À Lola.

Je me souviens cette nuit

Où les lampadaires

Éclairaient ton sourire

Où ma tête

Était remplie de ton rire

Nous rentrions dans un restaurant

Au milieu des tables sourdes

Je racontais des bêtises

Tu me regardais

Tes yeux heureux

Qui me frisent

Tu rigolais

À mes mots

Qui n'avait aucun sens

Tout en sortant un

« Je t'aime »

Et dans mon cœur

Ton amour était en abondance

Je voyais avec effroi

Les coups que te donnais ta mère

Sur ta peau, couleur mer

Tes beaux yeux semblaient amères..

Chaque sourire de ta part

Était pour moi une réussite

Ton cœur entouré de remparts

Qui se sont effondrés bien vite..

Les garçons ne te voulaient que pour ton corps

Sans savoir qu'il était bleu

Moi j'avais eu ton cœur

Je savais qu'il était amoureux.

Ô Lola,

une femme belle, un peu frêle

Mais qui ne fait pas débat

Des yeux aux bords de joie

Mais remplie de tristesse

Un visage doux comme le sable d'été

Des joues rouges et des mains de fées

Son corps que les nymphes jalousaient

Me faisait rejoindre mes aînées.

Avec Lola on ressemblait à des hippies

Rien pour le fric, tout pour la vie

Des rires, des histoires impolies,

Se baladant de jour comme nuit

la voyant briller sous la lune de minuit

Quelque fois pendant certains appels

Elle pleurait, mon cœur se déchirait

Une fille qui n'a pas vie facile

Suicide, violence domestique.

Elle avait tout vu et était démoralisée

Mais quand on sortait

C'était avec le sourire qu'elle me parlait.