Cher Yvann,

Je ne sais pas par quoi commencer, ni si un jour cette lettre tombera sous tes mains.Tu te rappelles du jour où tu m'as demandé ce que c'est l'amour pour moi?

J'ai levé un sourcil et répondu fièrement: Une augmentation d'ocytocine et de dopamine.

J'admets que l'amour n'est pas seulement ça.

Ce temps-là, il y avait entre ma langue et mon cœur des marges infranchissables. J'ai dû creuser inlassablement pour frayer un chemin aux trois mots que j'estimais les plus insignifiants.

J'ai passé des nuits à songer: Existe-t il ? Ce phénomène surnaturel nommé "amour" existe-t il vraiment ? Une telle collision entre deux âmes rebelles et sauvagement pures, qui n'ont connu que fierté et ego existe-t elle hors du monde chimérique ?

J'ai mis un temps fou à réaliser que j'étais tombée dans les feux ardents et incandescents de ton charme. J'ai passé des journées entières face à mon chevalet, retouchant le destin de mon amour naissant et des nuits blanches interminables à regarder la divinité des cieux, reliant les étoiles entre elles, imaginant les traits immatures de ton visage d'ange.

J'ai vainement essayé de te sortir de mes pensées, tu étais devenu la partie de moi qui ne meurt jamais.

Mon Dieu, ça fait tellement de temps depuis notre première conversation !

Quatre ans sont passés si rapidement. On s'est regardés évoluer, s’écrouler, s'épanouir... Tu as su voir en moi et extraire l'espoir que je n'ai jamais retrouvé. Tu as été cette lumière éclatante qui vient me sortir du noir quand ta voix se répétait comme une berceuse dans mes oreilles et tes battements se mélangeaient aux miens.

À toi qui me fais sourire, à toi qui me fais souffrir, j'aurais aimé prétendre le contraire mais voici les mêmes mots les plus insignifiants au monde:

Je t'aime.