“La marche c’est bien mais c’est épuisant…”

Bien qu'Aaron aimait bien marcher, cette dernière heure en était épuisante. Mais il était finalement arrivé à son deuxième chez lui : son hangar. Il ferma la porte derrière lui et se jeta sur le canapé de l’endroit après avoir posé la mallette vers ce dernier et s’endormit, totalement affaibli.

Barbos, quant à lui, alors qu’il était encore attaché au toit, une espèce de portail sombre s’ouvrit en dessous de lui. L’homme fit apparaître un sourire malicieux avant que le portail l’embarque puis se referme sur les menottes qui eut pour action de couper ces dernières. Barbos était de nouveau libre, mais où était-il passé ? En parallèle, un portail était ouvert dans une voiture, mais pas n’importe laquelle, celle où était Nunzio, étrangement concentré. Barbos sortit du portail et atterrit sur le siège passager avant du véhicule, à côté de son second. Ce dernier cessa de se concentrer, revint à lui et le portail au-dessus de Barbos se ferma. Ce dernier désormais libre prit ensuite la parole :

“-Le plan s’est déroulé comme prévu, dit-il en tournant sa tête vers lui, je suis fier de toi Noah.

-C’est normal Barbos, répliqua-t-il en baissant la tête en rougissant… Je ne suis pas votre second pour rien…

-Tu peux me tutoyer Noah tu sais, et m’appeler par mon vrai prénom. Seulement quand on est tous les deux, mais tu le peux.

-Vous êtes sûr Barbos ? Jamais je n’oserais…

-Bien sûr que tu peux, dit-il en déposant sa main sur la joue de son interlocuteur.

-Très bien, comme tu voudras Flynn.”

En sentant la main de Barbos sur son visage, le cœur de Nunzio se mit à accélérer. Les deux se mirent à se regarder dans les yeux, jusqu’à ce que Noah se jeta à l’eau et décida de l’embrasser. Son cœur s'emballe, et Flynn ne fait que répondre au baiser pendant quelques secondes, puis leurs lèvres se séparent. Noah avait un sourire aux lèvres et était en train de rougir comme aucun autre auparavant. Flynn ne bougea plus pendant quelques temps une fois le contact achevé, au point d’en inquiéter Noah qui reprit d’un air plutôt inquiet :

“-Tout va bien Flynn ?

-On...On avait dit plus de ça entre nous… Ne l’oublie pas, c’est pas la première fois que tu me fais le coup en plus. Nous...notre plan s’est certes déroulé comme prévu, mais la partie la plus compliquée et la plus dangereuse va commencer dès maintenant.

-Je...je suis désolé Flynn je ne voulais pas…

-Je peux comprendre les sentiments que tu as pour moi mais je t’ai déjà fait part de mon opinion et-

-Et tu ne ressens aucun sentiments amoureux envers quiconque je sais bien. Désolé pour ça, j’ai fait une erreur de professionnalisme et ça n’arrivera plus.

-Ravis de l’entendre. Bon, où as-tu mis la mallette ? Et comment se portent tes pouvoirs ?

-La mallette est dans le double fond du coffre comme prévu et concernant mes pouvoirs...je les sens toujours en tous cas et c’est une bonne chose. Une fois rentré à la base, il faudra que je me repose un peu pour le recharger c’est tout.

-Dans ce cas en route. Il est temps d’éveiller la flamme ! Mets-nous les gaz !!”

Noah démarre la voiture et sort du garage où ils étaient qui s'avère être le garage souterrain de Warren Corp. juste en dessous de la tour. Les deux se mirent en route, Nunzio la cigarette à la bouche et Barbos le dévisageant tout en méditant sur lui-même… Que ressent-il pour lui ? De l’amitié ou serait-ce plus que cela ?

“Aaron...Aaron...Tu dois les trouver et les réunir...Aaron...Écoutes-moi…”

L’agent 248 se réveilla en sursaut et se cogna la tête sur la lampe au-dessus de sa tête. Son pouvoir qu’il avait beaucoup suscité ces derniers instants était maintenant de retour, mais il n’en fit pas une priorité. Il prit vers son tableau un appareil avec lequel il put contacter l’agent 37-1 et fixer un rendez-vous avec elle. Juste après, il ôta sa veste qu’il mit sur le dossier du canapé et saisit le badge du défunt scientifique. Il ouvrit le tiroir de son bureau, lequel contenait beaucoup d’objets comme celui-ci, chaque objet de ce tiroir représentait une personne défunte lors de ses missions, et le badge du scientifique “Naceur BRAHIM” faisait partie de cette espèce de mémorial bas de gamme.

