Chapitre 19

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Y a trop de choses que je peux pas lui dire.


Angel garde le silence pendant le trajet jusqu’à la maison. Je sens qu’il a honte. Honte que ses anciens amis m’aient attaquée, qu’ils aient mis en danger même les sorcières avec lesquelles ils avaient pactisé en refusant de les laisser sortir de leur territoire. Et, également, honte que je sache désormais ce à quoi fait référence la fameuse « initiation ».

C’est pourquoi, une fois arrivée à la maison, je décide de prendre les devants.

— Angel… on peut se parler, ce soir, après le dîner ?

Il me jette un bref regard, lâche le volant.

— Ok.

— Je vais te rejoindre dans la remise.

— Je sais pas si c’est une bonne idée.

— Viens dans ma chambre, alors, insisté-je.

Il soupire.

— Puisqu’il le faut…

— J’ai des questions à te poser, auxquelles tu vas devoir répondre. Sinon, je ne pourrais pas devenir une sorcière. C’est normal que je m’inquiète, non ? Après ce que m’a dit votre ard-æl.

Angel grimace, mais il ne me contredit pas. Il doit savoir que mes raisons sont légitimes.

— Ton père nous attend, finit-il par murmurer. Il s’est pas mal inquiété quand il a vu que tu n’étais pas à la maison, tout à l’heure.

Il y a de quoi. S’il savait… est-ce que papa trouverait toujours les elfes aussi inoffensifs, s’il avait vu leurs yeux brillants, entendu leurs rires cruels ? J’en doute.

Angel sort de la voiture sans un mot de plus.

Je le suis jusqu’au salon. La table est déjà mise, le repas déjà prêt.

— Tu étais où, Ree ?

— En forêt avec des copines.

— En forêt ? s’étonne mon père, qui comme chacun, sait que personne n’y va depuis l’arrivée des elfes.

— Elles n’étaient pas toutes seules, intervient Angel. Il y avait mon frère Shadow avec elles.

— Ton frère ? Il est ici, en ville ?

— Oui, pour quelques temps. Il loge chez sa copine.

Voilà. C’est officiel, désormais… Jolene est la « copine » de Shadow, l’ard-æl du clan de Chicago.

— Amène-le ici, à l’occasion. Avec sa copine. C’est toujours bien de faire de nouvelles rencontres.

Il ne va pas être déçu.

— J’y penserais, répond Angel avec un sourire.

Pendant qu’il part faire un tour je ne sais où avant de se mettre à table, je glisse à mon père que Shadow n’est pas « vraiment » le frère d’Angel.

— C’est quoi, alors ? me demande papa.

— Son meilleur ami. Celui en qui il a le plus confiance, du coup, il l’appelle « frère juré ». Il était à l’orphelinat avec lui…

— Je vois. C’est comme dans les cartels de Mexico. Y a plein de sociabilités masculines comme ça, où de jeunes hommes se lient à la vie à la mort contre l’adversité.

Je trouve l’idée bizarre, mais en même temps, rassurante. Au moins, Angel n’a pas affronté ce qu’il a dû affronter tout seul. Shadow était avec lui. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce type est un roc.

Pendant le repas, papa parle de son séminaire de vétérinaires agricoles, avec plein d’éleveurs du Montana. Angel l’écoute avec intérêt, comme un véritable assistant, mais sans parler trop. Je le sens soucieux, fermé. Mais les observer tous les deux, mon père et lui… ça me fait penser à ce qu’a dit Mme Van der Plas. Elle pense, comme pas mal de monde en ville désormais, qu’Angel est « l’assistant » de papa… et en vérité, il ferait un excellent vétérinaire. Sauf qu’il n’a pas le diplôme. Et s’il le passait ? Il y a encore une semaine, j’étais persuadée qu’Angel était illettré. Mais ce n’est pas le cas… loin de là. J’ai vu avec quel intérêt il regardait les livres dans le magasin. Il en a même pris un pour le lire derrière le comptoir, entre deux clients…

Faut que je le retrouve, et pense à le lui mettre de côté, pour son Noël. Il n’y a pas de raison pour que Mme Van der Plas soit la seule à lui faire un cadeau… !

