le réveil du cimetière

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Le vent d’hiver souffle, et la nuit est froide. Des gémissements sortent des tilleuls ; les squelettes, blanchis par la lumière fébrile de l’astre Lunaire, vont à travers la terreur de l’obscurité ; courant et sautant sous leurs grands suaires. L’air gelé leur caresse les côtes. Il n’y a pas un son en cette profonde nuit et par conséquent tout laisse planer un mystérieux doute. De cette sournoise nébulosité né un chaos total dans les esprits des créatures mortelles que sont les Hommes. La peur a reprit ses droits. Les douze squelettes traversent une maigre gave aux eaux glacées.

Bien que défunts les ossements de nouveau vivants souffrent de ce froid mordant. Leurs carcasses deviennent lourdes et, sous la pression du vent, tintent. Leurs mâchoires étaient douloureuses et craquantes.

Le petit Théo se réveilla brusquement. Le souflle brisé, sa poitrine se gonflait et se dégonflait à un rythme qui frisait l'impossible. L'enfant, redressé et assit sur son lit en bois vert, Théo pouvait voir la colline. Entre la brume et la seule lumière de la lune il appercevait à peine ce grand portail noir au loin. Mais cette fois, il était ouvert. Théo savait que ce n'était jamais bon quand le cimetière de GrennPool voyait sa grille ouverte. Le petit sortit du lit avec hâte. Les cheveux en bataille et les yeux emplient de larmes il arpentait le long couloir qui séparait sa chambre avec celle de ses parents.

L'enfant marqua un arrêt devant la porte de la chambre parentale. Et si ce n'était qu'un rêve ? Alors il regarda de nouveau par la fenêtre du couloir et la grande grille était cette fois grande ouverte, au maximum de ce qu'elle pouvait. Théo secoua vivement sa petite tête brune et frappa doucement.

- Maman ?

Le silence qui régnait alors aurait pu être rassurant pour certains, mais pas ici. Là, il s'agissait d'un silence sourd, pesant, ramassé sur lui-même.… affamé. Et comme un monstre qui rôde, la peur se fait dévorer. Le petit tremble, sanglotte et refrape alors à la porte.

- Maman ? Ma…maman…?

- Hmm… Théo ? Entre.

La mère se tenait assise, inquiète.

- Viens mon ange. Tu as fais un mauvais rêve ? Raconte moi.

Théo s'assit donc sur le lit, dans les bras de sa mère et lui conta son rêve en pleurant par moment. La mine de la mère à peine réveillé s'assombrissait de plus en plus. Quand son fils eu fini son récit elle le rassura, et attendit qu'il se rendorme pour le ramener dans sa chambre. La mère regarda son fils dormir un instant avant de se tourner vers la fenêtre. Le portail était bel et bien ouvert.

Elle savait.

Le cimetière s'était révéillé.

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