Cela peut paraître dur, mais ce n'est qu'avec les premiers sourires et les premières onomatopées qu'on réalise qu'il y a une interaction avec toi. Tout était si mécanique et malgré de bons moments on avoue facilement qu'un nourrisson ce n'est pas loquace.

Heureux ceux qui comprennent le langage de bébé. On se sentait seul face à tes cris. Maintenant que tu t'exprimes un peu plus. On perçoit mieux tes joies. Ce qui cruellement nous manquait. Les hurlements étant trop fréquent pour penser que nous faisons de bons parents.

Un peu d'espoir. Même si ton RGO semble ne pas te lâcher et que tu t'épuises à vouloir rester éveillé toute la journée.

Ta maman poursuit son allaitement. Une solution énergivore et ne laissant que peu de temps libre. Mais ce troisième mois tu joues un peu. Un répit bienvenu face à une hyper-proximité, ce fait de t'avoir constamment contre nous. Et sans écharpe de portage ou tout autre matériel. Seuls le couffin et la table à langer sont pour toi des lieux de bien être hors des bras de maman et papa.

Nous espérons toujours le déclic, la fin de ton RGO, mais nous nous sommes résignés à la patience. Les médicaments étant plus un palliatif qu'une solution.

On a passé nos premiers anniversaires et nos premières fêtes des mères et des pères avec toi, sans vraiment s'attarder sur nous. Nous n'oublions pas, mais tu passes avant.

La blague du mois est l'effet laxatif dû à papa. Mon retour du travail engendrant une couche pleine. «Le cadeau pour papa» comme dit ta maman. J'essaie aussi les comptines inventées sur le tas. Elles tournent souvent autour des chats et sur le fait que la maison est mal rangée.

Une page se tourne, car nous quitterons bientôt la ville qui t'a vue naître. Et tu laisses chaque jour un peu plus cet état de nourrisson derrière toi, mon petit bonhomme.