Un dernier tunnel
Des cuestas escarpées ont poussé du jour au lendemain
Sur ce tumultueux sentier qui mène à l’amour des âmes.
Nous en avons pourtant gravies cent en se prenant la main
Mais la rage du temps s’est transformée en un orage de larmes.
Lorsque l’amertume fatiguée des pierres qui tombent
Entraîne dans sa lourde chute nos promesses oubliées,
Sur cette ultime pente où tes prières en grand nombre
Imploraient enfin à la destinée de nous lier,
Je tombai le premier, te tirant dans mon précipice.
Toi qui espérais une évidence, un geste si propice,
Mon orgueil et mes danses empoisonnés par ces hauteurs
Ne surent qu’au pied du mur, vides, ce que signifiait ton cœur.
Et la montagne semblait infranchissable,
Mon âme sœur, fine, allongée sur le sable,
De l’autre côté de ma geôle minérale,
Sur une belle plage bordée de céréales.
Tu m’as oublié, par la distance, la rancœur.
Alors que je creuse, dessous, un dernier tunnel
Avant que nos âmes si déçues ne se démêlent,
Sens-le ! Un écho d’amour vibre !
Je n’ai plus peur.
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