Chapitre 17
Je m’approche des antennes à grand pas et perçois une force impressionnante. Les ondes sont coriaces ! me dis-je. Un mal de tête commence à agir sur moi à cause de la puissance de l’engin. C’est parti. Je donne des coups de pieds, mais rien n’y fait. Je cherche une solution mais aucun résultat n’apparaît. La douleur ronge l’intérieur de mon corps et m’empêche de réfléchir. Je remarque alors un petit boîtier disposé derrière l’antenne. J’enlève le couvercle et découvre des dizaines de fils. Ma tête me déchire me faisant de temps à autre pencher. Ma vue baisse. C’est maintenant où jamais ! Arrache n’importe quoi !
Je débranche plusieurs fils à la fois et m’écroule par terre comme tous les humains présents à l’extérieur. Je me relève avec difficulté, mais sans mal de tête. Je mets du temps avant de réaliser ce que je viens d’accomplir. La délivrance de ce monde a été rendue ! Un sourire radieux se dessine sur mon visage métamorphosé.
J’ai réu…
Une secousse m’entraîne de nouveau par terre, effaçant toutes traces d’émerveillement. Un message retentit dans l’intégralité de l’immeuble d’une voix robotisée :
« Autodestruction dans cinq minutes ».
Je n’ai pas le temps d’imaginer le désastre. Je cours et retourne dans l’ascenseur. Il est bloqué ! Il ne me reste plus qu’à prendre l’escalier de secours, et vite ! Je cours pour ma vie, oubliant que si je loupe une marche, c’est la mort qui prendra le relais.
Quelqu’un frappe à la fenêtre de l’étage cinq. C’est Stan, il est coincé ! Je regarde ses yeux et ne vois aucune source de lumière en lui. Je m’éloigne et continue ma descente en ignorant les cris de pitié et de désespoir de Stan.
« Autodestruction dans une minute ».
J’arrive au deuxième étage. J’accélère le pas davantage. Mon corps se déchire par la fatigue, mais je dois avancer pour survivre. Si je souffre, c’est que je vis encore.
« Autodestruction dans dix secondes ».
Il ne me reste plus que quelques marches. Je peux le faire. Je dois le faire. Lorsque je touche enfin le bitume, une explosion vient éteindre toute source de lumière chez moi.
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Mon poing se serre dans quelque chose de doux. J’imagine un drap. Mes oreilles reposent sur un coussin sur lequel je me noie de bonheur. Mes yeux s’ouvrent en passant du noir au blanc. La petite pièce dans laquelle je me trouve ne m’évoque rien du tout. J’ai tout de même mal aux oreilles et j’ai du mal à me lever. Je reste donc allongé. Une voix en fond vient titiller mes tympans :
« Vous nous avez rendu notre monde et l’avez sauvé d’un silence de marbre. À moi de vous rendre ce qui vous appartient ».
Je reconnais immédiatement cette voix. Le grincement de la porte me fait comprendre ce qu’elle m’a rendu. Je vois sa peau douce et soyeuse, son visage encore calqué dans mon cerveau quand elle franchit entièrement le seuil. Je la regarde avec amour. Elle fait de même. Un sourire apaisant vient délicatement s’insérer entre nous deux. Nos yeux pétillent. Elle s’approche doucement de moi. Avant qu’elle ne s’écroule à mes côtés dans le lit, je lis son badge et pense. Je t’aime Hélène.
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