Chapitre 2
Quelle stupide blague ! N’y croyant pas, mais comme tout le monde, je me dirige vers la fenêtre, après avoir levé dans sa totalité le store blanc, pour guetter une personne susceptible d’être louche. Personne, évidemment. J’oublie donc très vite cette histoire mis à part un détail. Comment l’expéditeur du message connaît-il mon prénom, mon numéro de téléphone et mon handicap ?
Je sors de mon immeuble, l’esprit ailleurs. Cette idée me trotte dans la tête quand soudain, malgré les bruits que je ne peux pas entendre, je perçois et sens des choses dont je ne peux expliquer la contenance. Je vois que les passants semblent agressifs, ils ont l’air de se parler d’une façon incorrecte et inhabituelle. Je ne me sens pas bien et, pour une fois dans ma vie, j’ai envie d’écouter la conversation des gens, les feuilles brassées par le vent et le tintement de l’orage. Comme une réponse à ma réflexion, mon pantalon vibre. Je regarde mon téléphone avant de faire une mine effarée. Le même message que j’ai reçu un peu plus tôt dans la matinée a été renvoyé. Je constate qu’il s’agit du même expéditeur inconnu. Il n’y a aucun numéro, juste le mot « inconnu ».
C’est drôle au début mais maintenant, ça commence à me faire un peu flipper ! me dis-je. Suite à cette mésaventure, je me rends compte que je suis arrivé devant la boulangerie.
Je ressors quelques instants plus tard avec ma baguette et un sentiment de tristesse mêlé à une pointe de colère. La boulangère a beaucoup râlé, car elle ne m’a pas compris tout de suite. La petite foule qui a fait la queue derrière moi s’est mise à se plaindre de son attente. Habituellement, les gens sont patients et la vendeuse sait que je souhaite une baguette. Et elle sourit toujours ! Quel est donc ce changement si brusque de la population ?
Je décide de rentrer au pas, un peu dépité. Je m’installe sur mon clic-clac et réfléchit à tout ce qui vient de se passer quand je ressens un bourdonnement léger au niveau de mon bassin.
Annotations