Aédan

Sur mon tapis de course, j’essaie de me vider la tête. Je suis vexé par les mots de Suzie. Elle m’a traité de “crétin”. Mais je suis encore plus vexé de m’être fait berner par ce trou du cul. Il a su quel levier utilisé pour m’atteindre. Comment a-t-il pu le deviner ? S'agit-il d’une coïncidence ? Je ne crois pas aux coïncidences, surtout si elles sont nombreuses. Depuis quelque temps les coïncidences se multiplient et je dois comprendre comment il a réussi à trouver mon point faible. Les seules personnes qui connaissent mes points faibles sont des personnes très proches de moi comme mes amis, Greg, Charles et Jules ainsi que Maddie. Aucun d’eux n’aurait pu divulguer ses secrets mais par contre une autre personne qui m’a bien connu aurait pu le faire. Mais je n’ose pas y croire. Elle ne peut pas être derrière tout ça, ce n’est pas possible. Le doute s’installe dans mon esprit. Je vais devoir faire une nouvelle demande à mon détective. J’accélère ma foulée sur le tapis de course pour faire disparaître ma rage avant de pouvoir donner un coup de téléphone.

Après une bonne séance de sport, j’espère bien dormir quelques heures cette nuit. Depuis mon retour d’Irlande, mes nuits sont agitées, le sommeil est dur à trouver. Tout mon être réclame la présence de Suzie. Elle a raison, j’aurais dû lui dire et ça m'énerve.

La sonnerie de mon téléphone me stoppe dans mon élan. Je me demande qui peut m’appeler ? 23h17 ? J’attrape mon téléphone. Pourquoi mon enquêteur essaye-t-il de me joindre si tard ? Il y a une urgence ? Je décroche et il me demande s' il peut passer me voir tout de suite parce qu’il a des renseignements tout chaud à me communiquer qu’il lui semble ne pas pouvoir attendre demain. Il a déjà des réponses à me donner alors que je viens juste de lui laisser un message sur ma nouvelle demande. Je le savais rapide et efficace mais à ce point. Il sera là dans 30 minutes.

Plus d’une heure est passée, je m’inquiète, il est ponctuel habituellement. On tambourine à la porte arrière. Quel cambrioleur frapperait à la porte avant de rentrer ? Mon téléphone vibre, un message de mon détective me demande de lui ouvrir la porte. Il m’explique avoir cru être suivie et ne pas vouloir prendre le risque de se faire griller. Son comportement me confirme qu’il est vraiment parano. D’après lui, ses découvertes vont me faire mal.

- Qu’as-tu appris qui ne pouvait pas attendre demain ?

- Tu es seul ?

- Lâche le morceau, j’en peux plus d’attendre. La patience n’est pas une qualité chez moi tu le sais.

- J’ai quelques photos à te soumettre.

Il sort un ordinateur portable de sa sacoche, l’ouvre et y insère une carte. Les photos défilent sur son écran. Il en sélectionne une ne laissant aucun doute sur les personnes prises en photo.

Je suis estomaqué, je n’ai pas de mots, un grand soupir sort de ma bouche.

- Ouah ! Ils se connaissent ! Mais depuis quand se connaissent-ils ? Qu’est ce que ça veut dire ? Amanda et Jean se connaissent !

Je questionne mon détective et il me donne ses conclusions qui sonnent comme un gong fort et puissant. C’est elle, Amanda qui a pris contact avec Jean en premier. Il a pu enregistré une conversation ou l’on peut entendre :

Jean : J’ai repris contact avec elle. Elle m’a repoussé mais je sais qu’elle va finir par ramper vers moi. C’est un jeu que je connais bien entre nous et c’est un jeu que je gagnerai comme d’habitude. Elle est à moi et personne ne me l’enlèvera. Tu dois t’occuper de ton ex pour qu’il ne tourne plus autour d’elle. Sinon je ne réponds plus de rien. Je me suis retenue une fois mais je ne te promets pas de pouvoir recommencer. Aucun homme ne pourra la posséder et l’aimer comme moi je l’aime. Il n’est plus question qu’il l’éloigne de moi ! Elle est à moi !