La voiture de Nunzio arriva à destination. C’était une ligne de métro abandonnée, à 5km à l’Ouest du centre-ville, un repaire aménagé sur 30m² avec tout ce qu’il faut pour y vivre 5 mois à l’écart de la société. Nunzio gara la voiture de telle manière à pouvoir repartir rapidement si le besoin s’impose puis les deux personnages descendirent du véhicule avec Nunzio qui passa la mallette à son patron :

“-Tiens, voilà ce pourquoi on a fait cette prise d’otage. T’auras besoin de mon aide ou tu pourras te débrouiller seul ? Il faut que je me repose…

-Je t’attendrais vas, je peux bien t’attendre encore un moment. Va te reposer, je vais faire de même d’ailleurs.

-Alors dans ce cas à tout à l’heure Flynn.

-À tout à l’heure Noah, repose-toi bien.

-Ah oui et au passage, j’aurais une petite question à te poser…

-Vas-y dis toujours.

-Comment as-tu fait pour que cet agent qui t'a attaqué ne te tue pas ? Parce que, vu sa fureur là-haut, il donnait vraiment l’impression qu’il allait s'exécuter donc…

-Ahh oui, répondit ainsi Barbos d’un ricanement distinguable, l’agent 248, m’en veut parce que eh bien, lors d’un de mes derniers coups de théâtre il y a quelques mois, cet agent était en mission pour m’arrêter comme d’habitude, mais entre deux coups de feu, je ne sais pas pourquoi, ‘248 à manqué de vigilance comparé à d’habitude et un échange de tirs croisés est venu à bout de son apprenti qui, même s’il ne veut pas l’accepter, était son amour secret.

-Et donc, ça ne répond toujours pas à ma question.

-Mais on y vient !! Ne sois pas aussi impatient mon ami. Alors, c’est tout simple, j’ai tout simplement dit ce qu’il avait envie d’entendre, de véritables excuses. J’ai tout simplement joué un rôle, bien sûr que non je ne suis pas désolé pour sa mort, je m’en fou royalement ! Il n’est pas au mieux de sa forme, et il le faut pour que le plan Shentou se déroule comme il faut.

-Tu lui as présenté tes excuses !! Mais qu’est-ce que tu fais ? Peut-être que malgré toi tu ressens quand même ces sentiments de culpabilité et il jouera de ça avec toi. Nous ne pouvons pas nous le perme-”

Barbos ne laissa pas Nunzio terminer sa phrase qu’il se saisit d’un énorme élan d’euphorie et éclata de rires. Il en rigola pendant presque deux minutes avant de revenir à lui et de pouvoir reparler :

“-Ahh. T’as fait ma journée là. Merci Noah. Moi, me sentir coupable de quoi que ce soit ! Ah bon sang qu’est-ce que t’es drôle Noah. Merci de m’avoir mis de bonne humeur avant d’aller dormir. Bon, je prends la mallette dans ma chambre durant la nuit, simple mesure de sécurité, on ne sait jamais.

-Si tu le dis, bon repose toi dans ce cas Flynn, à dans quelques heures.

-À dans quelques heures oui.”

Les deux se dirigeaient vers leurs chambres respectives côtes à côtes simplement séparés par une clôture en pierre qui n’atteignait même pas le plafond. Nunzio se coucha et s’assoupit peu de temps après tandis que Barbos, après avoir glissé la mallette sous son lit, se coucha mais ne réussit pas à s’assoupir tout de suite...

Aaron avait réussi à établir un rendez-vous avec son ex-mentor, l’agent 37-1 dans un bar non loin de son appartement. Il y amena la mallette qu’il avait récupéré sur Barbos quelques heures auparavant dans le but de lui montrer son contenu et lui expliquer ses dernières motivations. Ainsi cela fait, il s’installa à une table du bar en question et commanda un verre de soda en attendant ‘37-1. Elle finit par arriver dans une grande et longue blouse noire et s’assit à la même table que l’agent 248 :

“-Bonjour Aaron. Alors, vous m’avez dit que vous avez du nouveau concernant Barbos c’est ça ?

