Always lost in the sea
Le bateau tanguait, encore et encore, au rythme infernal des vagues qui allaient, qui venaient, qui s'écrasaient contre la coque du canot improvisé par le capitaine et l'équipage de bord qui n'en menaient pas large, les bras écartés le long du bord, essayant tant bien que mal d'empiler les passagers les uns sur les autres, hommes, femmes, enfants, relégués au rang de sardines en boite, alignés autour des bouées rouges et blanches qui servaient autant à sauver leurs vies qu'à solidifier la structure du bois craquant de plus en plus sous le poids de leurs pauvres pieds qui avaient payé le prix de leur panique, sentiment inhabituel pour la haute société qui avait le monopole du semblant de sécurité qu'il leur restait entre les quatre planches du paquebot de pacotille – quand au loin apparurent un million de galets noirs, terre bénie de leur salut, dernière ligne droite avant, qui sait, peut-être un nouveau départ.
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