— À quoi tu penses, Ree ? demande papa en mordillant une frite. Je te trouve bien soucieuse, ce soir.

— À rien. Enfin, si… Angel, tu as fini l’école à quel âge ?

Je le vois se rembrunir. Ça me fait immédiatement regretter d’avoir posé la question. En même temps, c’est tellement compliqué d’obtenir des infos sur sa vie… et j’ai besoin de savoir.

— Je suis allé jusqu’à la fin du collège, répond-il dans un murmure bas.

— Tu n’es pas allé au lycée ?

Ses longs cils s’abaissent, ses sourcils se froncent.

— Non.

Ses longs cheveux noirs, qui ondulent légèrement au bout, glissent le long de ses pommettes comme un rideau de protection.

Il a honte. Honte vis-à-vis de nous…

Il a dû fuguer de l’orphelinat, ou alors, d’une façon ou d’une autre, les enfants elfes passent à travers les radars des services sociaux de l’aide à l’enfance. Même papa ne sait plus quoi dire. Et un silence pesant s’installe à table, provoqué par ma question maladroite. À croire qu’Angel a convoqué les ombres qui semblent grandir dans la pièce…

— T’as rien raté, conclus-je en piquant une frite dans son assiette. Vu ce qu’on y apprend… Je n’ai quasiment aucun souvenir de mes cours de lycée. Je me suis emmerdée comme un rat mort.

Papa me jette un regard contrarié.

— Ree ! Quand même… tout n’était pas nul !

— Ben si. Enfermée entre quatre murs toute la journée, avec des gens à qui j’avais rien à dire… mes amis étaient plus âgés. La plupart étaient de la génération d’Angelo, et ils allaient déjà à la fac, ou travaillaient. Je me sentais hors de mon élément, et j’attendais la sonnerie du dernier cours avec impatience.

Je suis consciente que raconte ça me fait passer pour une idiote, une petite fille riche qui ne se rend pas compte de sa chance. Mais je m’en fous de passer pour une nana superficielle et égocentrique si ça peut enlever le malaise d’Angel. Et ça fonctionne. Je reconnais cette lueur dans ses grandes pupilles sombres, l’étonnement, et même l’assurance qui le reprend. Ses épaules s’abaissent, il relève la tête et dégage ses visage de la crinière noire qui menaçait de l’engloutir, en calant les mèches les plus rebelles derrières ses adorables oreilles pointues. Et lorsque je fais mine de m’attaquer à nouveau à ses frites, il m’en empêche. C’est bon signe.

— Mange pas mes frites. T’en as plein ton assiette, murmure-t-il en attrapant ma main.

Je soutiens son regard, ce vert insoutenable.

— Les tiennes sont meilleures.

— Ah oui ?

— Tout à fait.

Papa se met à rire.

— Allons ! Laisse-lui ses frites, Ree, me tance-t-il comme si j’étais une gamine capricieuse. Tu sais bien qu’on ne doit jamais loucher sur la gamelle des autres !

Ni voler son repas à un loup, une créature sauvage. Sauf que j’apprivoise Angel. Je le familiarise à ma présence, mes interventions.

Papa n’a pas l’air de se rendre compte de la tension entre Angel et moi. Tant mieux. Je suis pas sûre qu’il verrait ça d’un si bon œil. C’est une chose d’accueillir un fae chez soi. C’en est une autre que de lui donner sa fille unique…

C’est là que je réalise. La façon dont je pense à Angel, maintenant. Il est devenu un partenaire potentiel. Tout à fait acceptable, et même, plus qu’acceptable.

Mon cœur se met à battre plus fort. Tout à l’heure, Angel viendra dans ma chambre, pour « parler ». Est-ce qu’il tentera de m’embrasser encore ?

J’espère que oui. Car cette fois, il n’est pas certain que je le repousse.