-Oui parfaitement, je sais maintenant pourquoi il cherche à se procurer cette molécule.

-Tu m’en diras tant. Continue donc “éclair bleu”, dit-elle d’un regard curieux.

-Euh...attends, quoi ?

-Oh, sérieusement Aaron, tu me crois suffisamment stupide pour ne pas avoir devinée dès les premières secondes lorsque j’ai entendu parler du héro qui faisait le malin dans la tour de Warren Corp. sérieusement ? En plus de cela tu as compromis une mission de Lutakko qui voulait intervenir.

-Oh… Et bien je suis désolé pour ça. Mais c’était Barbos, j’avais le devoir d’intervenir.

-Oui et tu as bien fait, l’opération que Lutakko allait mener, sans toi aux commandes, allait être un véritable fiasco. Bon, sur ce, qu’en ait il de notre Pyromane ?

-Oui, bien sûr. Alors, Barbos ne souhaite pas directement obtenir du Trifluorure de Chlore, mais il cherche une manière d’avoir cette formule chimique sous forme de pouvoirs.

-Un peu comme les tiens en quelque sorte.

-Un peu comme les miens, et ceux de certains chanceux comme...Noah. Je ne l’ai pas vu depuis des années, il avait un énorme potentiel mais il ne contrôlait pas ses pouvoirs.

-Attends une seconde. Tu n’es pas le seul à posséder des pouvoirs ? D’un autre côté tu ne m’as jamais bien parlé de comment tu as pu les avoirs…

-C’est une assez longue histoire que je te raconterai un jour sûrement Artémis. Pour en revenir à Barbos, il voudrait par conséquent obtenir des pouvoirs en lien avec le ClF3 mais sachant que c’est impossible de l’utiliser comme arme chimique, oui il a dû se référer aux plus grands scientifiques du pays pour obtenir ce qui pourrait lui conférer des pouvoirs. Et en plus de ça, après que les scientifiques ont fait ce qu’il voulait, il ne se prive pas de les tuer. Je suppose que ça devait lui manquer un petit peu tout de même le connaissant.

-Très bien, je vais aller le signaler à Lutakk-

-Non ! Surtout pas Artémis, je voulais vous voir pour vous faire part de mes découvertes, pas pour que vous alliez rapporter tout ça à ceux qui tirent les ficelles de la CIA et du pentagone. J’ai pris mes distances avec eux, je reviendrais une fois que j'aurais coincé Barbos et pas avant. En attendant, je sais où il va frapper prochainement.

-Mais comment ? Il est imprévisible et vous le savez bien.

-J’ai pu dérober la formule chimique qui devait faire de lui un pyromane encore plus violent. Regardez un peu, tout est dans cette mallette.

-Attends un peu ‘248. Allons plutôt ailleurs. Dans un lieu moins exposé plutôt non ? On ne sait pas comment cela est fait à l’intérieur.

-Oui vous avez raison, allons chez moi juste à côté, c’est sans danger, je n’ai plus de voisins depuis des années…

-Je ne comprendrais jamais comment vous faites pour vivre dans un endroit comme celui-ci. Mais bref, oui allons-y.”

Artémis insista pour payer la boisson de Aaron et les deux se mirent en route vers l’appartement de ce dernier. Pendant ce temps, Noah se réveilla d’un seul coup, sentant comme un vide à l’intérieur de lui. Il tenta de sortir de son lit mais ne réussit pas à tenir sur ses jambes tellement la douleur était terrible et tomba à même le sol en béton. Le bruit interpella Barbos qui lui posa la question suivante sans bouger un cil :

“-Noah ? Est-ce que tout va bien ?

-Euh...Oui c’est...Quelque chose est arrivé et...je peux venir t’en parler ?

-Oui bien sûr, viens Noah.”

Noah entra dans les quartiers de son patron tout en longeant le mur et après avoir passé le rideau qui servait de porte. Il n’était pas affaibli mais semblait dévasté de l’intérieur. Barbos n’ayant pas bougé de son lit, se leva en voyant son ami en peine et le fit s’assoir sur son lit en prenant ses mains :

“-Qu'est-ce qu’il y a Noah ? Tu as besoin de parler ? C’est ton pouvoir qui te fait encore du mal ?