Amanda : Ne t'inquiète pas pour Aédan. Il me mange dans la main. Il va vite se rendre compte que “ton poussin” n’est pas faite pour lui et il va revenir vers moi pour que je le console. Et nous aurons tous les deux ce que nous voulons.

Ils se confortent dans leurs délires et pensent vraiment que leur plan va fonctionner. Ils leur manquent une case à ces deux là !

- J’ai d’autres informations la concernant, finit-il par me dire après avoir repris mes esprits. Amanda a été témoin de l’altercation le soir du gala et elle s’est renseignée sur Jean avant de le contacter. J’ai également découvert qui est à l’initiative des fuites que vous subissez.

Il a un nom, celui de l’un de mes collaborateurs Jérémy STEW.

- Jérémy m’a trahi ! dis-je encore une fois surpris. Décidément cette journée commence sur les chapeaux de roue. Car maintenant il est presque 1h00 du matin.

Il a un doute sur le fait qu’il ait travaillé tout seul et me demande de lui accorder encore quelques jours pour compléter ce dossier et pouvoir nommer tous ces acolytes. Un doute plane, Amanda pourrait être liée à ce déballage en plus de Jérémy. Je lui accorde de la latitude mais je veux des réponses rapides et sans failles. Je n’ai pas le droit de me tromper. Surtout pas si Amanda est liée à cette affaire. Je ne souhaite pas risquer ma société en l’accusant à tort. Amanda n'est pas du genre à se laisser traîner dans la boue sans riposter.

***

Ce matin, après une nuit très courte, j'enchaine une réunion d’affaires avec M. ROSSI. Les révélations d’hier soir ou tôt de ce matin devrais-je dire, ont été désastreuses pour mon sommeil. La nuit a été courte et pas pour les meilleures raisons.

A 8h30, je l’accueille chaleureusement, nous échangeons quelques banalités. Je l’amène dans notre grande salle de réunion entièrement vitrée où par chance aujourd’hui le soleil nous fait le bonheur de s’incruster.

Je m’installe au fond de la pièce autour de la table conférence. Vu d’en haut, elle fait penser à un cadre comme ceux qui entourent les tableaux de maître. La peinture a fait place à un panneau vitré. Mon équipe s’installe à ma droite, M. Rossi en face de moi et son équipe à ma gauche. Mes collaborateurs ont soigneusement préparé ce rendez-vous avec l’aide de Suzie. De l’eau, des jus de fruits ainsi que des viennoiseries sont disposés sur la table. Petite faiblesses de notre client de ce matin, le croissant d’une boulangerie célèbre de Paris. On ruse pour le rendre le plus affable possible.

Je vois M. ROSSI qui scrute l’assistance quand les portes se referment. Il cherche quelque chose ou quelqu’un du regard qui ne semble pas être présent autour de cette table.

- Mademoiselle MARTINS ne sera pas présente à cette réunion ? lance t-il à la cantonade.

- Non, en effet, Mademoiselle MARTINS, ne sera pas présente ce matin, M. ROSSI, répondé-je aussi aimablement qu’il met possible.

Il a encore des vues sur elle, il n'est pas croyable ce bonhomme. Je ne voulais pas non plus lui laisser la possibilité de la reluquer. Voilà pourquoi cette fois-ci je ne l’ai pas invité à se joindre à nous mais je ne peux pas confesser cela à M. ROSSI. Je le soupçonne d’avoir deviné mes intentions.

- Serait-il possible de la convier à notre réunion ? Je me rappelle que Mme LUCAS, charmante Maddie, se remémore t-il, ne vous quittait jamais. Je souhaiterai vous inviter à déjeuner avec vos collaborateurs pour conclure cette affaire. Il me semble que Suzie est votre assistante, elle pourrait avoir à prendre des notes pour la conclusion de notre affaire, dit-il amusé par cette situation.

- Vous voulez que Mlle MARTINS assiste à cette réunion, nous allons donc la prévenir que sa présence est désirée parmis nous. Je fais un signe de tête vers l’un de mes collaborateurs. Celui-ci se lève et sort de la pièce pour ramener Suzie au plus vite.

Il a compris mon trouble dès qu’il a prononcé son prénom. Va t-il en usé ? Je ne peux pas faire autrement que de lui demander de venir. Dès qu’elle entre dans cette salle, Suzie illumine la pièce.