*


Une fois la table débarrassée, le lave-vaisselle mis en marche et papa installé devant la télé avec son café, Angel vient toquer doucement à ma porte. Ça ressemble à un rendez-vous secret, entre deux malfaiteurs ou comploteurs ayant des choses à cacher.

— Entre.

Il hésite, s’arrête au seuil, prudent comme un chat. Scanne les environs, la lumière tamisée, les lumignons, le grand lit où je suis posée, mon téléphone entre les mains. Une chambre de fille, le genre d’endroit un peu hors limite, pour la plupart des mecs.

Je pose mon téléphone.

— Tu peux t’asseoir sur le lit, Angel.

Il referme doucement la porte derrière lui et se pose au coin du lit, le dos un peu raide. Je le sens mal à l’aise. Il n’est pas sur son terrain. Son comportement est radicalement différent de celui qu’il avait dans la remise.

— Je voulais pas te mettre mal à l’aise, tout à l’heure, lui dis-je en guise de préambule.

— Y a pas de mal.

Sa voix, un poil rauque, dément un peu ses propos.

— Je pensais juste que t’aurais pu devenir véto, comme papa. Si tu reprenais tes études…

— Les elfes ne deviennent pas véto, Ree, répond Angel sombrement. Et comme tu l’as dit toi-même : je ne me laisserai plus enfermer entre quatre murs. Je déteste ça. Je crois que je suis claustro. Dans le labo de ton père, le premier soir, j’ai cru que j’allais faire une attaque de panique. L’enfermement, vraiment, je peux pas.

Pourquoi ? Est-ce que c’est lié à son passé ? Je brûle de savoir, mais je sens que c’est pas encore le moment de pousser. Le débit d’Angel s’est accéléré sur la dernière phrase, tout cela est douloureux pour lui. Moi aussi, j’ai le « feeling animal », normalement : il suffit juste que je m’en souvienne. Et ce n’est pas en brusquant un daim qu’on le convainc d’accepter de venir manger dans la main. Il faut procéder par étapes.

— T’es vraiment doué pourtant : les gens parlent de toi en ville. En bien. Mme Van der Plas voulait te voir pour te remercier…

— La propriétaire de Pêche Melba, commente Angel.

Il se souvient du nom du chat.

— Oui. Elle t’a fait un cadeau. Je l’ai mis sous le sapin, pour que tu l’ouvres à Noël.

— Un cadeau ? Pour moi ?

Il a l’air franchement étonné. Je pense à Dobby, l’elfe de maison dans Harry Potter, qui pleure d’émotion parce qu’on lui a offert une chaussette. En tant qu’elfe, Angel dégage une énergie très différente, avec son mètre quatre-vingt-cinq, ses traits racés et sa prestance à la fois sauvage et élégante. N’empêche qu’il n’en revient pas qu’on lui fasse un cadeau…

Tout ce qu’il a dû obtenir jusqu’ici des gens, c’est des sales trucs, réalisé-je. En-dehors des elfes et des sorcières, bien entendu.

— T’en auras d’autres, tu sais, lui dis-je.

— De qui ? De toi ?

— Et de papa.

— Ce n’est pas la peine. Je vous dois déjà beaucoup.

— À Noël, on fait des cadeaux pour faire plaisir, Angel. C’est la coutume humaine.

Il me fixe en silence.

— Tu voulais me parler d’un truc, finit-il par dire.

Au moins, il ne se dérobe pas.

Je me redresse dans les coussins, en pose un sur mes genoux, pour me donner une contenance. Ça ne va pas être facile.

— Oui. Il y a des choses pas claires encore, pour moi… deux, en particulier.

— C’est pas le moment, coupe-t-il. Je te le dirais le jour propice.

— Quoi donc ?

— Mon nom.

Tiens donc.

— C’est pas ça que je voulais te demander, répliqué-je, une froide suée dans le dos. Je respecte les coutumes elfiques. Je sais que c’est particulièrement grossier de demander son nom à un elfe qui ne vous l’a pas donné de lui-même.

Et je veux pas le savoir, non. Pas encore.