-Non, ça n’a rien à voir avec mon pouvoir, ou du moins, pas directement cette fois-ci.

-Vas-y dis-moi Noah, je t’écoute…

-Et bien, pour faire simple, j’ai reçu mes pouvoirs avec d’autres personnes et nous sommes liés d’une manière un peu psychique disons… Et là, l’un de nous s’est éteint… Ça fait mal… Flynn… J’ai...Je”

Il n’arrivait plus à parler tellement la douleur était grande. Un énorme vide dans la poitrine, c’est tout ce qu’il pouvait sentir à ce moment et il en posa même sa main droite dessus pensant atténuer la douleur. Flynn prit le peu d’empathie qu’il possédait et d’un élan de compassion, fit un câlin de côté à Noah pour le calmer. Ce dernier, dévasté, se donna complètement à Barbos jusqu’à le serrer fort dans ses bras et se mit à pleurer de toutes ses forces. Il n’osa pas lui demander en vue des sentiments que ce dernier avait pour lui, mais vu son état, il se dit que cela ne pouvait que le consoler alors Barbos se jeta à l’eau après quelques instants d’un air gêné tout de même présent :

“-Je suis désolé Noah...Je- Si tu veux tu peux te reposer ici pendant un moment. Je...je te tiendrais compagnie.

-T’es sûr de toi Flynn ? Ça te dérange pas ? Mais je pensais qu’il n’y avait rien entre nous...

-Non, il n’y a toujours aucun sentiment amoureux de ma part, mais je sais ce que tu ressens pour moi, et du moment que tu ne vas pas trop loin dans le fait de dormir dans le même lit, ça devrait aller pour moi. Je veux que tu te sentes mieux Noah c’est tout.”

Nunzio en était ému et serra encore plus fort son patron dans ses bras, lui qui réussit à lui offrir le soutien dont il avait besoin. Tout cela suivi d’un petit “Merci Flynn” discret avant que les deux s’endorment finalement tous les deux sur le lit de Barbos, ce dernier le bras sur les épaules de Noah.

Artémis et Aaron étaient arrivés à l’appartement de ce dernier. Ils allaient enfin pouvoir identifier ce que Barbos était venu chercher. Aaron ferma la porte, une fois que son ex-mentor fut rentré chez lui. Aaron déposa la mallette sur la table de sa salle à manger pour l’ouvrir mais prit la parole avant :

“Une fois ça ouvert, on saura de quoi Barbos à besoin pour améliorer voire finaliser sa formule. En tous cas, il nous suffira de faire une liste des laboratoires permettant de produire cette formule et je coincerai enfin cette crapule. »

Artémis acquiesça d’un regard jovial mêlé à de l’impatience dû au contenu que pouvait avoir la mallette. Aaron se décida finalement à défaire les différentes sécurités de cette dernière et l'ouvre enfin. Et ce que nos deux agents trouvèrent à l’intérieur était plutôt inattendu…

Du côté de Barbos et Nunzio, Noah se réveilla, le bras de Flynn sur ses épaules. Naturellement, cette situation le fit sourire et rougir. Flynn quant à lui semblait apaisé dans son sommeil et Noah ne voulait pas le déranger, alors il prit la main de Barbos dans la sienne et referma les yeux. Mais malgré cela, Flynn se réveilla doucement suite au geste de son ami qui le dérangeait finalement. Pour pallier ce problème, il décida de s'asseoir sur le bord de son lit. Les deux avaient dormi deux bonnes heures. Noah se leva finalement et s’assit à côté de Barbos. Il lui déposait un baiser sur la joue droite avant de se lever et de se diriger vers la sortie de la chambre de Barbos :

“-Merci Flynn de m’avoir offert ça. Bon allez, bouge-toi un peu ! Tu veux tes pouvoirs oui ou non ?!

Sur ses mots il sortait de la chambre, le regard apaisé.

-Mais bien sûr que je les veux ces pouvoirs ! Non mais, murmura ensuite Barbos, il se prend pour qui lui, c’est toujours-moi ton patron je te signale et pas l’inverse.”

