Blog : Call me Jake. Post numéro 14 : Celui où je rentre à la maison

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J’ai retrouvé Max… Il était en train de me chercher à Scarborough, et il était en très mauvaise position. Un gars était en train de l'agresser. Heureusement, je suis arrivé à temps… Nous sommes revenus ensemble, en train vers son appartement. Durant le trajet de retour, nous avons encore énormément discuté. J’ai compris beaucoup de choses. J’ai compris ce que Penelope voulait me dire. Je devais aider Max à régler ses comptes avec son père et à se sentir mieux dans sa peau. Et c’est vrai qu’il a complètement changé. Le jeune homme timide et réservé que j’ai connu il y a seulement quelques jours s’est transformé en mec qui ne se laisse pas démonter, franc et bien (enfin… mieux) dans sa peau. Je le regardais dans le train, il n’arrêtait pas de sourire. Il n’avait plus le regard fuyant. En y repensant, Max, lui aussi, m’a aidé. Il a fait en sorte que toute cette culpabilité vis à vis de mon père s’envole comme par magie. Et puis, il m’a de nouveau donné espoir envers le genre humain. Je me sens prêt à de nouveau accorder ma confiance à quelqu’un. Qui sait, peut-être que ma vieille carcasse se trouvera un jour une fille comme il faut. Je ne plongerais pas les yeux fermés dans une autre histoire, mais je suis prêt à ouvrir de nouveau la porte.

Nous sommes arrivés à Newham en début de soirée. Nous avons décidé de fêter notre réconciliation au resto espagnol… mais nous n’avons pas trop bu, cette fois-ci. Je me suis un peu trop lâché de ce côté-là ces derniers temps, je ne veux pas retomber dans ce piège.

Max m’a fait beaucoup rire. Quand il se lâche, il a vraiment un humour hors du commun. Nous avons discuté de cette fille qu’il avait réussi à inviter au cinéma… Je me suis permis de lui donner deux trois conseils. Ça devrait bien se passer. Je lui fais confiance, il va assurer.

Nous sommes rentrés vers une heure du matin. La nuit était claire, une belle grosse lune luisait dans le ciel et donnait une teinte laiteuse à la ville.

Arrivés dans son appartement, nous nous sommes assis sur le canapé. Il y avait une ambiance bizarre, et ni lui ni moi n’avions envie de dormir. Nous discutions lorsque soudain, Penelope s’est remise à parler.

“- Les mecs, il faut que je vous parle, c’est important…

- Que se passe-t-il ? ai-je demandé.

- Je perçois le même genre d’énergie que lorsque tu es arrivé, Jake…

- Quoi ? Qu’est ce que ça veut dire ?

- Oh mon Dieu, a fait Max… Ne me dis pas…

- Si, a répondu Penelope… Je pense que votre tâche a été effectuée. Il est temps que Jake rentre chez lui…

- Mais… attends, ai-je protesté… Je ne peux pas choisir…? Je veux dire… Je voudrais rester…

- Hélas, ce n’est pas à moi de décider”, répliqua tristement Penelope.Elle n’avait pas fini sa phrase qu’une fissure se formait déjà dans le plancher du salon de Max. Celui-ci regardait le trou qui s'agrandissait dans le sol de son appartement, d’où s’échappait cette lueur verte que j’avais vu la fois précédente. Une bourrasque de vent envahit la pièce à mesure que la faille grandissait. J’ai regardé Max. Je ne voulais plus partir. Il était mon seul ami, je voulais rester. Il me regardait tout aussi tristement, ne sachant pas quoi faire. Des éclairs verts, des flashs commencèrent à éclater dans la pièce… Le trou s'agrandit, fissurant les murs, renversant les meubles. Les feuilles du livre de Max volaient dans toute la pièce. J’ai commencé à me sentir irrésistiblement aspiré par le trou. J’ai tendu la main vers Max, qui a essayé de m’attraper. Il me tenait du bout des doigts, mais l’attraction de la porte tridimensionnelle était trop forte. J’ai juste réussi à prononcer “Je… Je te retrouverai…” avant d’être avalé d’un coup dans un grand flash. J’ai ouvert les yeux… J’étais à Venice Beach. Il faisait nuit. J’étais de retour chez moi.

Je pense que ce post sera le dernier. Ce chapitre de ma vie est à présent terminé. Je vais avancer, commencer ma nouvelle vie, sans toute cette culpabilité qui m’étouffait. Je vais m’éfforcer de sourire à la vie. Max m’a appris qu’il y a de bonnes personnes dans le monde, celui-ci et les autres aussi. Il suffit de savoir les trouver.

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