Greg et Nina, Good Riddance de Green Day
« La poésie d'une vie c'est... »
Grégoire ne savait pas comment continuer cette phrase. Il trouvait le début beau, mais rien ne lui venait ensuite. Ses pieds se balançaient au dessus de l'eau. Il s'était réfugié sur le pontont du lac, malgré les touristes, il avait plus de paix ici que chez lui. Sa famille... Il soupira, sa famille avait refusé qu'il se réoriente en théâtre. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour s'inscrire sur Parcoursup, après ce délai, il devrait faire sa deuxième année de droit. Perdu dans ses sombres pensées, il n'entendit pas quelqu'un s'asseoir à côté de lui.
« Je pense que c'est l'amour. »
Il sursauta, se tournant vers la personne qui avait parlé. Une jeune femme, avec une chevelure extrèmement longue faisait tremper ses pieds dans l'eau glacial. Elle lui jeta un coup d'oeil amusé.
« Je parle de ta jolie phrase. Je pense, que la poésie d'une vie c'est l'amour, développa-t-elle.
- Pourquoi ? »
La question lui avait échappée. Elle se tourna complètement vers lui, un petit sourire lumineux et un regard déterminée. Il se dit qu'elle était belle, tellement qu'elle en devenait inspirante.
« Eh bien, avec l'amour on voit le monde plus beau qu'il ne l'est. Notre vie nous paraît moins misérable. L'amour nous donne des ailes, c'est ce qui nous pousse à réaliser nos rêves. »
Il hocha la tête, plutôt d'accord avec ses propos. Soudainement, elle se leva.
« Désolée, mais mon père m'attend. Je rajouterai que souvent l'amour, malgré les compromis nous permet d'être plus libre. »
Un dernier sourire, puis l'apparition disparue. Grégoire fixa là où elle s'était tenue quelques temps avant. Puis il se tourna vers le lac et prit sa décision. Si ces parents ne le soutenaient pas, ce n'était pas grave. Il était majeur et vacciné. Et s'il aimait le théâtre et haïssait le droit, ça ne les concernaient pas. Il sortit son téléphone et s'inscrivit sur Parcoursup.
***
Nina sonna à l'appartement de Millie. Elle ne fut pas surprise de voir Arthur lui ouvrit la porte. D'abord étonnée par son choix de copain, elle avait fini par en saisir les subtilités. Par contre, le blond était surpris de voir la meilleure amie de sa copine avec ses valises sur le pas de sa porte. Il lui laissa la place pour entrer. Ils se dirigèrent vers la cuisine et furent rapidement rejoint par Millie, une trace de chocolat sur la jouer. Elle observa Nina, et sembla comprendre son problème.
« Ton père ? demanda-t-elle doucement.
- Il est allé trop loin. Etant majeur, je me suis permise de partir.
- Tu as bien fait », confirma Arthur d'un ton bourru.
Nina lui fit un pauvre sourire, au bord des larmes, elle ouvrit la bouche mais fut coupée par la sonette.
« Ah ! Greg est arrivé, va lui ouvrit Arthur, s'il-te-plaît. »
Il sortit de la pièce. Millie prit Nina dans ses bras, frottant son dos dans un geste apaisant. La jeune femme se mit à sangloter librement sur l'épaule de la brune. Après plusieurs minutes, ses larmes se tarirent, et un raclement de gorge retentit. Se tournant vers la source du bruit, Nina eut la surprise de croiser le regard du garçon du lac.
« Eh bien, le monde est bien fait, déclara-t-il.
- Effectivement », dit-elle en rigolant un peu.
Arthur et Millie échangèrent un regard d'incompréhension. Mais la petite brune fut heureuse de voir son amie retrouver un peu le sourire.
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