Barbos prit ensuite la mallette qu’il avait placé au préalable sous son lit puis rejoignit Nunzio, dans un coin du repaire, là où plusieurs instruments de chimie étaient fièrement exposés. Nunzio fit signe à Barbos de lui donner le contenu de la mallette et il lui donna la palette de tubes à essais qu’elle contenait et Nunzio se mit au travail.

“-Attends une minute Aaron, qu’est-ce que c’est que ça ?

-Je euh…Je n’en ai pas la moindre idée…”

 Le contenu de la mallette était vraiment étrange. Il y avait comme une espèce de couche en mousse noir qui était censé limiter les chocs d’une boîte cubique centrale. Il fit signe à son ex-mentor de ne rien toucher puis partit dans sa chambre s’équiper de sa veste tout en disant :

“D’accord, alors Artémis ne touche à rien du tout. Ça me paraît suspect ce truc. Je vais aller rendre visite à un ami démineur. Même si ce n’est pas trop le style de Barbos, ça me paraît trop suspect pour passer outre… C’est quoi ce bruit ?”

Un son court, faible et aigu commençait à se répéter. Après quelques signaux sonores seulement, Aaron avait tout compris et dans un élan de fureur, il fonça vers Artémis qu’il poussa à la taille jusqu’à la fenêtre derrière elle avant de sauter à travers cette dernière. À peine la fenêtre franchit que la mallette explosa, détruisant en totalité l’appartement de Aaron. Une chance que celui-ci n’était qu’au premier étage et qu’ainsi les deux agents purent atterrir sains et saufs. Une capsule en verre fut projetée hors de l’appartement, une capsule qu'Aaron ne possédait pas, il se releva et se saisit du mot qu’elle contenait, celle-ci maintenant brisée. C’était un mot de Barbos disant « Longue vie à Barbos ‘248, la flamme ardente ! » :

“-Mais, s’exclama Artémis secouée par les récents événements en regardant ce qu’il reste du bâtiment, qu’est-ce que ça implique tout ça ?

- Ça implique qu’il sera énormément plus compliqué de capturer Barbos. Surtout maintenant que lui-même possède des pouvoirs…”

De leur côté, Barbos s’agenouilla au centre d’une grande marque au sol, celle-ci était en forme de flamme. Nunzio fit le tour du symbole pour vérifier que tout est en ordre puis alla voir son patron. Un erlenmeyer en main, il posa sa main gauche sur la joue de celui-ci d’un visage inquiet :

“-Es-tu certain de vouloir faire ça Flynn ? Ce qui va suivre est définitif et va être très douloureux. Tu ne pourras pas faire machine arrière…

-Merci, enchaîna brutalement Barbos de façon brutale en enlevant la main de Noah de sa joue, je sais ce que veut dire définitif ! Et bien sûr que je veux le faire. On a pas fait plus de trois prises d’otages pour préparer une formule qui me donnera des pouvoirs, tout ça pour abandonner juste au moment clef. Vas-y, prends sur toi un peu Nunzio ! En tant que second j’attends que tu fasses mieux qu’avoir des doutes, j’attends du professionnalisme.

-Oui, bien sûr, désolé patron. C’était stupide. Bien, prends ça, je vais commencer l’incantation. Quand je te ferai signe, tu boiras son contenu et tu lanceras le récipient vide hors de la marque. Mais c’est là que la douleur commencera pour toi malheureusement. Tu es prêt ?

-Toujours prêt. Alors dans ce cas commençons.”

Nunzio donna à Barbos son erlenmeyer, puis se plaça à l’extérieur de la marque au sol, en face de Barbos. Il commença à lever les bras en l’air et à réciter une incantation dans une langue inconnue. Il n’y eut pas réellement d’effets dans un premier temps jusqu’à ce que, au bout des dix premiers vers, la marque au sol s’illumina. Noah était concentré, levant toujours les bras au ciel mais cette fois-ci, l’un de ses portails s’était formé au-dessus de Barbos. Celui-ci avait des lueurs rouges. Noah regarda Barbos en hochant la tête pour lui indiquer que c’était le moment de boire la mixture. Barbos s’exécuta et fit tout ce que son second lui avait dit au préalable.

