Ce fut la rentrée !

Lors d’une petite fête de fin d’été, pour fermer la maison, inadaptée à l’hiver, l’information fut révélée : avec les techniques modernes, il était possible d’éviter la plupart des accidents survenus dans les décennies précédentes. L’expérience ne perdait rien de son horreur, la souffrance ne pouvait pas être amoindrie, mais les chances de survie étaient quasi certaines.

Ce n’était pas le plus important à mes yeux. Si on pouvait éviter des complications, tant mieux ! Le plus positif était que cela allait permettre des candidatures à ceux qui, tentés, craignaient le pire. D’autant que le bruit de cette aventure s’était répandu dans les autres clubs, avec de grandes marques d’intérêt.

Pourtant, aucun n’osa franchir le pas. Je restais le seul. Le seul dément !

La rentrée, c’était surtout le retour et l’embauche d'Arthur. Il m’avait demandé de lui trouver un petit studio ou deux pièces, ses parents étant prêts à investir. Il complétait la phrase en disant : « Du moment qu’ils ne le voyaient plus ! ». J’avais trouvé un deux-pièces sympa, pris un engagement, jusqu’à sa visite. La vente prendrait quelques mois, et c’est William qui l’avait proposé : Arthur habiterait avec nous ! L’idée m’était tellement séduisante que j’oubliais totalement le projet du club.

Les retrouvailles furent grandioses, un peu moins quand il vit mes cicatrices encore fraiches. Il tourna la tête vers William, qui haussa les épaules, ne paraissant pas concerné. L’heure n’était pas aux questions !

Le soir, en le regardant nous livrer sa nudité, une honte indicible me submergea. Pourtant, il m’avait parlé de sa cage plusieurs fois ! Je me promettais alors de chercher la clé ! Une autre préoccupation m’en distrayait alors.

— Tu l’as gardée tout le temps ? s'enquit William.

— J’avais laissé la clé à Jérôme !

— Et alors ?

— Je n’ai pas arrêté de penser à lui !

Ce chenapan parvenait à me faire rougir.

— Tu vas nous raconter chaque fois qu’elle t’a été utile !

— En fait, elle ne m’a pas gêné. Au contraire ! Elle m’a permis d’obtenir la confiance, et plus, d’Alexandre, puis de son copain. Ils m’ont présenté un de leurs amis, avec lequel j’ai sympathisé.

— Sympathiser, seulement ?

— Sympathiser, comme avec vous ! souligna-t-il d’un clin d’œil. Ça m’a obligé à aller au-delà d’un simple rapport. Sinon, j’attendais de vous retrouver !

— Tu veux la garder encore ?

— C’est comme vous voulez !

— Jérôme, c’est à toi !

— Arthur, que veux-tu, vraiment ?

— Je suis très fier et très heureux de l’avoir portée pendant six mois. Maintenant, c’était facile ! Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions ! Entre vous deux… je voudrais profiter ! Et puis, s’il y a deux engagés pour un libre, on va avoir l’impression qu’il y a qu’un seul vrai mec ici !

— Humour de chiottes ! marmonnai-je.

— Mais, Jérôme, je veux vraiment que ce soit toi qui décides de me libérer !

— De toute façon, je n’étais pas d’accord pour te la mettre, encore moins pour que tu la gardes !

— OK ! Tu peux l’ouvrir. Tu as trouvé la clé ?

— Non ! Pourtant, je l’ai cherchée !

— Je ne te crois pas ! Tu l’aurais trouvé immédiatement !

Il sortit de la pièce et revint avec le petit bout de métal.

— Elle était où ?

— Ah, ça ! Tu me délivres ?

Ma crainte était de voir, comme pour moi, surgir une angoisse. Il se massa simplement et, immédiatement, redéploya sa jeunesse.

Je me jetais sur lui, le faisant chuter sur le lit dans un éclat de rire. William me rejoignit, cherchant à m’écarter et pensant sans doute que mon obéissance lui laisserait l’exclusivité. J’avais senti le parfum de la fermentation des six mois et il était hors de question de céder. Un pugilat s’en suivit, dont Arthur profita pleinement. William, grand prince, et peu appréciateur de cette ambroisie, effaça pour m'en laisser l’intégralité.

Quand je relevais la tête, ivre de cette abondance rendue si gouteuse par l’abstinence, je vis William à cheval sur la bouche d'Arthur, tentant de l’étouffer. Moi seul avais la capacité d’avaler entièrement William. J’avais mis du temps pour y arriver. Mon mari avait la particularité d’une longueur exceptionnelle, très au-delà de la variabilité haute. Elle était contrebalancée par un petit diamètre. Est-ce pour cela que sa dureté était exceptionnelle ? Une véritable épée qui se dressait offensive, dans une horizontalité parfaite, dans la nacre absolue de sa peau. Notre quotidienneté n’avait rien retiré à l’effet ressenti devant ce tableau.

J’avais mis du temps à contrôler les réflexes au fond de ma gorge, et il pénétrait dans mon œsophage, comprimant la trachée, déchirant ma gorge de ses mouvements. Quand j’allais étouffer, il se reculait, me laissant quelques bouffées, avant de revenir, puis de s’écarter au dernier moment pour me laisser son nectar que je pouvais mâcher pour le savourer pleinement.

L’autre effet de sa constitution était l’absolue impression d’être transpercé, puisqu’il atteignait une profondeur à lui seul réservée. Son glaive était réputé et je fus étonné de découvrir au club sa réputation.

Je contemplais Arthur, luttant pour respirer et maitriser ses reflux, en redemandant dès la première inspiration. Qu’ils étaient beaux dans leur échange !