Chapître 28

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 Je sentis son index chatouiller la fente de mon fessier. Comme après un repas copieux trop riche en fibres, j’avais la sensation de devoir me rendre aux toilettes.

 Le doigt de Niels resta à la surface un instant. Il me regardait comme pour jauger mes réactions, et adapter son doigter. Ses efforts me laissaient impassible. Je ne ressentais aucun plaisir. Au contraire, je ressentais la présence de son index à cet endroit comme une présence intrusive. Niels m’observait, interloqué.

 – Ça te plaît pas ?

 – Pas trop.

 Il retira son doigt immédiatement. Il semblait déstabilisé de mon aveu. Je le rassurai.

 – Tu sais c’est pas bien grave, juste c’est pas mon truc.

 Il hocha la tête, et m’embrassa.

 Nos baisers étaient, d’abord, tendres, puis au fur-et-à-mesure de nos caresses, se faisaient de plus en plus fougueux. Niels semblait s’enhardir de nouveau.

 Il se retira quelques instants, et porta la main à son sac, posé au bord du lit. Il fouilla dans la poche avant quelques secondes, et en sortit un petit carré de plastique.

 Il revint vers moi, et pressa ses lèvres contre les miennes.

 Je sentis l’angoisse me monter. Je devinais ce qu’il avait en tête, et appréhendais le moment de l’annonce.

 Niels saisit ma main, et y glissa le préservatif.

 – Je veux que tu me fasses l’amour, me susurra-t-il à l’oreille.

 Je fus surpris de la proposition. Son initiative plus tôt présageait de la proposition inverse, qu’il me pénètre. J’étais soulagé, et intrigué des sensations nouvelles à découvrir.

 J’acquiesçai d’un sourire et d’un mouvement de tête, et me mis à l’ouvrage. Il s’agissait, d’abord, d’habiller mon sexe pour l’occasion. Je le scrutais, et m’efforçais de me souvenir de mes cours de SVT sur le sujet. Je ne savais pas m’y prendre et j’avais peur que Niels ne le remarque. Hilare, il saisit le préservatif de des mains. Il baissa les yeux, et secoua la tête.

 – Tiens, tiens, y en a un qui s’est endormi.

 Niels s’approcha et moi, et poursuivit.

 – T’inquiète, je m’occupe de tout.

 Il m’allongea de nouveau sur le lit, et se plaça au niveau de mon bassin. Il introduit l’intégralité de mon pénis dans sa bouche. Celui-ci ne se fit pas prier longtemps, et en quelques secondes, il retrouva toute sa majesté de plus tôt.

 Niels releva la tête, satisfait, et ouvrit le préservatif, les yeux plantés dans les miens. Il m’observait aguicheur. Il me fit un clin d’œil, et entreprit de positionner le préservatif sur ma verge. Il ne lui fallut qu’un court instant. Il vint, ensuite se positionner à ma gauche, entreprit de me couvrir de baisers. Je sentais l’excitation monter. Toutefois, celle-ci ne couvrait pas mon angoisse.

 – Tu me dis si tu veux arrêter, okay, me proposa Niels.

 J’opinai. Il se retourna, et prit mon sexe dans ses mains. Il se blottit contre moi. Je caressais l’entièreté de son corps. Je laissais à Niels le soin de s’occuper du reste.

 Il porta mon pénis vers l’entrée de ses fesses, et l’introduit tranquillement. Il poussait quelques gémissements pendant l’opération. J’observais Niels. J’avais peur de lui faire mal. Aussi, je restais immobile le temps de l’opération.

 J’étais à la fois surpris, et intimidé de son savoir-faire. J’avais l’impression qu’il ne découvrait pas cette pratique, et j’angoissais qu’il ne me trouve pas à la hauteur.

 Niels semblait beaucoup moins préoccupé. Il saisit ma fesse gauche, et la tira vers lui pour m’encourager. J’entrepris de jouer du bassin timidement.

 – Dis-moi si je te fais mal.

 – Vas-y, répliqua-t-il, le ton impatient.

 J’accélérais tranquillement mes mouvements ainsi que leur fréquence. Je bougeais au rythme des gémissements, et respirations de Niels. Je prenais goût à cette nouvelle activité. J’étais heureux des nouvelles sensations procurées.