Une forte douleur ventrale l’envahit accompagné de forts mots de tête. Sa peau commençait à gonfler à certains endroits puis à dégonfler quelques secondes plus tard. Elle commençait à craqueler et Flynn, au centre de la marque du sol, commençait à se tordre et à hurler de douleur. Mais il était trop tard pour faire machine arrière et Nunzio continua de son côté l’incantation. Son ton monta, tout comme sa vitesse de récitation. Ses yeux devinrent d’un fort violet perçant, toujours regardant en haut, le portail qu’il avait créé. Alors que Flynn continua à se tordre de douleur et Noah à réciter de plus en plus rapidement ses vers, un faisceau d’une lueur éblouissante sortit du portail pour se jeter directement sur la marque où était Barbos. Nunzio avait cessé de citer ses vers, regardant droit dans les yeux Flynn agonisant :

“-Encore un effort Flynn ! Tu vas y arriver ce ne sera plus très long !

-Arrête ça je t’en supplie Noah STOP !! Pourquoi tu continues à me faire souffrir !! ARRÊTE C’EST UN ORDRE !!!

-Accroche-toi Flynn c’est la fin !!”

Flynn était à bout de forces et voulait à tout prix que ses douleurs cessent. Mais Noah était également à bout de forces, il faisait de son mieux pour maintenir le portail ouvert, mais il se sentait faiblir. Mais s’il n’arrivait pas à le maintenir, c’est Flynn qui allait y laisser la peau, et ça c’était hors de question. Dans un dernier élan d’énergie, Nunzio envoya tout ce qui lui restait. Ses yeux émettaient une lueur violette encore plus vive que précédemment et il sentait peu à peu chacun de ses membres lâcher à leurs tours au point qu’il tomba lui aussi à genou. Dans un dernier soupir, il récita les deux vers finals qui acheva l’incantation, et le portail se ferma , et les douleurs de Flynn prirent fin.

Flynn était étalé sur le sol, les poings en feu. Il ouvrit les yeux, se leva et étouffa les flammes de ses poings d’un seul geste. Mais il vit Nunzio affaibli au sol, à genou, ce dernier commença à tomber sur place. Barbos courut vers lui et le rattrapa au vol, mais il était extrêmement affaibli :

“-Hey Noah, tu as réussi tu entends ? Tu as réussi !

-C’est génial Flynn. Tu as enfin…les pouvoirs que tu voulais depuis toujours…”

Noah était si faible que sa voix était à peine perceptible. Ses yeux étaient revenus à la normale mais ses cheveux habituellement noirs basculèrent au violet. Il avait beau se trouver aux portes de la mort, un grand sourire s’affichait sur son visage. Il avait finalement trouvé la paix, et était heureux de partir. Flynn quant à lui, ne comprenait pas trop ses propres réactions, des larmes lui venaient dans ses yeux :

“-Non, ne pleure pas Flynn. Ce n’est pas toi ça. Tu es fort, pleurer c’est pour les faibles comme tu dis toujours. Sois l’homme pour qui mon cœur bat, pour qui je me lève tous les matins, sois l’homme dont je suis tombé amoureux…

-J’y arrive pas, je suis désolé. Désolé de ne pas être assez fort pour toi, désolé de ne pas avoir pu t’aimer comme tu m’aimes…

-Chut…Ne t’excuses-pas, malgré tout ça, tu m’as considéré plus que tous les autres de tes équipes, et rien que ça, ça me touche Flynn. Merci à toi, merci de m’avoir permis de ressentir ça à ton égard et je te souhaite de tout cœur de ressentir un jour ce que j’éprouve pour toi. On dirait bien que tout ça se termine comme ça a commencé il y a des années… C’est poétique… Je t’aime Flynn, et je t’aimerais toujours…”

Suite à ces mots, Noah utilisait les dernières forces qui lui restait pour un dernier baiser à son amour impossible. Sa flamme s’éteignit ainsi, dans les bras de son bien aimé en larmes, lequel possédait désormais les pouvoirs qu’il convoitait depuis toujours. Noah partit en paix en ce jour après avoir vécu une journée pleine de la joie que son cher Flynn put lui fournir alors qu’il réalisa son plus grand rêve. Une flamme s’était éteinte pour qu’une autre naisse.

-Θmicro 22/04/2020