CHANGEMENTS

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Kiunju et Sokia courraient à travers les rues. Le garçon n'était âgé que d'une dizaine d'année. La jeune fille, quant à elle, était très attachée à son meilleur ami et ne supportait pas de le voir se mettre en danger. Elle avait fini par développer une sorte de sixième sens lui permettant de sentir son énergie, où qu'elle soit. Kiunju tourna la tête.

- Essaie de me rattraper ! Cria joyeusement le garçon.

- Kiunju, attend ! s'exclama Sokia.

Le garçon avait les cheveux gris. Une couleur de cheveux peu ordinaire. Sauf chez les Kasaï. Tous ses aînés avaient eus la chevelure grise. Du moins, d'après son père. Quant à ses yeux, ils étaient bleus.

- Pourquoi es-tu aussi excité ? Demanda son amie.

- C'est aujourd'hui que papa rentre de la Cité Centrale ! S'écria Kiunju. J'ai entendu dire que des Magmariens l'avaient attaquée. Il a dû combattre !

- Si tu le dis. Mais ça ne te fais pas peur ?

- De quoi, les Magmariens ? Bien sûr que non ! Ly nous a protégés pendant des siècles ! Ce n'est pas aujourd'hui qu'il va céder.

- Le mur du Centre à bien lâché, lui.

- La Cité Centrale n'est pas aussi fortifié que Roswail. De toutes les cités, c'est celle dont le mur est le plus épais, le plus haut et le plus solide. Et tu le sais !

La fille hocha la tête. Il était vrai que le Mur Ly faisait une dizaine de mètres de larges, une soixantaine de haut et sa constitution restait un mystère. Les deux amis vivaient ensembles depuis déjà très longtemps. Depuis que les parents de Sokia étaient morts d'une maladie, en fait. Mais cela ne semblait pas déranger la jeune fille, qui préférait vivre auprès de Kiunju. Ils arrivèrent bientôt en vue de la maison. Des soldats se tenaient à la porte, discutant avec Maria.

- Papa doit être rentré ! S'écria Kiunju, fou de joie. Papa !

Les soldats se retournèrent. Le garçon s'arrêta net. Il avisa leur visage. Il regarda ensuite sa mère. Elle pleurait ! Il s'approcha.

- Bonjour messieurs, vous n'auriez pas vu mon père ?

- Justement, nous avons une mauvaise nouvelle.

Sokia rejoignit son ami.

- Comment-ça ? Demanda Kiunju. Je... je ne comprends pas. Maman, il est où, papa ?

La femme regarda son fils.

- Ton père n'est pas revenu avec le reste de son escouade.

Le garçon recula.

- Quoi ?! S'écria-t-il. Non ! C'est faux ! Papa ne peut être resté là-bas !

- Mon garçon, dit un soldat. Nous ne savons pas ce qu'il lui est arrivé. Peut-être s'est-il fait manger, a-t-il été écrasé ? Nous n'avons pas retrouvé son corps.

- Non ! Vous mentez ! Cria-t-il.

- Dis-moi, petit, est-ce que tu portes un collier ?

Le garçon fut surpris de cette question.

- Bien sûr !

Il brandit le pendentif dont la forme était étrange. Une sorte de tête. A cette vue, Maria éclata en sanglot.

- Ce matin, je l'avais autour du cou, sans savoir pourquoi. Et depuis, je n'arrive pas à l'enlever, c'est impossible.

- Ce collier était à ton père, déclara le soldat. Il a dit que s'il venait à disparaitre, nous devions te poser la question. Si tu le portes, c'est qu'il est mort.

Kiunju le regarda, abasourdit.

- Non... c'est impossible... Papa avait promis qu'il reviendrait !

- Les promesses ne sont rien de plus que des paroles, mon garçon.

- C'est faux ! Vous mentez !

Alors, Kiunju fit demi-tour et partit.

- Kiun ! Cria Sokia.

Maria redressa la tête.

- Sokia... Surveille Kiunju, s'il te plait. Il a tendance à s'attirer des ennuis.

La jeune fille hocha la tête et s'élança à la suite de son ami. La femme regarda ensuite les soldats.

- Et... dites-moi... Qu'est-il arrivé à... ?

- Il a disparu, déclara l'un des deux soldats. Après sa victoire, il a quitté la ville. On suppose qu'il détient le corps de son Possesseur, allez savoir pourquoi. Ces deux-là étaient un vrai mystère. On ne savait pas grand-chose d'eux.

- À part le fait qu'ils étés dévoués à la cause de l'Humanité. Et aussi qu'ils étaient d'honorables combattants. Votre mari a toujours respecté ses adversaires, qu'il s'agisse d'un humain, où d'un Magmarien.

- En tout cas, merci, messieurs.

- De rien, madame Kasaï. Nous n'oublierons jamais le courage dont ils ont fait preuve. Au revoir.

Le commandant et son second s'en allèrent. Maria resta sur le perron. Si seulement elle avait pu dire la vérité à Kiunju. Mais le garçon était encore trop jeune. Il aurait dû attendre encore quatre ans, selon les dire de son mari. Elle savait que cela arriverait tôt ou tard, mais pas aussi brutalement. Comment annoncer le fond de l'histoire à Kiunju ? Comment lui expliquer la signification du collier qu'il portait ? La femme soupira et se décida à rentrer. Elle s'asseya et resta là, sans bouger. Il était trop tôt. Alors comment Kiunju avait-il eut le collier ? Marc n'avait pas été dévoré.

- Je ne sais pas ce qu'il s'est produit. Mais une chose est sûre... Ils se réveillent.

Elle leva les yeux.

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