 Ce fourreau de chair recouvrait chaque parcelle de ma verge. Chacun de mes mouvements me procurait un plaisir toujours plus important. Je prenais confiance.

 Niels gémissait de temps à autre, et m’exhortait à continuer.

 Je laissais mes mains parcourir le buste de Niels, je ne laissais aucune portion au hasard. Ma respiration était saccadée, j’étais essoufflé de l’activité. Mon rythme cardiaque me poussait dans une forme de transe sensitive. Mon corps avait pris le contrôle, je n’étais plus que le récepteur d’un bien-être exquis.

 Le pénis de Niels, envieux de caresses, était dur et humide, et s’agitait au rythme imposé par mon bassin. Je fis glisser mes mains vers lui, et l’agrippait fermement. J’entrepris de le caresser.

 J’étais au bord de l’orgasme. Je ralentis légèrement le rythme de mes gestes. Nos corps entremêlés étaient suintants. Nos caresses étaient notre language. Je me délectais de cet échange. Niels et moi ne faisions plus qu’un.

 Le souffle de Niels se fit de plus en plus saccadé. Je sentis entre mes doigts le pénis de Niels convulser. Il éructa de longs filets blancs qui vinrent souiller les draps, son torse ainsi que mes mains.

 Trop excité de cette vision, je sentais la sève monter. Une sensation de plaisir intense prit possession de l’entièreté de mon corps. Elle traversa mes jambes, mes pieds, mes orteils, mon buste, mes bras, mes doigts. J’avais quitté la Terre.

 Je quittai ses fesses. Niels et moi restions allongés quelques instants, l’un à côté de l’autre, le temps de reprendre nos esprits. J’étais épuisé. Niels le semblait tout autant.

 Je retirai le préservatif de mon sexe, et le jetai à la poubelle.

 – Mais ça va pas ou quoi, m’interrogea Niels scandalisé.

 – Quoi, haussai-je les épaules.

 – Bah, on va pas laisser des traces comme ça, s’amusa-t-il.

 Je me grattai la tête, gêné de me rendre compte de ma naïveté.

 – Mais j’en fais quoi par contre ?

 Niels pointa un paquet de mouchoir près de mon lit. Je m’en emparai, et lui tendit. Il essuya le sperme sur le lit ainsi que sur lui-même. Il sortit les mouchoirs propres du paquet, se leva le paquet vide dans la main, et me prit le préservatif usagé de la main. Il l’enferma dans le paquet vide, et le recouvra de plusieurs mouchoirs.

 – Voilà ! Là, c’est moins suspect.

 Niels et moi étions enlacés, blottis l’un contre l’autre dans son lit. Niels avait les yeux fermés, et dormait d’un sommeil profond.

 Je me levai, fatigué, et pris la direction des toilettes.

 – Tom ?

 Je me figeai sur place, surpris. Je pris soudain conscience de la gravité de la situation. J’étais nu comme un ver, et Romain se tenait à côté de moi.

 – Tu fous quoi à poil, mec, poursuivit-il.

 Le rouge me montait aux joues malgré moi. Je restai là, dans le silence, un court instant. Dis quelque chose, putain. J’avais honte de ce que le fait que je sois nu implique, dans son esprit, mais j’étais, également, terriblement embarrassé de me retrouver dans le plus simple appareil à sa vue.

 Je bredouillai une excuse ridicule sur les bienfaits pour les testicules de profiter du grand air, et disparut dans les toilettes. J’allumai la lumière, et m’immobilisai. Je prenais conscience de la gravité de la situation. Je venais de griller notre couverture à Niels et moi. Je songeais aux options qui s’offraient à moi. Quelles cartes me restait-il à jouer ? Face tu perds, pile tu perds. Aucune sortie par le haut de cette situation n’était possible. Je vidai ma vessie, j’étais en dehors de mon corps. Toutefois la sensation était nettement moins agréable que plus tôt.

 Je quittai les toilettes et recroisai Romain, un sourire figé sur les lèvres. J’accourus dans la chambre, et me blottit dans les bras de Niels, de nouveau. Il ouvrit les yeux.

 – Ça va, m’interrogea-t-il.

 – Oui, oui, mentis-je sur un ton peu assuré.

 Niels referma les yeux et me tira vers lui.

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