M. ROSSI s’est levé de son fauteuil pour la saluer d’un baise main. Ses joues rosissent. Ma queue qui est en manque de sexe montre des faiblesses et tressaute. Elle ne résiste pas à la coloration des joues de Suzie. Cette couleur est devenue ma couleur préférée depuis que j’ai fait la connaissance de Suzie. Le rouge lui va si bien aux joues. Dès que celles-ci se colorent, ma queue ne peut s’empêcher de réagir. Habituellement c’est moi qui lui fait cet effet. Je ne cache pas ma contrariété.

Je me lève et lui fais signe qu’elle doit venir s'asseoir auprès de moi en lui indiquant la chaise qui a été apportée pour elle.

Ce matin, elle a mis une jupe. Elle ne s’attendait certainement pas à devoir se tenir aussi près de moi. J’ai remarqué que lorsque nous devions travailler ensemble elle ne portait que des pantalons. Ce vêtement ne permet pas d’examiner ces magnifiques jambes et je n’ai jamais pu faire autrement que de les admirer.

Je vois et ressent son malaise. Elle n’arrête pas de tirer sur sa jupe comme si elle allait s’étirer sous ses doigts. Elle finit par s’asseoir les mains tremblantes. Elle est nerveuse. Sa jupe se retrousse légèrement lorsqu’elle s’assied. Je ne peux pas m'empêcher de lancer un coup d'œil furtif et M. ROSSI qui guette ma réaction n’est pas déçu, un sourire presque imperceptible et fugace se dessine sur son visage. Je suis pris en flag. Il a surpris mon regard et s’en est amusé en me faisant un signe de tête comme s’il approuvait. Dans les mêmes circonstances, il aurait fait de même mais je n’aurais pas réagi aussi bien que lui, ça j’en suis certain.

La réunion débute sans que M.ROSSI ne quitte des yeux Suzie. Il est plus concentré sur elle que sur le sujet qui nous a tous amené aux aurores ce matin. A croire que le sujet principal est Suzie pourtant aucun des objectifs annoncés ne fait apparaître le “sujet Suzie”.

Ma concentration est ébranlée lorsque je suis près d’elle. Je ne pense qu’à sa jupe, à la naissance de ses jambes, à ses cuisses. Elle a croisé ses jambes et j’ai une envie qui me dévore la tête d’y glisser ma main. J’ai envie de sentir sous mes doigts la chaleur, la douceur et la délicatesse de sa peau. J’ai envie de la caresser.

Je fantasme sur ce que je ne peux pas avoir. Je suis resté tendu toute cette matinée de travail. Tout de même, un contrat de plusieurs millions d’euros est en bonne voie pour être signé. M. ROSSI a utilisé la présence de Suzie comme une arme contre moi. Une arme de destruction massive. Professionnellement je n’ai pas été le requin que je suis en général en affaires mais sur un plan plus personnel je suis très satisfait de mon début de journée.

Avoir sous les yeux et à portée de main ce que je ne peux pas toucher a fait naître en moi une telle tension. L’adrénaline de cette matinée doit retomber. Je n’ai pas l’habitude de faire preuve d’audace mais aujourd’hui je serai audacieux.

Un repas plus intimiste est programmé et Suzie y a été conviée par M. ROSSI, évidemment. Après avoir récupéré sa veste et son sac à main, elle nous rejoint devant l’ascenseur privé.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent , elle pénètre la première dans l'ascenseur et je la suis me mettant juste à côté d’elle. Je sens son poul s'accélérer, à cause de la proximité de nos corps. Elle remonte sa main devant elle sous sa veste quand nos mains s'effleurent. Elle est troublée. J’entend sa gorge se nouer, elle se racle la gorge. L’effleurement de nos doigts fait grimper en un éclair la température dans l’ascenseur. Elle essaie de se décaler mais elle est coincée contre la paroi. Comme un agneau apeuré face au loup prêt à la dévorer, elle veut s’enfuir. A cet instant précis je ne désire plus rien d’autre que sentir sa peau délicate sous mes doigts. Cette promiscuité m’exite de plus en plus. Il suffit d’être quelques secondes auprès d’elle pour que ma queue se tende à la verticale.