— Mais tu attends de moi ce geste, dit Angel en relevant ses yeux couleur de fougères sur moi. Tu ne comprends pas pourquoi je ne te fais pas encore confiance.

Oh si. Je comprends. Je le comprends très bien.

— En fait, je le comprends plus ou moins, Angel. Et pour nous, tu es Angel. C’est ton identité. Pour l’instant. Non, ce que je voulais savoir… c’est plutôt relatif à cette initiation. Est-ce que réellement, c’est un genre de rite sexuel ? Du genre, l’union de masculin avec le féminin ou je ne sais quel truc new age ?

Angel soupire.

— Ça a pu l’être, par le passé. Mais personnellement, j’ai jamais imposé ça à une aspirante sorcière, même celles qui m’ont supplié.

Je plisse les yeux.

Supplié ?

— Y a plein de gens qui s’imaginent que coucher avec un elfe donne des pouvoirs… répond Angel en me jetant une œillade rapide. Mais pendant le rite, on échange un serment, c’est tout. Ça peut… dégénérer, mais ce n’est pas obligatoire.

— Tant mieux. Parce que je n’ai aucune envie de coucher avec votre ard-æl, Angel !

La façon dont il visse ses yeux sur moi me dissuade d’en dire plus.

— Tu ne coucheras pas avec lui, Ree. Je peux te l’assurer !

— Je ne dis pas qu’il est vilain, continué-je pour le pousser un peu dans ses retranchements. Mais j’ai pas envie de ça. Pas avec lui.

Avec un autre elfe, peut-être.

— Évidemment. De toute façon, il en est hors de question, Ree. Aucun risque de ce côté-là. Je t’en donne ma parole.

Un elfe aux cheveux noirs comme la nuit.

— Tu ne veux pas savoir pourquoi je refuse ça ?

Et aux yeux verts comme les feuilles des bois au printemps.

— Je le comprends, de la même manière que tu comprends mes réserves pour l’instant, répond Angel d’un air concerné. Mais ne t’inquiète pas : c’est très simple, comme rite, et tu n’auras affaire qu’à moi. De toute façon, le clan est devenu trop hostile. Vraiment, je comprends plus leurs réactions… je crois que ça va vraiment mal, pour eux. Y en a plein qui rôdent dans la forêt, en lisière du territoire… d’autres sont repartis à Minneapolis. C’est la bérézina.

Angel a habilement fait dériver la conversation. Ou alors, il ne s’est rendu compte de rien.

— Du coup, j’ai pas pu cueillir le gui, d’ailleurs ! May m’en a lancé une boule, mais j’ai pas eu la présence d’esprit de la prendre.

— C’est pas grave. On ira en ramasser une ensemble demain : je connais un coin où May ne va pas.

Je regarde Angel.

— May… c’est ton ex, ou pas ?

— Ça dépend ce que t’appelles ex. Si ça veut dire partenaire sexuel, alors oui, admet Angel. Mais rien de plus.

Les relations libres, ludiques, des elfes. Ce qui leur donne mauvaise réputation.

— Rowan entre dans la même catégorie, observé-je. Ça n’a jamais été sérieux entre vous.

— Oui.

— May n’était pas jalouse de Rowan ?

— Non.

— Et Rowan de May ?

— Rowan a toujours su ce qu’il en était, entre nous deux. Depuis le début.

— Pourquoi May est jalouse de moi, alors ?

— Parce qu’elle comprend que toi et moi, c’est différent.

— Le sort. Qu’elle m’a jeté par inadvertance, en croyant t’atteindre et te lier à elle.

Angel acquiesce.

— Sauf que le sort est levé, maintenant, dis-je sans quitter Angel des yeux.

Il soutient mon regard.

— Non. Il ne l’est pas.

— Comment ça ?

— Je te l’ai dit, Ree. Tu es une sorcière. Tu as prolongé le sort… tu m’as ensorcelé. Je suis prisonnier de ta magie, de ton glamour.

