Parasite

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...

La douleur rappela ma conscience.

J'étais par terre près d'un banc du campus, cerné par les curieux, tandis que Gus, penché sur moi, me giflait pour la seconde fois.

- Ouf t'es de retour mon pote !

Il m'aida à me redresser dans l'herbe.

- Désolé de te dire ça maintenant, mais je crois que t'aurais du profiter un peu plus de ta vue à l'hôpital...

J'étais prostré incapable de répondre. Etait-ce juste un rêve ? Un putain de rêve hyper réel ! Assis par terre, je ramenai mes mains pour soutenir ma tête, et découvris mes doigts secoués de violents spasmes.

- Il faut te calmer maintenant ça va aller. Me réconforta mon ami en me passant un bras sur l'épaule.

La seconde d'après il insulta et menaça tous les étudiants qui commençaient à resserrer le cercle autour de nous. Pour une fois j'étais content qu'il se fasse remarquer, j'avais besoin d'oxygène.

Gus m'entraîna à l'abri des regards indiscrets. Il me fallut 20 bonnes minutes et un Redbull pour reprendre mes esprits. Gus essayait d'avoir l'air aussi détendu et décontracté que d'habitude, mais il se faisait vraiment du souci. J'étais assis dans un coin de couloir dans le bâtiment de la bibliothèque, à l'écart du passage et Gus se laissa tomber dos au mur à côté de moi.

- Qu'est ce qui t'es arrivé là dehors ? J'te jure t'avais l'air en plein trip...

Je n'avais plus envie d'évoquer cet épisode. Le simple fait de repenser à ce "truc" me donnait envie de vomir. J'esquivai la question. Il ne m'en voudrait pas, c'était moi la victime.

- C'était quoi le truc dont tu me parlais hier ? demandais-je le regard dans le vide.

- Le truc ? Ah ouais ! Ben t'as pas vu ? T'es une STAR ma biche ! Tout le monde parle de toi ici !

Je ne savais pas si je devais être déçu ou rassuré...

- Mouais... J'ai surtout eu l'impression d'être une bête de foire en danger...

En disant ces mots mon esprit fit "TILT".

- Et Marion !? repris-je paniqué. Comment va-t-elle ?? Qu'est ce qui s'est passé après !?

Gus prit un air grave.

- Ecoute K... Je voulais pas t'annoncer ça trop vite, mais Marion est... Décédée.

Mon coeur cessa de battre.

Gus explosa de rire.

- Pardon, pardon pardon ! Je déconne, j'ai pas pu m'en empêcher.

- Quel enfoiré ! pensai-je. Je n'étais pas du tout d'humeur à rire.

- Bon tu vas me le dire à la fin !? explosai-je

- Alala du calme, tout va bien, je... Ah ! Attends on m'appelle je reviens tout de suite.

Gus se redressa d'un geste et commença à passer son coup de fil tout en s'éloignant au bout du couloir. Je n'en revenais pas. Il se foutait littéralement de ma gueule ! Mais je n'avais pas la force de le suivre et de lui en coller une. Désespéré par l'attitude de mon soi-disant pote j'enfouis ma tête dans mes mains. Une voix tendre, comme un papillon chatouillant le pavillon de mon oreille, me tira de mon repli.

- Kevin ?

Marion ! J'étais encore plus terrifié que dans mon hallucination de tout à l'heure. Je lui jetai un regard furtif avant de me tourner vers Gus qui s'était barré en douce. L'enfoiré c'était un piège, c'était elle le coup de fil ! Je me levai, raide comme un piquet, penaud :

- Ah heu salut heu, Marion c'est ça ?

Piètre ruse, mécanisme d'autodéfense des sentiments. Elle ne se laissa pas décontenancer pour autant.

- Oui c'est ça... Tu as l'air d'aller bien !

- Heu ça va, je me débrouille !

Elle avait l'air aussi gêné que moi, mais elle faisait plus d'efforts au moins.

