Partie 2.3

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Andréa s'arma de son crayon de papier et s'attaqua au contour de son oeuvre. Elle était en cours d'art plastique et la prof avait donné comme consigne d'illustrer le métier de leurs rêves. Pour le reste, comme les couleurs ou encore les techniques utilisés, elle laissait carte blanche aux élèves.

Alors que la jeune fille était pleinement concentré dans son travail, une boulette de papier atterrit soudainement sur sa table. Elle décida de l'ignorer, préférant finir son dessin la représentant devant un globe terrestre, papier et crayon à la main.D Digne d'une grande reporter.

Mais une deuxième, puis une troisième suivirent. Bientôt, ce fut toute une petite armée de boulette de papier qui lui arrivèrent dessus. Elle se mordilla la lèvre pour ne pas s'énerver et se força à ne pas bouger.

  • Aie ! s'exclama-t-elle soudainement.

Elle venait de recevoir un taille crayon sur le visage. Elle le ramassa rageusement et se frotta le front en regardant autour d'elle pour savoir qui l'avait lancer. Son regard s'arrêta sur Elodie, une grande fille aux longs cheveux cendrés et aux lunettes noires, qui tendait la main dans la direction de l'objet qu'elle tenait.

  • Oups, que je suis maladroite, feignit-elle. Je peux récupérer mon taille crayon maintenant ?

Andréa le lui rendit avec la boule au ventre. Peut être voulait elle le lui relancer à nouveau ? Elle croisa les doigts sous sa table en souhaitant que sa camarade oublie cette idée.

Son vœu fut exaucé puisque cette dernière passa à un tout autre moyen pour la tourmenter. Dans un comportement de primaire, elle lui prit sa trousse en ricanant.

  • Ce serait pas à toi ça Andréa ? demanda-t-elle à sa camarade en commençant à vider la trousse de son contenu.

La jeune fille releva précipitamment la tête.

  • Rends moi ça Elodie ! Et arrête de tout enlever ! Remet mes stylos à leur place ! s'énerva la lycéenne.

Mais l'autre ne l'écouta absolument pas et continua son petit manège.

  • Alors, qu'avons nous là ? dit-elle en sortant un stylo de la trousse. Un stylo banal, de la colle, des ciseaux, un surligneur vert, un autre rouge, un orange, énuméra-t-elle. Hé hooo ! Mais quel adorable porte clé ! Avec de petits micros et appareils photos en plus !
  • Rends le moi ! protesta Andréa en tendant le bras pour essayer de l'attraper.

Elodie leva un sourcil dubitatif.

  • Heum..., fit-elle mine de réfléchir. Je ne crois pas non. C'est à moi maintenant, décréta-t-elle en accrochant le porte clé à son téléphone.
  • Elodie rends le moi tout de suite ! Hurla la jeune fille en tendant le bras une nouvelle fois.
  • Mademoiselle Perrin, qu'est ce qui vous arrive ? demanda la prof en revenant dans la salle, les bras chargés de feuilles. Vous dérangez tout le monde avec vos cris ! Si vous continuez, je vais devoir vous exclure du cours.

Andréa se rassit en silence et baissa la tête, honteuse. Elle se reprit bien vite. Elle voulait et elle devait absolument récupérer ses affaires. Sa mère n'aurait pas les moyens de lui en racheter de nouvelles.

  • Elodie, rends moi mes affaires s'il te plaît, murmura la lycéenne.
  • Heum..., non je pense que je vais les garder, répondit-elle. Après les avoir désinfecter bien sûr, je ne veux surtout pas risquer me faire contaminer !
  • Je vais rien te transmettre espèce d'idiote, répliqua-t-elle. Rends moi mes affaires maintenant !

Elle tendit le bras pour attraper sa trousse une nouvelle fois et réussit à en empoigner un bout. Elodie se mit à tirer de son coté et Andréa l'imita également. Les deux filles se bagarrèrent un moment, tirant avec une même force, avant qu'Elodie ne lâche soudainement l'objet.

Emporté par l'élan, Andréa donna un coup à sa camarade avant de retomber sur sa chaise. Lorsqu'elle releva la tête, elle vit Elodie qui la regardait avec un air furieux plaqué sur le visage. Cette dernière l'empoigna violemment par le poignet et lui tordit le bras. Elle tira dessus pour rapprocher la jeune fille.

  • Tu ne me frappes plus jamais espèce de microbe, cracha-t-elle en resserrant sa main autour de son bras. Ou alors tu peux être sur que tu le regretteras sale avorton ! Promet ou je t'éclate la tronche sur la table...

Andréa essaya de dégager son bras, mais Elodie le serrait trop fort.

  • Aiiie ! Lâche moi, tu me fais mal !
  • C'est le but crétine, ricana la brute. Promet ou ta tronche va aller dire bonjour à la table... ou p't'être au sol t'en qu'à faire !
  • Je... Aiie ! Lâche moi Elodie ! Laisse moi tranquille !
  • Promet l'monstre ou alors...

Elodie resserra une nouvelle fois sa prise et Andréa poussa un cri de douleur qu'elle étouffa du mieux qu'elle pu.

  • D'a... d'accord, je promet ! Je promet ! Je promet ! Je ne te frapperai plus, c'est promis ! Je suis désolée ! Je promet ! Je promet ! psalmodia-t-elle encore et encore d'une petite voix.

La brute garda ses doigts crisper sur le bras d'Andréa et lui cracha pour de bon dessus avant de la relâcher brusquement. Elle se rassit comme si ne rien n'était et laissa la jeune fille se rasseoir lentement en serrant son bras contre elle.

La lycéenne releva lentement sa manche pour constater les dégâts. De larges traces de doigts maintenant bleus étaient nettement visibles sur sa peau pâle. Elle fit une grimace douleur. Elle allait garder la marque pendant quelques jours. Une de plus. Elle était habituée.

Message publié par Andora à 19h

Je n'arrive pas à comprendre les humains. Pourquoi utiliser la violence ?

Elle ne résout rien et ne sert qu'à faire le mal. On en garde une trace à vie pour parfois quelques instants de douleurs. C'est horrible ! Parfois les traces restent directement gravé dans la chair, indélébile. Parfois elles sont la aussi, invisibles, au cœur de nous même, enveloppant notre cœur de ronces qui grandissent encore et encore pour surgir lorsqu'on s'y attend le moins et jamais au bon moment.

Autour de moi, la violence est présente constamment. Elle est ma meilleure amie et ma meilleure ennemie. Je l'aime et je la hais. Elle est ma libératrice et ma satyre. Elle me permet de soulager le trop plein d'émotions et de me défendre. Elle est mon glaive, mon arc, mes flèches, mon épée, mon arme. Mais elle est aussi mon bourreau, mon persécuteur, mon tortionnaire, elle m'a pris en otage et ne veux me rendre.

Je vis avec elle au quotidien et pourtant elle me fais toujours horreur. Pourquoi nous viens-t-elle comme un moyen de défense ? Pourquoi ne jure-t-on plus que par elle ?

La violence... est mon ennemie et... ma souffrance...

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