Mon « glamour ». Que dire du sien, alors ? Ses lèvres si sensuelles entrouvertes, un véritable appel au baiser. Ses longs cils noirs, ses paupières mi-closes sur les émeraudes de ses yeux. L’expression langoureuse de son visage, ses traits si nobles de seigneur de féérie… Je n’ai rien vu d’aussi beau que lui, jamais. Et je ne parle pas seulement pas de son visage parfait, de sa silhouette. Mais de son âme, qui irradie littéralement, et qui a su conquérir tout le monde, de mon père à Mme Van der Plas, en passant par Rowan et May.

Doucement, Angel me prend la main. Je me laisse faire, et referme les doigts sur son pouce, sa paume. Chacun reste suspendu dans le regard de l’autre, capturé.

Dans la remise, c’est lui qui m’a embrassé. Je l’ai rejeté, me suis menti à moi-même en me persuadant qu’il m’avait rejeté, alors qu’il n’avait fait que respecter mon consentement. J’avais besoin de ça pour avaler la pilule, pouvoir me regarder en face après avoir trompé Dan… mais la donne a changé. La chance est un cheval qui passe au galop et qu’il faut enfourcher sans peur, dit-on. Alors, je saisis cette chance. Je tire Angel vers moi. Ma main libre glisse derrière sa nuque, s’y accroche. Et mes lèvres se posent sur les siennes.

Il ferme les yeux, comme la première fois.

— Ree…

Chut.

Du bout de la langue, je caresse ses lèvres. Il grogne, attrape ma bouche avec ses dents. Me mordille. Plutôt fort. Pendant ce temps-là, mes doigts fourragent dans sa dense chevelure noire, explorent sa belle nuque droite, la ligne de ses épaules. L’autre main se pose sur son torse. Je le palpe plus que je le caresse, toute à ma fébrilité de découvrir cet autre corps que j’ai tant envie de toucher, de connaître. Le souffle d’Angel s’accélère. Sous mes doigts, je sens les battements de son cœur, forts, si forts. Ses doigts à lui se crispent sur ma taille, descendent sur mes hanches, d’abord précautionneusement, timidement. Je l’encourage en plaçant moi-même sa main sur mes reins. À travers nos souffles partagés, notre duel s’intensifie. Son baiser se fait belliqueux, son étreinte, possessive et féroce. Il pousse contre moi, et, dans un mouvement brusque, me soulève pour me coller contre lui avec un grondement étouffé qui me chavire. Je m’accroche à lui comme à une bouée, sans jamais cesser de perdre le contact avec sa bouche… et, lorsqu’il me plaque contre le matelas, forçant des hanches d’une manière qui ne laisse aucune ambiguïté sur la nature de son désir, je noue mes chevilles derrière ses reins, cherchant à accentuer ce contact que la barrière de nos vêtements me refuse. Frustrée, je cherche des doigts sa ceinture, cherche à dénouer ce qui peut l’être.

La main d’Angel se referme sur mon poignet.

— Il ne faut pas, murmure-t-il à mon oreille, le souffle court et lourd. Ce n’est pas le moment… souviens-toi… la préparation…

Tant pis, je deviendrai une sorcière l’année prochaine.

— On s’en fout, grondé-je en caressant la pointe effilée de son oreille.

Il gémit, d’une façon si vulnérable que je sens mon cœur fondre.

Cet elfe va me tuer. Il va me tuer.

Et je suis prête à mourir par sa main. Maintenant.

La voix de mon père retentit soudain dans l’escalier.

— Ree ! Téléphone !

Angel saute en l’air comme si on venait de lui balancer une casserole d’eau bouillante à la figure. Il se retrouve instantanément propulsé à un mètre de moi, me laissant tout échevelée sur le lit, pile au moment où le poing de mon père cogne contre la porte.

— Ree ? Ta mère !

Angel disparait par la fenêtre. La porte s’ouvre sur mon père, qui me tend le combiné.

— Ta mère.

Il jette un œil distrait autour de lui. Mais évidemment, il n’y a plus aucune trace d’Angel, qui a filé dans la nuit froide.

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