Y'a de l'ambiance au Mac DO (scène de vie 8)

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Samedi matin. 7h00 du mat’. Au comptoir d’un Mac Do, je commande un petit déj’. L’employé, un grand black costaud m’annonce qu’il n’y a pas de café, la machine ne sert plus que du chocolat. « Bien » fais-je « Va pour du chocolat » Le commerce, uniquement ouvert au rez-de-chaussée est rempli de jeunes fêtards affamés. Le temps qu’on prépare ma commande, je laisse la place à un jeunot qui réclame un Mac Chicken. « Y’en a pas » rétorque le grand black. Le jeunot se rabat alors sur un autre sandwich. « Y’en a pas non plus » rétorque l’autre, impassible. « Vous n’avez le choix qu’entre Big Mac et Double Cheese » Désarçonné par cette annonce, le jeunot réfléchit. Entre temps « un cuistot » s’adresse au grand black et lui demande pour qui est le petit déj’. Étonné par la question, j’interroge à mon tour l’employé : « Vous faites des services personnalisés maintenant ? » « Non » me rétorque le costaud tranquille « C’est parce qu’il n’aime pas cuire les toasts fourrés au sirop d’érable. L’odeur le débecte. Il voulait savoir si c’était pour moi. Parce que si oui, il m’aurait laissé le préparer » « Ah ». À la caisse voisine, l’autre employé se prend la tête avec deux jeunots excités. Mon grand black costaud entre dans la danse. S’ensuit un échange houleux où il est question de respect de certaines règles dans une conversation. Théorie défendue par l’employé : « Si je parle à monsieur, ce n’est pas à vous. Alors de quoi vous vous mêlez ? » Réplique d’un des jeunots : « Bin si, c’est normal qu’il intervienne puisqu’on est jumeaux. On est pareils. Lui c’est moi et moi c’est lui »

Je m’installe à une table tandis que le vigile met dehors une petite femme hystérique. Pendant plus de cinq minutes, cette dernière n’arrête pas de vociférer des insultes. Assise devant un grand écran diffusant des infos en continu, une femme avec un bonnet livre des explications à qui veut l’entendre (en gros, personne) : « Cette nana est folle. Elle agresse tout le monde. Elle prétend qu’on l’a violée plus jeune et depuis elle hurle quand on la touche. C’est juste quand elle n’a pas de tune qu’elle se radoucit »

Accaparé par une histoire de voiture mal garée, le vigile s’éloigne des portes d’entrée. La folle rentre à nouveau, prend un Big Mac et des frites et se met à côté de moi. Dans mon dos, un concours de rots a commencé. Un employé passe rapidement le balai par terre et jette un plateau à la poubelle. Les jumeaux gueulent : « Qu’est-ce que vous avez fait ? C’était not’ plateau et il était pas fini ! » « Oh pardon ! » s’excuse platement l’employé « ne vous inquiétez pas je vais régler ça » Parallèlement, la folle que j’évite du regard bougonne quelque chose à mon adresse. Pas le choix, je la zieute et fais : « Comment ? » « Non rien » dit-elle puis elle reprend son monologue. À nouveau elle me parle. « Comment ? » je refais. « Non rien » se renfrogne-t-elle. Je h ausse les épaules. Pas la peine d’insister. De son soliloque infernal, je ne parviens qu’à capter un mot : « pièce d’identité » Sans doute une ancienne employée préfectorale.

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