On ne sait pas reparler depuis notre affrontement dans mon bureau. J’avoue un peu honteux que la voir prendre assez confiance en elle pour me tenir tête de cette manière m’a vexé sur le coup mais deux secondes après elle me faisait bander. Il est indéniable qu’il y a une attirance physique entre nous. Nous sommes comme aimantés. Je suis impatient que l’on puisse se retrouver seul pour m’excuser. Je me ferai pardonner de la plus douce des manières. Ma technique pour les excuses est imparable. Je suis bien décidé à la rendre folle de désir. Suzie m'obsède, je ne suis plus que luxure. Si nous n’étions que nous deux dans cet ascenseur je lui aurais sauté dessus, assailli de baisers et de caresses, enivré de son parfum. Je lui aurait relevé sa jupe et je l’aurais prise sans retenue.

M. ROSSI et son équipe nous accompagnent dans cet ascenseur, ils se sont placés devant nous. Les portes se referment et la longue descente commence.

L’excitation grimpe dans mon pantalon. Je ne peux pas la prendre ici devant tout le monde mais je peux la titiller et elle ne pourra rien répondre à mes attaques sournoises.

J’aime que les femmes prennent l’initiative habituellement. J’approuve totalement qu’elle prenne le pouvoir et qu’elles usent et abusent de leurs pouvoirs sur moi dans nos jeux sexuels. J’adorerais faire éclater la carapace de Suzie, de la libérer de ces chaînes qui l’enferme dans sa timidité. Je voudrais explorer ces fantasmes avec elle, lui donner du plaisir sans qu’elle ait peur du jugement.

Son corps transpire la sensualité. Pour la première fois de ma vie d’homme je vais être à l’initiative d’un jeu sexuel. J’hésite une demi seconde mais l’excitation l’emporte. Je laisse émerger sans honte mon espièglerie.

Je m'accroupis prétextant un lacet à refaire. Je jette un bref coup d'œil aux personnes enfermées avec nous dans l'ascenseur. Tous sont pris par leur discussion et ils ne font aucunement attention à moi. Suzie ne se doute pas des idées lubriques qui traversent mon esprit à cet instant.

Je fais mine de lacer ma chaussure tandis que ma main effleure son mollet galbé par ses talons. Le bout de mes doigts descendent vers sa cheville et je les remonte à nouveau doucement jusqu'au creux de son genou. Elle sursaute dans un premier temps, baisse les yeux et elle me questionne du regard. Je la regarde, lui sourit, les yeux plein de malice. Elle comprend mon envie de jouer, elle se redresse et lance des regards de droite et de gauche pour s’assurer que personne ne nous ai remarqué.

Les autres sont trop occupés à discuter budget, chiffres et dépenses pour s’intéresser à nous. Ne t’inquiète pas Suzie chérie !

Je remonte ma main en lui caressant l’intérieur du genou entre ses jambes, sa jambe tremblote. J’aime l’effet que je lui procure. Je prends une profonde respiration pour contrôler mon érection naissante. Je continue l’exploration sur l’arrière de sa cuisse et j’effleure du bout des doigts le bas de sa fesse. Elle lâche un petit cri de surprise. Je retire ma main et je me redresse rapidement. Je me retourne vers elle et la questionne du regard comme tous les autres surpris de ce petit bruit soudain. Je me délecte de l’état transi dans lequel je la laisse. Aucun doute ne traverse mon esprit sur le fait que sa culotte est humide du désir que j’ai fait naître chez elle.

Les collaborateurs retournant à leurs discussions, je lui replace sa jupe en lui caressant son fessier bombé. Sa bouche s'entrouvre, elle se ravise et se mord la lèvre pour qu’aucun son ne sorte. Les portes de l’ascenseur s’écarte, elle me lance un regard noir sans dire un mot. Elle ne peut pas me mentir, elle a aimé mes caresses même si elle ne veut pas l’admettre. Je connais les réactions de son corps et je sais les décrypter. Ses pupilles sont dilatées par l’excitation que j’ai fait apparaître en elle. Je reconnais ce regard. Elle avait le même en Irlande ce fameux soir. Elle a envie de moi tout comme j’ai envie d’elle.

Peut-être pourrons nous continuer ce petit jeu dans la voiture ou au restaurant ?

Le déjeuner risque d’être amusant, je suis impatient d’y être.