heure, 12:32. Manger.
*
Après avoir dévoré un burger, dans un petit resto au coin de l'avenue, je rentrai à l'hôtel pour me doucher. Cela me remit les idées en place et quand je sortis de la salle de bain, j'avais pleins de projets qui fusaient dans ma tête. New York ne me suffisait plus, j'avais besoin de plus, d'autre chose. New York n'était pas la bonne destination, pas la bonne atmosphère. Mais où aller? Quelle destination serait la bonne? Pendant que je me perdais en conjectures douteuses, la télé que j'avais allumée pour éviter de me sentir trop seule, diffusait un film: twilight. J'avais vu, revu et même lu cette saga des dizaines de fois. La scène qui passait en ce moment était la toute première scène du premier film, celle où Bella Swan quittait l'Arizona pour débuter une nouvelle vie dans l'état de Washington. L'Arizona, voilà qui devrait faire l'affaire. Le médecin ne m'avait-il pas dit que je devais prendre un peu de soleil? Quoi de mieux que l'Arizona pour ça? C'était décidé. Bonjour Phoenix, me voilà!
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Coucou! Déjà je remercie les lecteurs qui ont lu les premiers chapitres, ça fait toujours plaisir!
N'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour me dire comment vous trouver ce début et à liker si vous aimez.
@EvaGuilavet
xoxo
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