Nouveau départ
Cher ancien amour (et petit con au passage),
Il s'est passé énormement de chose depuis ma dernière lettre! Te revoir m'a beaucoup perturbée, et a, je l'avoue, quelque peu gaché ma rentrée. Le fait que tu demandes de toi même à parler m'a rendue nerveuse. Beaucoup trop. Je ne m'y attendais pas, encore moins le premier jour de classe. Je ne pensais pas te croiser autant à l'internat non plus. Ça n'a pas arrangé les choses, comme tu peux t'en douter.
Le lendemain, tu m'as présenté tes excuses. Je t'ai dis que je ne t'en voulais pas. C'était vrai. Parce que ma ranceur s'en était allé, parce que je te comprenais. Je pensais comprendre ta tristesse, ta colère. Sans accepter sa totale légitimité cependant.
On a beaucoup parlé. Tu paraissais heureux. J'étais tellement contente pour toi, sincèrement. La semaine est passée. J'ai eu l'impression que tu flirtais avec moi. J'étais tellement nerveuse à l'idée de tout gacher "encore une fois". Puis j'ai appris que tu étais en couple. J'étais tellement heureuse pour toi, car tu paraissais l'être.
Mais c'était étrange. Tu paraissais mal à l'aise. Moi, j'étais déprimée, pour une raison que j'ignorais. Le début des cours, et tout ça me perturbais plus que je n'aurais aimé l'admettre. Mais j'étais heureuse de te retrouver. Le week-end est arrivé. Tu m'as rassuré quand je t'ai confié mes peurs. Et le dimanche soir était là.
Tu as mal interprêté une invitation. Nous avons commencé à parler d'un sujet plus que délicat. La dispute a commencé, sans que je la sente vraiment arriver.
Sous le coup de la colère, je t'ai confié des choses que je n'avais jamais dis à personne. Des pensées. Des actes envers moi-même. Tu t'en ai moqué. Tu en as ris, en te servant de tes propres expériences. Ça m'a tellement blessée.. Puis tu as sous-entendu qu'à cause de mon hyper-sensibilité, j'étais faible. Que mes émotions me rendait faible. Parce que toi, tu préfères tout enfouir en faisant comme si tout allait bien. Car tu préfères t'auto-saboter. Tu m'as dis que toutes ces fois où je m'étais confié à toi, tu t'en foutais. Que tu étais habitué à la souffrance, et que tu considérais que c'était chacun pour soi.
Tes paroles m'ont tellement déçue, si tu savais. Cette fois, c'est moi qui t'ai bloqué.
J'ai pleuré. Puis j'ai arrêté. Parce que j'avais déjà fait le deuil. Que je n'ai pas eu le temps de m'attacher autant à toi qu'avant en seulement une semaine. Car ce que tu m'as dit était trop horrible pour que je l'accepte.
Je me suis promis que si tu recommençais à merder avec moi, j'arrêterais. Je compte bien tenir cette promesse.
Trois jours ont passés. On se voit tout le temps dans les couloirs, ou à l'internat. On a cours tous les jours ensemble. Tu as l'air si déprimé que ça en devient jouissif pour moi. Je prends un malin plaisir à afficher mon bonheur devant toi. Car je vais bien, contrairement à la semaine dernière. Je vais infiniment mieux. Contrairement à toi.
J'ai tout raconté à mes amis. À nos amis communs aussi. Tu n'es plus dans leur bonne grâce. (Même si tu ne l'étais plus vraiment depuis cet été). Mais après tout, comment quelqu'un qui rit des pensées suicidaires de celle qu'il appelait sa meilleure amie peut être apprécié? Tu n'es pas une bonne personne.
Tu es gris, tirant vers le noir. Je sais que tu n'as pas vécu des choses faciles. Je n'ai pas vécu le quart de ce que toi tu as vécu. Mais mon ressenti ne doit pas être minimisé. Je ne l'ai que trop fait au collège, et ça n'a abouti qu'à laisser des marques indélébiles sur ma peau.
Je sais aussi que ce soir là tu devais être las, que la fatigue et la colère ont poussé tes mots au de-là de ta pensée.
Mais ce que tu as dis est tout de même impardonnable.
Alors, mon cher petit enfoiré, je te souhaite d'admirer mon bonheur. Cette fois, je n'attandrai pas tes excuse pour aller mieux!
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