- Je voulais te dire pour la dernière fois... Gus m'a expliqué après l'accident. Il m'a dit que tu... enfin que tout ça c'était à cause de moi.

Quoi ?! Qu'est ce qu'il était encore allé rapporter cet abruti ?!

- Non pas du tout ! Ce n'était pas de ta faute ! J'ai traversé et heu, j'ai pas fais gaffe... Je devais être ailleurs.

Elle avait l'air déçue. Moi qui voulais la rassurer... Ou peut-être plutôt me protéger encore ?

- Oh je vois... murmura t-elle en baissant les yeux.

Puis, d'un élan venu de je ne sais où, elle releva le menton pour plonger son regard dans le mien. On aurait presque dit qu'elle voulait me faire un cadeau. Ses yeux noisettes en amande, son visage fin tapissé de cette peau parfaite. Quelle beauté !

Elle remua doucement les lèvres pour me dire quelque chose, mais je ne comprenais plus. Une vague de chaleur intense remontait le long de mon corps, et embrumait mon esprit. Je me sentais partir, presque comme tout à l'heure, mais c'était plus léger. Lorsque je pensai avoir repris le dessus il se produit quelque chose que je n'aurais jamais imaginé.

Marion s'était rapprochée de moi. Je sentais son souffle presque sur mes lèvres. Son parfum, si léger qu'on l'aurait dit naturel. Un frisson retourna mon ventre lorsque je sentis la paume de sa main se poser sur l'intérieur de ma cuisse, puis remonter lentement sur mon entrejambe qu'elle commença à masser.

J'étais pris de panique ! Je voulais me reculer mais je impossible de bouger. Je regardai machinalement autour de nous au cas où quelqu'un nous verrait, mais de son autre main elle ramena mon visage près du sien, puis passant sa langue langoureusement sur ses lèvres elle commença à me mordiller le lobe de l'oreille gauche. En bas sa main se faisait plus pressante, réveillant la passion de mon membre chaste.

- Marion ! Ce n'est pas ce que je...

- Hmm, laisse toi faire, m'intima t-elle visiblement aux anges.

La sueur perlait sur mon front, dans un sursaut de vaillance je refermai mes doigts sur ses poignets gentiment et écartait sa main la plus effrontée de mon entrejambe.

- Je ne crois pas que ce soit bien... dis-je en proie à un douloureux dilemme intérieur. Mon sang bouillait anormalement dans mes veines. J'étais au bord de... Au bord de quoi ? Je n'en sais rien, mais j'étais prêt à basculer vers quelque chose qui n'était pas moi, je le sentais. Quant à elle, elle semblait décidée à me pousser franchement vers cet état.

Renversant ma saisie, elle dirigea ma propre main vers son intimité. Sous sa jupe carrément. Ce voile si léger, si innocent. Cette mince frontière entre la pudeur et la débauche était si facilement écartée que j'en étais ébranlé. À couvert, sous ce chapiteau il restait une toile à braver pour entrevoir les étoiles. Elle m'y appuya franchement. Chaude, et déjà si humide... J'étais bouleversé. Ma main, qu'elle avait maintenant laissée libre, restait accrochée. J'aurais pu me la couper qu'elle aurait continuer à caresser ce sillon autant qu'il fut possible. Marion fermait les yeux et faisait mine de retenir ses halètements. Son corps était collé au mien, ses bras autour de mon cou, sa bouche mordillant et léchant tout ce qui se trouvait entre mon oreille et ma nuque. Elle me susurra dans un souffle de plaisir :

- Vas-y...

La seconde suivante j'avais écarté la dernière frontière qui protégeait son intimité pour y glisser majeur et annulaire, ruisselants. Ce va-et-vient frénétique emporta littéralement mon corps et mon esprit : Je n'étais plus ailleurs qu'en elle.

Je respirais son souffle, je vibrais de ses gémissements, je jouissais de son plaisir.

Où étais-je parti ? Je ne sais pas.

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